Black Queen - Intégral

Chapitre 6

Chapitre non-corrigé

Je me pose sur le lit sur lequel je m'étais réveillée quelques heures auparavant, dans le manoir de Caïn et Arès. Ils ont dit que je n'ai plus le droit de sortir du manoir, ni même de la chambre jusqu'à nouvel ordre ! Je pourrais seulement sortir avec l'un des deux. Nous allons bientôt changer de logement pour trouver un endroit bien plus éloigné et habitable. Leur ami sorcier – le même qui les a aidé à me trouver – va venir avec d'autres sorciers puissants afin essayer de faire en sorte que je ne sois plus localisable. D'après ce que les garçons m'ont dit, c'est un rituel très difficile à réaliser et il faut beaucoup de pouvoir, de force, de puissance et d'énergie.

Je ne sais même pas quoi faire dans cette chambre. Il n'y a même rien à faire ici. En plus, à quoi ça sert que je ne sors plus de la chambre seule ? Comme si cette pièce allait me protéger. Je trouve ça totalement débile. Au moins, il ne m'ont pas retiré le droit de regarder par la fenêtre, bien que sans l'ouvrir !

Alors, je me lève de ce simple lit et m'avance vers la fenêtre. Nous sommes dans une forêt, au beau milieu de nulle part. Je regarde, sans avoir le choix, regarder les arbres danser au gré du vent. Je repense à ce qu'il s'est passé ces dernières vingt-quatre heures... Mes parents sont loin de moi, à présent. Ma famille, mes amis, même ma vie. Tout ça parce que j'ai un sang spécial, vu comme un privilège pour beaucoup. Je ne le vois pas comme un privilège, plutôt comme un fardeau, une malédiction. Une personne dans le monde est choisie pour avoir le sang du Phénix d'Or, pourquoi est-ce moi, alors ?! Est-ce que c'est tout simplement parce que je n'ai pas de chance dans la vie ? Je sens doucement de l'eau couler de mes yeux jusqu'au long de mon visage. Une larme. Je pleure, sans même me rendre compte, à quel point je suis plongée dans mes pensées les plus obscures.

J'entends des pas venir s'approcher de la porte, j'essuie rapidement mes larmes et je renifle. Heureusement que mes yeux ne sont pas rouges, pensé-je en regardant mon reflet sur la fenêtre pour m'analyser. La porte s'ouvre lentement et je me retourne pour voir Arès, appuyé contre celle-ci.

— Allez, go ! Tu dois manger. Même si j'ai l'impression que tu as un peu mangé chez ce psychopathe, affirme-t-il.

— Effectivement, j'ai mangé, mais je pourrais encore manger. Je ne me suis pas beaucoup servie à la table du psychopathe.

J'utilise son vocabulaire, pour masquer mon mal-être. En regardant de plus près, je vois bien qu'il n'a pas remarqué que j'ai pleuré. Heureusement. Son visage affiche toujours un sourire ironique ou taquin, je ne sais pas comment l'interpréter. Un air joueur ? Parfait pour lui.

Je suis Arès jusqu'à la cuisine où trône une table avec des chaises dont je m'assis sur l'une d'elles. Caïn est à côté de moi et Arès est éloigné d'une chaise de moi. A table, nous avons seulement de la ratatouille. Ça fait une éternité que j'en n'ai pas mangé. Mon ventre gargouille et je regarde Caïn et Arès pour voir s'ils ont entendu. Caïn ne semble pas avoir remarqué, à part s'il fait semblant, mais évidemment Arès, lui, a entendu grâce à son ouïe vampirique et il me sourit diaboliquement. J'ai tellement envie de l'assassiner, celui-là !

Sans s'attarder plus longtemps, nous nous acharnons sur la nourriture. A la fin, il n'y reste plus rien. Même pas une miette.

Je me lève de la chaise et aide Caïn à ranger la table tandis qu'Arès s'assoit sur un canapé, en train de regarder la télévision. Quand il ne reste presque plus rien, Caïn me dit d'aller rejoindre Arès au salon. Sans discuter, j'obéis. Si ça me permet de ne pas ranger, cela me va. Je le faisais seulement pour être polie.

Je vois à la télévision un film d'action et Arès allongé sur le canapé comme si celui-ci était un lit. Pas croyable. Je m'assois sur un fauteuil à côté de la porte de la cuisine. Après avoir rangé la cuisine, Caïn nous rejoint en s'asseyant à côté d'Arès qui, entre-temps, s'est assis.