III

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-La première fois que je me suis rendu au commissariat, à cause donc de l'accident de l'alpaga, comme j'aime l'appeler, je leur ai tout expliqué. Je n'ai pas mentionné l'histoire de la voiture, je me disais que cela n'avait aucun rapport. Mais j'ai parlé des objets qui se déplaçaient, et de ceux qui avaient complètement disparus, et évidemment celui qui venait d'apparaître.

Ils m'ont écouté, ont tout noté. Mais je voyais bien qu'ils n'étaient pas entièrement certains de ce que j'avançais, ils m'ont posé je dirais bien une vingtaine de fois la même question mais d'une manière différente. « Êtes-vous certains de ne pas avoir déplacé ces objets vous-même mais que vous l'avez oublié? » évidemment que j'en suis certain, et même si vous formulez cette question différemment la réponse sera la même. Je ne suis pas responsable de leur déplacement.

Ils ont aussi prit la peine de questionner Jungkook, mais lui n'en savait rien.

J'étais inquiet à l'idée que ça n'aille pas plus loin mais ils sont finalement venus inspecter ma maison. Chaque entrée et éventuelle entrée, chaque pièce, chaque placard, chaque boîte. J'étais persuadé qu'ils trouveraient quelque chose et qu'ils arrêteraient le coupable, celui qui s'est emparé de ma maison lorsque je ne suis pas présent et qui prend mes affaires. Celui qui viol mon intimité.

Mais je dois avouer que voir ces agents tout fouiller sans une once de considération était aussi douloureux que l'idée d'un inconnu venant chez moi. Ils pouvaient voir ce qui était propre et ce qui ne l'était pas, ce qui était rangé ou non, comment j'organisais chaque pièce et ce que j'aimais... j'ai vu leur regard plein de jugement par moment. C'était vraiment humiliant mais personne semblait le remarquer mais bon. Ce n'était pas important apparemment.

J'aurais au moins aimé qu'on me demande si on pouvait fouiller à tel ou tel endroit.

Mais si la police avait accès à tout cela, je me disais que c'était aussi le cas de l'inconnu. Et penser que l'inconnu avait aussi prit mes sous-vêtements était une idée étouffante. Qu'y avait-il d'autre?

A la fin de la fouille, je me suis ressaisis et je me suis dis que cette petite peine que j'avais ressentie allait servir à quelque chose. J'attendais avec tant d'impatience qu'on me dise ce qu'ils avaient trouvé.

Mais ils n'avaient rien. Pas un soupçon d'indice.

Aucune porte n'avait été forcée, pas une fenêtre avec un défaut qui permettrait de l'ouvrir. Pas de signe typique de ce genre de cas, je ne me souviens d'ailleurs même pas de la liste qu'ils m'avaient cité sur ça. Pour eux, tout était absolument normal.

Quand j'ai insisté, ils ont décidé de questionner le voisinage, afin de vérifier un éventuel témoin, quelqu'un qui aurait vu un individu suspect rôder dans le quartier et en particulier chez moi. Or ce ne fut pas le cas non plus.

Et voici comment je me suis retrouvé à devoir rester chez moi sans que la police ne me prenne au sérieux, c'était vraiment affreux. Je ne crois pas que vous avouer que j'avais peur ferait de moi un mauvais homme. Je n'ai pas honte de le dire. J'avais peur.

Mes amis étaient très compréhensifs, ils m'ont accueillis chez eux à tour de rôle parce que je n'étais pas prêt à retourner dormir chez moi.

J'y allais régulièrement, pour continuer à mener mon expérience et vérifier si rien ne bougeait. Durant le deux premières semaines il y avait toujours quelqu'un, même si la porte était verrouillée évidemment. Et finalement plus rien ne bougeait, tout était enfin à sa place quand je revenais. J'ai attendu je dirais un mois et demi avant de retourner dans ma maison.

Je me suis dit que j'étais tranquille et que l'inconnu avait trouvé un nouvel endroit. J'en avais l'espoir en tout cas.

Je n'avais pas le choix de toute façon puisque la police m'avait abandonné.

Like CrazyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant