Le Loup dans la Bergerie [TERMINÉE]

Chapitre 17

- C'est un bordel sans nom ! gronda le chef alors qu'ils venaient d'arriver dans un lieu que James ne connaissait pas.
- On peut nous expliquer ce qu'il ce passe ?! ordonna la mère de James complètement hors d'elle et inquiète de l'état de sont fils qui semblait bien plus épuisé qu'il ne paraissait.
- Je pourrais tout vous dire, mais je pense que quelqu'un a besoin de vous en parler en personne, lui répondit le chef.

Ils déboulèrent dans une grande salle où James put découvrir...

- P'Net ! Oncle Aleks ! P'Tor !
- Salut chaton, fit son partenaire en venant le réceptionner alors qu'il ne tenait presque plus sur ses jambes. Je t'avais dit qu'en ouvrant les yeux on aurait réglé les choses, mais il faut croire qu'on a un peu tardé.

Net souleva James dans ses bras pour aller l'installer sur un canapé confortable et laissa le légiste entreprendre de raccrocher les soins au patient.

- P'Aleks ? fit la mère de James, surprise de revoir cet homme qui avait disparu de leur vie à la mort de son frère.
- Bonjour. Je suis désolé que l'on se revoit aussi tard et dans une situation très... complexe. 
- Mon oncle, il faut nous dire maintenant, ordonna James, occupé à regarder Net étaler un plaid chaud et moelleux sur ses jambes. Ils ont le droit de savoir et je suis la victime de ce plan.
- Quoi ? Comment ça ?
- Ma'...
- Installez-vous, les invita Aleks alors que chacun prenait place sur des assises autour d'une table vieillotte dont l'âge avait au moins deux zéros.

Net se plaça derrière James qui profita de sa présence pour souffler un bon coup, bien qu'il lui en voulait encore de lui avoir tiré dessus.

Aleks commença alors par raconter l'assassinat de son ancien partenaire de vie, puis la vie qu'ils avaient pu mener grâce à sa surveillance et l'agression de James. Puis la rencontre avec l'équipe et leurs découvertes. Bien sûr l'annonce n'avait fait plaisir à personne et la sœur de Benjamin avait refusé d'y croire même quand on lui présenta les preuves trouvées par Net, James et Estelle. Elle avait tenté un regard en direction de son fils pour comprendre et peut-être trouvé une réponse qui lui indiquerait que tout ceci n'était qu'une farce, mais le visage blanc, le regard à peine éclairé du garçon lui donnait si peur d'espoir de croire à toute cette horreur.

- Comment... Comment est-ce possible ? demanda t-elle secouée.
- J'ai... découvert pourquoi, déclara Net.

James tourna vers lui un regard incertain. Voulait-il vraiment le savoir ? Que ce passerait-il une fois qu'il le saurait ? Est-ce que cela excuserait cette tuerie, cette trahison ? Non, bien sûr que non... Mais il devait savoir, lui autant que ses parents.

- Tu veux l'entendre ? demanda alors Net, conscient du dilemme qui se jouait dans son esprit fragilisé.
- Je sais pas... Mais je n'ai pas le choix. Tout le monde le sait  ?
- Non, je n'ai eu l'infos que récemment et j'ai à peine eut le temps de m'extirper de là bas.
- C'est pour ça qu'ils étaient à l'hôpital, lança Leo. Net nous a prévenu qu'il devait sortir de là car quelque chose n'allait pas et on a foncé pour te récupérer aussi vite qu'on a pu.
- Merci Phi.
- Dis nous mon garçon, l'invita Aleks, conscient que, ce qu'ils allaient entendre allait les plonger dans un cauchemars profond et dévastateur.

Net pris un moment pour fouiller dans sa poche, il en sortie un dictaphone, il l'enclencha dans sa main afin que tous le monde puisse entendre :

"- Je suis tellement soulagé de savoir qu'on en a enfin terminé avec ça !
- De quoi vous parlez Boss ?
- Ah tu es nouveau, tu ne sais pas cette histoire. Elle se passe dans le clan depuis des années, mais personne ne connait vraiment la signification de tout ça.
- Vous parlez du test  ?
- C'est pas vraiment un test, plutôt une tâche difficile à terminer. Tu vois le bleu, le fondateur de notre clan avait une famille qu'il aimait beaucoup, un peu trop sans doute. Il était fiancé à un autre chef de clan.
- Les gays dans ce monde sont libres, non ?
- Libres oui mais vivre dans notre monde à nous, les mafieux, reste très compliqué. Mais faut que tu saches que cet autre mafieux, leader d'un plus gros groupe était juste un pigeon.
- Hein ? Notre chef ne l'aimait pas ?
- Hmm... Pour dire vrai, ils étaient très amoureux, mais notre fondateur en a eu mare. Du jour au lendemain, un petit garçon est né dans leur famille et il est devenu incertain pour lui de savoir si l'amour qu'il avait pour sa famille serait le même pour ce garçon qui était très beau.
- Pauvre gosse, mais en quoi... ?
- Notre chef a vite compris qu'il ne voulait plus rien de tout ça. Il a tenté plusieurs fois de les tuer, mais à chaque fois, ce petit garçon lui offrait des regards et des sourires qui lui ont fait faire demi tour. C'est comme ça qu'il a eu l'idée de ce test : si quelqu'un arrivait à tuer ce garçon sans broncher, il serait son successeur. On a tous essayé sans jamais réussir.
- Quelqu'un veillait sur lui ou il était juste trop beau pour vous ?
- Quelqu'un le surveille. Mais je ne peux pas nier qu'il soit succulent."