Salut ! Moi, c'est Sasha, beau gosse de 21 ans, étudiant en fac. J'aime le basket, ma drogue... et les gros seins, mon kif suprême ! Ouais, je sais, ça fait lourdaud de base de dire ça, mais c'est un fait : je ne sors qu'avec des filles ayant au min...
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⌈Elley⌋
Devant le miroir de la salle de bain, mes yeux ont de gros cernes. J'ai mal dormi. Je n'ai pas cessé de penser à ce que m'a dit Sasha à l'oreille la veille.
« Il faut qu'on parle. »
La pire phrase au monde ! Comment cette phrase peut-elle exister ? Peut-il imaginer de quelle manière mon cerveau a carburé à la suite de cette sentence soufflée à l'oreille ? J'en ai eu un frisson. La voilà, la raison de mon absence de sommeil ! Frisson d'effroi ? Frisson de désir ? Frisson de joie ? Frisson d'excitation ? Frisson de panique ? Je suis incapable de définir ce que je ressens réellement. Et puis ce souffle dans mon oreille... Le salaud ! Il l'a fait exprès, j'en suis sûre ! Il me teste !
Je me mets un coup d'eau fraîche sur la figure. Ça m'énerve d'être sensible à ce point à une simple phrase. Est-ce une déclaration d'amour qui m'attend ? Non ! Impossible ! Il ne tombe jamais amoureux ! C'est un cœur d'artichaut, ce mec ! Veut-il reparler des tests ? À la bonne heure ! Pourquoi ? Veut-il reparler de nous ? Pas moyen ! Il ne peut y avoir un « nous » de toute façon.
Je sors de la salle de bain avec énervement ; il va me rendre chèvre ! Je fonce dans la chambre et reviens dans le salon rapidement, mon justificatif des résultats des tests dans la main. Je le pose sur la table, bien à vue, et je me sens déjà un peu mieux. Voilà comment résoudre le problème. Il verra et voilà. Je n'ai plus qu'à partir discrètement de la maison.
Sauf que voilà, Sasha sort soudain de sa chambre, la gueule encore endormie.
Et merde !
Il me voit debout au milieu du salon avec ma tête très certainement bizarre. Je ne sais pas si je dois me sentir mal à l'aise, prendre mes jambes à mon cou ou faire face. Sa phrase au creux de mon oreille la veille revient à la charge dans mon esprit et je me sens rougir. J'ai chaud et je ne peux m'empêcher d'éviter son regard. Il vient vers moi et vise la feuille sur la petite table du salon.
Merde, merde et remerde ! Mon plan « esquive » échoue définitivement !
Il me fixe alors, comprenant le sens de cette feuille.
— Oui, je suis clean, moi ! lui dis-je, sévère.
Sans un mot, il se dirige alors vers sa veste accrochée à l'entrée et revient, lui aussi, avec une feuille qu'il déplie et pose du plat de sa main par-dessus mes résultats. Je vise à mon tour le contenu et constate des résultats de laboratoire d'analyses médicales en son nom et une conclusion indiquant qu'il était négatif aux MST. J'avoue, je ne m'attendais pas à cela. Il l'a fait quand même ! Il l'a fait pour moi ! Je lève ma tête vers lui et je vois clairement une fierté qu'il masque très mal ! Il tente de se retenir de sourire, mais son sourcil relevé m'indique clairement qu'il préparait sa revanche avec un pied de nez évident à mes accusations. C'était donc à propos de ça l'objet de son « il faut qu'on parle ! » ?
