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CHAPTER ||6

__Emmy__

Nous sommes en cours d'histoire, Gabriele veut me parler depuis l'épisode de l'autre jour. Il essaye par tous les moyens d'aborder le sujet mais je détourne ou change de sujet. Je sais bien qu'il veut comprendre ce qui s'est passé, mais je refuse de déballer ça à une personne que je connais depuis trois mois. Il me rabâche à chaque fois, que ça serait bien de lui dire ce qui s'est passé. Alice n'est même pas au courant. Alors à quoi sert-il d'en parler à quelqu'un ? Leur aide ne me sera pas utile. De toute manière, il trouvera à coup sûr, un nouveau moyen pour me retrouver et me le faire payer. Si je le dénonçais cela me mettrait dans une situation bien plus difficile que celle-là. Je sais bien qu'un jour quelqu'un le découvrira mais pour l'instant ma bouche sera sceller et mon secret bien gardé. Je suis sûre que dans quelques semaines, il ne s'en rappellera pas, alors pour l'instant il faut laisser couler pour lui faire oublier.
Je sais que le professeur voit que quelque chose va mal. Il a ce don. Il m'observe d'un regard inquiet mais je lui souris et l'évite pendant tout le reste du cours. Je l'aime bien mais ce n'est pas pour autant qu'il doit être mon psy, à qui je ne parle même pas. Enfin bref, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un cours d'histoire aussi long.

A la fin du cours, le professeur me demande de rester. Cela ne m'est pas très difficile de comprendre ce qu'il va me parler. Je m'approche vers son bureau. Il se lève et vient se placer face à moi.

"Qu'est ce qui se passe Emmy ?" Me demande-t-il
"Rien, monsieur" réplique je
-Ecoute, je ne suis pas dupe. Je vois qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Alors ça serait bien d'en parler.

Toujours à me rabâcher la même chose. Ils ne peuvent pas se taire et faire comme si ils n'avaient rien vu ? J'acquiesce gentillement pour qu'il me laisse tranquille et rejoins Alice.
Lorsque j'arrive, je lui fait peur. Et je rigole donc par sa réaction très exagéré. Elle a vraiment peur de tout ! Nos rires s'entremêlent à cette aura qui nous réunit. Dans nos rires, nous nous penchons et nous nous cognons la tête pour rigoler pour de bon jusqu'à en pleurer. Ça fait du bien. En une minute, j'ai retrouvé de la joie. C'est fou comme en une minute nous pouvons changer d'émotions. Je ne l'aurais jamais cru si je ne l'avais pas rencontrer.

Nous nous dirigeons vers le CDI, il n'y a jamais personne dans cette immense salle. Et la documentaliste ne nous dit rien si nous parlons. Alors nous en profitons avec Alice. L'heure d'après, elle a cours mais moi non, je me retrouvais toute seule. Alors, il faut profiter de tous les moments ensembles.
Nous nous installons au fond et nous commençons à parler de tout et de rien, faire nos devoirs très approximativement, et s'empêcher de rigoler de nos bêtises. Je ne pourrai pas expliquer comment cette heure est passée vite. Je n'ai pas vu le temps défilé.
Elle repart après m'avoir fait un câlin.

Je prends mon livre. Ça être la cinquième fois que je le lis. Depuis que je l'ai, je dois le lire après chaque livre que j'ai fini. En même temps, je l'ai tellement aimé, que je ne veux pas lâcher les personnages. Ils sont devenus importants pour moi. Je ressens les émotions avec eux. Malheureusement c'est un one shot, alors il n'y aura pas de suite et je devrai me contenter de relire sans cesse ce livre, ou peut être inventer moi même la suite. Qui sait ? Peut être qu'il y aurait des personnes qui ont le même avis que moi.
Mais cette fois, rien n'y fait. J'ai de la colère qui vient, pas à cause de mon livre, au contraire. Mais cette colère que j'ai contre moi-même. Je voudrais de l'aide mais j'envoie bouler tout ce qui essaye. Peut être parce qu'on m'a appris à agir comme ça. Ma gorge se resserre et la boule dans mon ventre grossit tellement que j'en pourrais à avoir des nausées. Je me dis que c'est peut-être du à tous les repas que j'ai sauté depuis ma dernière entrevu avec ce que je pourrais appeler mon géniteur et encore. Je ne saurais comment le qualifier. Je me doute qu'il y a un secret de famille autour de ça, mais personne ne veut me le révéler. C'est pour "me préserver". Mais merde, je ne suis plus une enfant. Je suis aussi légitime de savoir que Tim. C'est une autre colère que j'ai cette fois contre ma famille. En fait, c'est une accumulation. Et la c'est de trop. Je n'ai pas su me protéger et je ne dois rien révéler er à Gabriele.
En parlant de lui, je le vois s'approcher de moi. Je me replonge aussitôt dans ma lecture. Je ne veux pas qu'il me voit ou me parle. Mais j'écoute ses bruits de pas se rapprocher de plus en plus. J'essaye tant bien d'être concentrer sur ma lecture. Mais je n'y arrive bien. J'essaye de l'éviter tant bien que mal. Je sais qu'il est là à approximativement cinq mètres de moi. Je m'imagine les scènes dans ma tête: Eden et Azalée en train de s'embrasser. Mais au lieu que je vois l'image que je m'étais faite d'Eden , je vois Gabriele. Ce n'est pas le moment.