Prologue

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« Bienvenu à Chestown ! »

Indique un panneau vert et blanc fièrement dressé à l'entrée d'une forêt. Une autre, parmi toutes celles que la petite voiture venait de passer.

Chat esquisse un sourire très hypocrite et tourne son regard vers l'immense étendue d'arbres denses, ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles. Il aperçoit une petite maison, vieille et très abîmée à travers les pins. Juste à l'entrée, sur la route, il croise le regard d'un homme au visage pâle et mauvais. Il a des yeux sévères, mais un peu curieux, et un nez camus. Sa bouche tordue est déformée par une cicatrice qui englobe un peu moins de la moitié de son visage, mais s'étend sur son crâne.

Chat finit par détourner le regard, mal à l'aise. Son père élève alors sa voix rauque pour briser le silence de la voiture :

« Alors ? Comment tu trouves ce village pour l'instant ?

-Effrayant.

-Effrayant ? »

Chat laisse un petit silence pour reprendre :

« SI un Wendigo sortait d'une forêt dans la seconde, je ne serais même pas surpris.

-Mi Sol... »

La voix douce de sa mère s'élève, un sourire radieux sur sn visage, ses mots teints d'un accent.

« Ça n'existe pas les Wendigo, enfin.

-..Un cannibale alors. »

Son père souffle tout en tournant le volant de la voiture, mais sa génitrice, elle, sourit.

« On est bientôt arrivé. »

Chat détourne ses yeux bleus pour se concentrer de nouveau sur les sapins et les chênes qui entouraient la route, se tassant sur son siège. Ils empruntent un petit chemin qui, au bout de plusieurs secondes, se finit en une allée de cailloux. Ils devaient être blancs autrefois, mais le temps est passé et les a couvert de mousse. La voiture se gare, et la famille sort de la voiture. Le frère de Chat sort alors de son sommeil de plomb et s'étire durant de longues secondes.

« On y est ?

-Bravo Sherlock, ricane Chat.

-Jay tu veux bien aller ouvrir les fenêtres s'il te plaît ? demande alors sa mère

-Chat ne peut pas y aller ?

-Si, mais je le demande à toi, pas à lui. »

Il souffle, mais obéit. Elle lui jette alors un petit trousseau de clefs qui tintent dans l'air avant d'atterrir dans ses mains. Chat tourna la tête vers la maison pour la détailler. Elle est vieille, en pierre en bas, en bois en haut. L'étage grince sous le vent, et les pierres sont grisâtres. Elle est tellement au milieu de nulle part, qu'on pourrait penser que l'architecte a décidé de la bâtir ici pour qu'un jour elle soit oubliée, ou perdue. Peut-être était-ce son but, qui sais ?

Elle est un peu loin du centre du village, ce qui n'est pas dérangeant puisque son frère sait conduire. Il peut l'emmener en cours, ce n'est pas un problème.

Soudain, à travers les bois, comme esquivant les troncs pour parvenir à lui, une sorte de hurlement l'interpelle. IL se retourne, cherchant d'où il provient, mais n'arrive pas à apercevoir grand-chose. Son sang se fige, et son imagination démarre d'un coup comme pour l'ensevelir de toutes les craintes irrationnelles possible.

« Mamà ?

-Oui ?

-Ce n'était pas un hurlement de loup ça ? »

Elle rit et secoue la tête. Pendant ce temps, son père décroche son téléphone qui sonnait pour la deuxième fois en moins de deux minutes.

« Mais enfin, il n'y a pas de loup ici... »

Il hoche la tête, pas plus rassuré que ça, mais avec au moins la raison. Il sait qu'effectivement, il n'y a rien ici, c'est ridicule. Mais en tourant le regard, il croise celui d'une bête aux yeux rouges. Un chien, sûrement. Ses pas ne touchent presque plus le sol tant il était rapide, et ils filent si vite qu'il ressemble plus à un courant d'air qu'autre chose. Il reste paralysé ce qui lui paraît une trentaine de minutes, mais qui n'est en réalités que quelques secondes.

« D'accord, pas de loups ici, ok. Dit-il à lui-même pour se rassurer.

-Qu'est-ce que tu dis ?

-Les chiens sauvages, il peut y en avoir ?

-Bien sûr ! »

Son père se tourne et soupire.

« Bon, les déménageurs sont en retard, et ils se sont perdus. Faut que j'aille les chercher. »

Il dépose un baiser sur les lèvres de sa femme, sort le reste des affaires de la voiture, entre et démarre pour s'en aller. Chat, durant ce temps, reste bloqué face à la forêt.

Des chiens sauvages, pas vrai ?



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Les loups de ChestownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant