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"Attends"

Le souffle ciselé sculpte sur la glace ton reflet fragmenté

Les murs crèvent, et je vois le fer carmin sous tes ongles, sous tes yeux, sous tes lèvres crevassées où je tombe à la renverse. Plongée dans l'éther, dans le vide cosmique , dans une ampoule qui brûle tant que je frissonne de joie ; va-t-on se perdre ?

J'effleurai sur la pointe des pieds les fils lactées qui reliaient dans le bleu les fins de mes mots, leurs pointes fines et fatales, leurs anneaux ficelés de givre. Saturne se posait sur ma langue en un baiser d'infini ; quand suis-je devenu si petit ?

Poussière sous un lit. Il est le vrai monstre au regard vitreux, aux perles asséchées, la rouille sur mes carreaux d'argent. Je règne sur des fées de terre et de nuage, des éphémères qui dévorent mon visage et paralysent mon corps de morsures parallèles. Il fut des jours où je contais, où je gravissais l'onirique, où je mangeais le feu et buvais le miel céleste qui descendait comme une offrande profane.

Alors attends, j'ai perdu mon visage, ma chair et mon sang et mes nerfs, mes viscères recrachés sur le parquet laissent une traînée dans la nuit, luisante et entremêlée de miettes.
Ils sont tout, me souillent tellement, immaculés des milles spectres. Des fantômes de lumières qui reposent en mon ventre.

Je dessinerai un sourire en leurs centres.

attendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant