"Sister Freïl"

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- Le treize octobre, les premiers séismes ont frappé la région...

Un grincement strident interrompit le bulletin d'information. Les secours dépêchés sur place ont été rapidement... Un autre bruit déchira l'air, accompagné d'une image brouillée qui clignotait sur l'écran de la vieille télé.

- Quelle merde ce truc !

À demi allongé sur son fauteuil, l'homme se leva, sa tête frôlant le plafond craquelé. Son long bras se baissa vers la vieille télé qui affichait un écran gris avec noté "No signal". L'homme était maigre, avec un visage abîmé par le temps et le manque d'entretien. Sa chemise était déchirée à plusieurs endroits, laissant apparaître sa peau sale et grisonnante.

Il donna un violent coup sur la télé, qui décolla du sol, rentrant à moitié dans le mur. Il passa la main dans ses cheveux gras et épais puis souffla.

Il se retourna et donna un violent coup dans le fauteuil qui tomba dos au sol.

- Tout ça est fatigant...

À côté du fauteuil, il y avait une petite flaque d'eau sur laquelle passait le fil de la prise. L'homme suivit le fil du regard, arrivant sur le mur délabré, au papier peint déchiré.

La pièce entière était dans un piteux état, des papiers traînaient sur le sol. Des gouttes tombaient du plafond créant un bruit insupportable.

Arrivé devant la prise, l'homme tira violemment sur le câble, emportant le boîtier de cette dernière dans son mouvement.

Depuis qu'il a commencé son séjour dans le Vide, Reil n'a jamais été un grand fan du ménage. En témoigne cette chambre où il est resté si longtemps.

Lentement, il se tourna vers la petite cuisine à sa droite

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Lentement, il se tourna vers la petite cuisine à sa droite. En entrant, on pouvait apercevoir des fissures sur les murs et un plafond encore plus délabré que celui du salon. Le robinet coulait encore faiblement. Des dizaines d'assiettes jonchaient sur le sol. Il marcha dessus nonchalamment, et traversa la cuisine, non sans casser plusieurs d'entre elles sur son chemin. Il s'arrêta devant une grande porte, à sa taille. Il passa sa main sur la poignée, quand dans le fond de la pièce, il entendit un bruit.

- Elle est drôle celle-là ! Racontez-nous, comment s'est passée votre rencontre avec le célèbre acteur Ferris ?

- Oh, vous savez, rien de bien exceptionnel, on a beaucoup discuté de son projet de film qu'il va sortir en septembre...

Pshhht.

Alors que l'homme était entré dans le salon, la télé encastrée dans le mur s'éteignit. Il pencha son regard vers la prise, toujours retirée.

Dans le coin de la pièce, un petit son triste de violon se lança. L'homme tourna alors la tête vers le petit vinyle, qui s'était lancé tout seul.

- Tu te moques donc de moi... Je ne sais pas à quel jeu tu joues, mais ça n'amuse personne ici, pas même toi. Tu es si pathétique. Même morte, tu continues à me taper sur le système. Hein, Freïl ?

MeredithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant