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CHAPTER ||7

__Mathias Llora___

  Quand j'ai vu que Gabriele et Emmy étaient restés à la fin du cours. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'ils révèlent quelque chose qui impactera autant ma conscience. Je ne peux pas le croire. Comment se fait-il que je n'ai rien vu venir ? Comment se fait-il que je ne l'ai pas reconnu ? Depuis que Marie m'a appris que j'avais une fille, je n'ai pas arrêté de la chercher. Mais jamais je n'aurais imaginé qu'une des élèves que j'apprécie énormément serait ma fille. C'est ma fille, bordel. Je n'arrive même pas à m'en rendre compte moi-même. Et elle est là devant moi. Elle ne bouge pas depuis que je lui ai révélé cela. Je suppose que personne ne lui avait dit. Pourtant elle est la première concernée. Elle doit sûrement être stupéfaite.

Je vois dans son regard de nombreux questionnements que je pourrais largement deviné. Après tout, c'est normal. L'homme qui l'a toujours élevé, puis offensé psychologiquement et physiquement n'est pas son père biologique. La nouvelle doit être très difficile à digérer. Mais elle peut être certaine qu'à partir de maintenant je ferai tout pour qu'elle soit en sécurité. Après tout, c'est le rôle d'un père. Je me demande comment Emma va réagir. Son mari qui a enfaite un enfant. Quelle drôle d'information ! Elle réagira bien comme tout le temps. J'ai de la chance de l'avoir quand même. Elle est compréhensive à toutes situations.

Gabriele décide de nous laisser seul à seul avec Emmy. Je suppose qu'il veut nous laisser le temps de discuter sur cette situation. Il dépose un baiser sur le haut du crâne d'Emmy avant de sortir de cette salle. Je suis un peu perdu par ce que je dois faire à cette instant. La prendre dans mes bras ? Tout lui raconter ? Garder le silence ? La rassurer ? Je ne la connais quand cours, où elle a deux facettes :celle avec Alice, elle rigole sans cesse, et celle avec Gabriele, où elle est plus renfermée, timide. Où est le mode d'emploi "parler avec son enfant qu'on retrouve lorsqu'il a 16 ans".

"Vous pouvez m'expliquer ?"me demanda-t-elle pour arrêter ce silence qui devenait quelque peu gênant.

"S'il te plaît, tutoies moi. " Répliquais-je. "J'essayerais de répondre à toutes tes questions. Mais peut-être une autre fois, quand nous aurons plus de temps".

-Oui, je comprends. Je ne comprends pas tellement cette situation.

-C'est une situation très bizarre, je te l'accorde.

  Nous discutons quelques minutes sur notre ressenti et de banalité. Nous sommes tous les deux dans une situation où nous savons que chacun aura des questions pour l'autre. Je voudrais me rapprocher d'elle. Mais je sais que cela prendra du temps. Plus que je voudrais. Mais je suppose qu'il ne faut pas aller trop vite dans ce genre de situation. La sonnerie retentit. Un bruit qui nous rappelle là où nous sommes. Nous devons nous quitter pour rejoindre nos cours respectifs. Nous nous disons au revoir comme de simple banalité entre professeur et élève.

Quand les élèves arrivent je suis encore perturbée par la révélation que j'ai découvert. J'espère que dans ce cours, les élèves ne vont pas trop m'énerver. Parce que je n'ai pas la tête pour ça. Et ma patience aura des limites à ce que je peux déjà avoir. Je m'assois au bureau et fais l'appel d'un ton froid, presque j'en suis étonnée. Le cours se déroule de façon très "normal". En temps normal j'aurais fait des blagues à certains élèves. Mais là, je me questionne : Me suis-je  pas trompé ? Est ce vraiment ma fille ? Comment je vais faire ? Tout se bouscule dans ma tête. Et je suppose que ça doit être la même chose dans celle d'Emmy. Je lui ai dit de façon tellement "naturelle", elle pourrait penser que je le savais mais que je lui ai rien dit. Après tout, nous en avons pas encore discuté. Il faut que j'arrête de trop penser, je pourrai dire n'importe quoi sur le cours. Et après, cela va se retourner sur moi. Parce qu'ils écriront ce que j'ai dis sur leur contrôle, et comme à chaque correction je râlerais sur le fait que l'élève ou les élèves en question n'ont pas appris leur cours. Enfin bref, le cours se finit dans un calme inhabituel.