IX

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-Vous vous imaginez vivre comme ça nuit et jour? Continuellement sans recevoir d'aide de qui que ce soit? A vous demander si votre enfer prendra fin un jour?

C'est pour cette raison que j'ai pris mes propres mesures. Voilà tout. »

Seokjin se laissa glisser sur sa chaise, un demi sourire ornait son visage. Une visage angélique dans une salle si lugubre et vide.

Les officiers de police terminaient de prendre note de son long, très long récit. Des pages entières étaient tachées d'encre de ses mots. Il y en avait peut être une dizaine, ou une vingtaine. Ils avaient noté chacune de ses phrases et lorsqu'ils n'avaient pas noté ses mots, ils avaient noté son attitude, le timbre de sa voix.

C'était peut être la première fois que l'on prenait Seokjin au sérieux, que la police semblait l'écouter et prendre des mesures conséquentes aux événements.

« -Très bien Kim Seokjin, débuta la femme en uniforme, c'est un récit très dramatique je vous l'accorde. Ce que vous avez traversé a sûrement dû être très traumatisant et épuisant. Mais dans tout cela, vous ne nous avez en rien raconté ce qui vous a poussé et comment vous avez commit tous ces meurtres. C'est principalement pour cette raison que vous êtes ici vous en êtes conscient?

-Bien sûr que oui. »

Seokjin détourna les yeux des deux agents, encrant son regard dans son reflets projeté par la vitre sans tain. Des brefs flash semblaient lui parvenir.

Sans prévenir il balança ses bras en l'air, provoquant un sursaut des forces de l'ordre qui s'attendaient à une attaque. Mais il s'était simplement étiré, faisant maladroitement claquer les menottes qu'il avait aux poignets contre la table métallique sur son passage.

« -Vous êtes fatigué, Monsieur Kim? Questionna le second.

-J'ai plus dormi en cellule pendant les dernières vingt-quatre heures que durant l'année passée. Cette chaise est seulement inconfortable. »

En dépit du sourire déplacé qu'il avait sur le visage, Seokjin arborait un ton parfaitement sincère. Il n'y avait aucune once d'ironie, de provocation, il parlait normalement, comme il l'avait toujours fait.

« -D'accord. Donc vous vous sentez prêt pour continuer votre récit je suppose?

-Oui.

-Alors parlez. Et ne tergiversez plus. Pourquoi est-ce que vous les avez tué? »

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