Il était là, le cœur
ensoleillé sous un
ciel qui pleurait, la
douceur imprimée
sur les prunelles.
Il était là, et il avait
jamais rien vu
d'aussi beau.
‹ on a qu'à être seuls à 𝗗𝗘𝗨𝗫 ›
✶ 𓂃 soft , holidays!au...
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Esprit embrumé, Hongjoong toisa l'amas de pochettes délavées qui s'empilaient dans la boîte poussiéreuse. Des couleurs qui avaient fané avec les années, des noms évaporés des mémoires, des titres délavés aux sonorités mornes.
Rien d'intéressant.
Avec un soupir chargé d'ennui, il plongea ses mains dans les poches de sa veste en cuir, en une vaine tentative de ramener une once de chaleur au bout de ses doigts rougissants. Il renifla.
Putain, ils connaissent pas le chauffage ?
Laissant son regard s'attarder sur l'écriture cursive qui ornait piteusement l'écriteau posté devant lui d'un "Vinyls d'occasion = 2,000 wons", il finit par abandonner le fantôme d'espoir qui s'était timidement allumé en lui quand il avait posé ses pieds boueux dans l'antique boutique.
Ses yeux balayèrent une dernière fois les divers bibelots qui s'alignaient sur les étagères en bois dans des bribes de nuances éteintes. Tout était vieillot. Dans le mauvais sens du terme. Il se dirigea vers la porte par laquelle il était entré. Celle ci poussa un crissement désagréable quand il l'ouvrit, qui accompagna le tintement des clochettes suspendues à l'entrée.
Le gérant lui lança un regard mauvais derrière les verres embués de ses binocles, et sembla maugréer quelque chose dans sa barbe grisonnante avant de revenir à son journal, coinçant sa pipe fumante entre des lèvres gercées qui arboraient une moue hargneuse.
Tous aigris ici, vieux schnock va.
Une bouffée d'air frais s'écrasa sur ses joues rosées lorsqu'il quitta le bâtiment vétuste. La porte se referma derrière lui, couinant lourdement, encore. Les effluves d'écorce et de terre humide s'invitèrent dans ses narines, il renifla encore.
Foutu rhume.
Dégageant de son front une mèche vermeil qui s'échouait devant ses prunelles, il releva le regard vers le ciel immuablement morne sur lequel s'étendaient inlassablement des nuages poisseux. Ce foutu temps s'accrochait désespérément à ses semelles et semblait contaminer son humeur, effritant la tranquillité de son esprit fissuré.
Foutu temps.
Il fit quelques pas avant de sentir un éclat humide s'écraser sur le bout de son nez. Puis un autre, sur le haut de son crâne. Bientôt, une nuée de gouttes suivirent les premières, rayant l'air en une averse brumeuse jusqu'à dessiner des flaques troubles sur le bitume et l'herbe aux alentours.
Le ciel pleurait.
⏤ Merde, il jura entre ses dents, fronçant les sourcils en pressant l'allure.
Le petit bourg, trou paumé sommeillant au milieu des montagnes coréennes, s'établissait dans une vallée florissante et grimpait en pente. Bordé de forêts vastes, la nature y était foisonnante, et les arbres se faufilaient entre les bâtiments, dans les jardins plus ou moins entretenus.