Black Queen - Intégral

Chapitre 10

Chapitre non-corrigé

— Qu'est-ce qu'il y a ? interroge Arès à Caïn, commençant à avoir peur en voyant la réaction de son ami.

— Éros a pris le sang de Daya pendant qu'elle était chez lui, avoue Caïn.

— QUOI ?!

Arès et moi avons crié suite à la déclaration de Caïn. Arès perd un peu la main sur la conduite et commence à ralentir pour ne pas faire d'accident, troublé.

Je suis dans l'étonnement la plus totale : c'est-à-dire qu'Éros s'en fichait de mon sang et du fait que j'allais être sauvée, tout simplement parce qu'il avait déjà pris mon sang... Comment Caïn a pu savoir de quoi s'agit le message ? Comme s'il avait lu dans mes pensées, le protecteur me répond :

— Ce sont les bagues qu'Éros porte aux doigts.

Fouillant dans mes pensées, je me rappelle soudain qu'il avait bel et bien des bagues aux doigts... J'étais tellement troublée et perdue lors de mon enlèvement que je n'avais pas remarqué ce détail.

— Alors, ça signifie qu'il a forcément bu mon sang... admets-je.

— Exactement, confirme Caïn en soupirant d'agacement mélangé à de la nervosité. On est mal barrés.

— Que va-t-on faire maintenant ? demande Arès. Il ne faudrait pas emmener Daya dans le Monde Souterrain ?

Le Monde Souterrain ? M'emmener dans cet endroit entouré et bondé de créatures qui peuvent être aussi dangereuses que fascinantes, non merci ! N'importe qui pourrait vouloir ma peau, est-ce qu'il réfléchit avant de parler au moins ?

— Jamais. Justement, l'emmener dans un endroit truffé de créatures ayant le don d'Ajan serait comme si on l'emmenait tout droit dans la gueule du loup. C'est trop risqué, justement il faut qu'on la garde sur Terre en restant discret.

Il a complètement raison : ce serait m'emmener dans la gueule du loup. Ils parlent encore entre eux comme si je n'étais pas là, dans la même voiture qu'eux. Arès je pourrais comprendre, mais Caïn m'ignore aussi. Je pensais que j'étais assez importante à ses yeux !

— Mais, arrêtez de parler de moi comme si je n'existais pas, enfin ! crié-je fort, stoppant leur discussion dont le sujet principal me concerne. Je suis là, parlez-moi ! Nous sommes dans la même voiture, arrêtez de m'ignorer !

Caïn semble gêné car il se décoiffe avec ses mains ses cheveux en se léchant les lèvres. Arès ne dit plus rien, concentré sur la route. C'est reparti, les deux font comme s'ils n'avaient rien fait. C'est moi la victime, pas eux !

Enervée, je commence à sentir mon visage devenir rouge comme une tomate en plein soleil du mois d'août.

— Désolé, s'excuse Caïn puis Arès à son tour.

Têtue comme je suis, je ne dis plus rien en regardant le paysage qui défilent sous mes yeux à travers la vitre : je boude littéralement. Je joue un peu avec mes doigts comme pour les occuper. Un ange passe dans la voiture, c'est passé de bruyant à un silence interminable et gênant – que j'ai créé. Même si c'est de ma faute, c'est tout à fait justifié. 

Après qu'Arès nous ait conduit au manoir, je cours littéralement jusqu'à ma chambre. Je me souviens plus au moins de la direction qu'il faut prendre. Je m'allonge sur le lit et fais le tri dans ma tête ; on dirait que tout va exploser à l'intérieur. J'ai beaucoup trop d'émotions qui me submergent, principalement la colère, la tristesse, le désespoir et le chagrin. La colère contre les protecteurs et le fait qu'un sorcier a pris mon sang. La tristesse, le désespoir et le chagrin que je ressens est dû car j'ai perdu des êtres chers que je ne vais certainement plus voir, déjà qu'ils ne se souviennent pas de moi.