🏀 2 - LA JOURNÉE DE MERDE ! 🏀

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Elley

C'est souvent quand tout va bien que l'on se dit : « c'est bizarre que ça aille trop bien ! » En général, quand on pense à cela, vous pouvez être sûrs que la catastrophe arrive dans la foulée.

Il a fallu que je me dise cette phrase aujourd'hui.

Pourquoi me suis-je mise à penser à cela ?! Quelle conne ! Me voilà maintenant au trente-sixième dessous en l'espace d'une fraction de seconde.

Je ne sais pas ce qui pour moi va devenir un mauvais souvenir : l'idée d'acheter un petit gilet à porter à même la peau, le fait qu'un gars m'ait bousculé sans même s'excuser dans l'escalator du centre commercial, manquant de me faire dévaler les marches en mode ballon de foot, Rachel qui me dit que j'avais de la chance d'avoir de la poitrine tout en cherchant la sienne ou Jade qui lui propose des lingettes démaquillantes en tissu vendues trois euros pièce en magasin pour rembourrer son soutien-gorge. Pourtant, quand j'y pense, j'avais eu une alerte ! J'ai eu durant toute la matinée dans la tête la chanson Happy de Pharrell Williams. Si ça, ce n'était pas un signe ! Je suis certaine que j'avais même des étoiles, des cœurs et même des arcs-en-ciel qui me suivaient à travers les couloirs de la fac en fredonnant cette chanson.

MAIS QUELLE CONNE !

Oui, comment ne pas se le répéter tant il était évident que ce bonheur ne pouvait être qu'illusion ?

— Attends ! Il y a surement une explication ! me chante Jade pour me rassurer.

Je suis peut-être conne, mais pas encore perdue pour la France pour ne pas croire ce que je vois !

— Je n'arrive pas à y croire non plus ! me sort Rachel, sur le cul.

Je jette un regard blasé à Rachel. On a toutes bien vu la même chose. On ne peut qu'y croire ! Même s'il m'est difficile de l'admettre ! Julian est en train de lui bouffer la bouche sans aucun scrupule. Je rêve ! Je ne sais même pas si je dois pleurer, tout casser ou le féliciter de se taper la fille la plus... Je ne trouve même pas les mots tant mon amour propre en prend un coup. Pourtant, la seule idée qui me vient, c'est...

— Qu'est-ce que tu cherches dans ton sac ? Tu veux le prendre en photo ? me demande Jade.

Je sors mon paquet de mouchoirs du sac.

— Je suis navrée..., se confond en excuses Rachel. Mais je comprends que seules les larmes puissent exprimer le sentiment le plus fort sur ce que tu viens de découvrir.

Tu parles ! Où voit-elle une larme ? Je les quitte d'un pas déterminé et me dirige vers ce queutard de Julian qui nettoie la paroi buccale de Mérédith, la pouilleuse ! Je me plante devant eux et interromps leur petit manège. Comme si se cacher derrière une plante artificielle faisant office de décoration dans les allées de ce centre commercial pouvait complètement suffire à justifier leur discrétion. Julian tire une de ses têtes en me voyant. Entre culpabilité et confusion, il est certain qu'il ne s'attendait pas à me trouver comme spectatrice de premier rang à leur spectacle dégueulasse. Mérédith se mord la lèvre, genre « Oups ! On a été pris en flag' ! », ce à quoi je réponds par une traduction différente « je mords ma lèvre pour faire pauvre vierge effarouchée pas si innocente que ça ». Je souris à mon enfoiré d'EX-petit ami et lui tends un mouchoir.

— Je pense que tu en as besoin, vu comme elle t'a tartiné le visage de sa bave de crapaud. À moins que ce ne soit pour essuyer ton éjaculation précoce.

Il s'apprête à attraper le mouchoir d'un air complètement ahuri, quand je le laisse tomber par terre.

— Oups !

BE MY BABY ! - T1 - #campus #pari #friendstolovers #basket #newromanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant