Chapitre 1

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- Bien, avant de commencer le cours de ce matin, je dois faire une annonce importante.

Le professeur joue machinalement avec un stylo dans la main droite, le regard dirigé vers le petit post-it écrit à la va-vite posé sur son bureau, l'air absent. Moi, je me tiens derrière la porte, je suis un peu nerveuse, pas que je devrais avoir peur, j'ai juste horreur de me faire remarquer, même si c' est paradoxal vu mon physique, mais me faire regarder sans raison me gêne pas mal.

- Nous allons accueillir un nouvel élève parmi nous, tu peux entrer.

Le signal... j'entre dans la salle de classe, et dû baisser la tête pour passer l'encadrement de la porte. Une fois à l'intérieur, les regards se braquent sur moi, dont celui du prof. Avec ma musculature de catcheuse, et mon mètre 95 me rendent... visible. Je voyais tous leurs regards concentrés sur moi, comme si j'étais une bête de foire pour eux. Je ne cherche même pas à éviter leur regard. Je n'avais pas quoi que ce soit d'extravagant, juste un jean et un sweat à capuche bleu marine, et une chaîne en argent de 1.5 cm de long relativement fine pendent de mon oreille. Rien de plus. Enfin, c'était surtout que je ressemblais a un mec avec des boobs, qui devait les impressionner, ou les dégouter, ou je ne sais pas quoi encore.

- Est-ce que tu peux te présenter ?

Je déglutis, il allait falloir que je parle ça venait de me revenir, me présenter...

- Heu..... B Bonjour, je suis... Je suis Blanche Hemestis.

Aller, respire, ils vont pas te manger.

- Je... Je sais pas trop quoi dire, chui fan de, de sport et de lecture... Voilà.

Dieu merci je ne rougis pas, mais bon, je fait pas vraiment la fière. Mon regard se promenait parmi les visages des élèves, beaucoup de filles je vois, beaucoup ont l' air connes comme des plots. Quelques biteux aussi, l'air aussi hagard que leur féminines comparses. En fait... il n y a qu' une personne qui se détache dans tout ça. A part moi bien sûr. Il y avait une personne qui restait accoudée sur la fenêtre tout au fond, les yeux fermés. Au moins un abruti qui me regarde pas comme si je me donnait en spectacle, même si c'est ce que je fait actuellement involontairement.

- ... Bieeen... Tu peux aller t'asseoir où tu veux.

Me dit le prof sur un ton sans âme, je soupire intérieurement, et en avançant à travers les rangs, je cherchais une place de libre. J'allai jusqu'au fond de la classe avant de trouver une chaise de libre, à côté de cette personne qui ne m'avait pas regardé, et qui continuait de le faire pendant que je sentais l'entièreté des regards de la classe me suivre, tel des loups jugeant une proie.

Lorsque que je tira la chaise à côté d'elle, la fille sursauta fortement, et tourna très légèrement la tête vers moi, elle ne me regardait toujours pas, donc, soit elle s'en fout royalement, ce qui était peu probable vu comment elle a sursauté. Soit, elle était tellement terrifiée qu'elle n'osait même pas me regarder, et vu la situation, la deuxième option était plus logique.

Puis, elle tourna plus encore la tête vers moi, et je remarque un truc très vite, c'était ses yeux... il sont totalement blancs. Elle devait être aveugle...d'où l'absence d'intérêt pour moi, je me dit.

Le professeur se retourne vers son tableau vert une craie en main. A une époque où tout est informatisé, ça m'étonne encore de voir que les écoles sont comme toujours 10-15 ans à la traîne. Au moins à travers les régions ça reste la même chose.

Je commence à prendre le cours d'histoire, quelque chose qui personnellement ne m'intéresse pas vraiment, ok y a une certaine forme d'intérêt à avoir pour comprendre le présent et tout, mais vraiment... c'est ennuyeux, surtout que le prof EST ennuyeux. Alors pour combler le temps, je rêve un peu, et je regarde autour de moi. Si pendant les premières minutes tout le monde me regardait, après l'effet de surprise, tout le monde vaquait à ses occupations, qui pour la plupart ne concernent pas la leçon enseignée par... je ne sais même pas quel était le nom de ce prof, et mon carnet était trop loin dans mon sac pour que j'eusse la force d'aller le chercher pour avoir ma réponse. Mon regard finit par atterrir sur cette fille à côté de moi, qui elle, semblait totalement absorbée par cette leçon sur les celtes. Elle écrivait à l'aide d'une petite machine sur un papier cartonné ressemblant à une machine à écrire, qui ne faisait que peu de bruit, à peine plus que les crayons à papier autour de moi, évidemment, c'est impossible pour moi de voir ce qu'elle écrivait, c'est du braille.

Unblind themOù les histoires vivent. Découvrez maintenant