WILLIAM § 11 § je suis dég.

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  J’ouvre la porte d’entrée de la maison de ma sœur, et les effluves de gâteaux viennent me chatouiller le nez, j’en salive d’avance… Constance est une véritable cordon-bleu, mais elle excelle surtout dans la pâtisserie.

C’est son loisir, son passe-temps favori.

Au grand damne de mon beau-frère qui grogne pour deux raisons la première et pas des moindres… le tas d’ustensiles. Entre les moules, maryses, et son fameux robot d’amour — son kitchenaid —, la place se fait rare dans la cuisine. Mais le pire se trouve dans sa caverne d’Ali Baba avec les diverses poudres, pâtes à sucre, ou encore les paillettes alimentaires, colorants, les perles édulcorées aux multiples nuances. Et j’en passe, car si je devais faire l’inventaire j’y serais toujours le mois prochain.
  La deuxième raison est toute simple dès que l’on regarde ses réalisations — car oui même si c’est de la pâtisserie — avec ma sœur se sont avant tout des créations. On prend dix kilos direct ! Tout est délicieux, succulent et avec mon beau-frère on ne se contente jamais de se servir qu’une seule fois.

  La cuisine de la maison de ma jumelle est spacieuse et heureusement, car lorsque je rentre dans celle — ci je me retrouve face à un champ de bataille. Je ne sais pas ; contre qui elle se bat franchement, mais c’est Bagdad !

  Il y en a partout… 

  L’îlot central déborde de victuailles. La table est invisible tellement chaque centimètre carré est utilisé. On ne la distingue seulement grâce à ses pieds. Constance s’est aussi servi des chaises comme de présentoir.

— Oh !! Te voilà !!!

  Ma sœur ne m’avait pas encore aperçu ayant la tête dans ses placards à la recherche d’un je ne sais quoi…
— Euhhh, j’ai atterri dans une autre dimension ? Le monde des bisounours vient de percuter ta maison ? Tu te crois chez Hansel et Gretel ?
— Fous-toi de ma gueule gros nigaud
— Mais quel accueil ma puce.

  Elle ferme la porte de son rangement et attrape alors une spatule qu’elle brandit face à moi.

— Tu as les pizzas ?
— Du calme Mamaziella, du calme, j’ai ton précieux.

  Je dépose les cartons de notre repas sur un bord encore non utilisé de son îlot.

— Fais attention à ne rien faire tomber !!!
— Il se passe quoi, ici ? Cyril Lignac et Mercotte vont débarquer et manger un bout avec nous ?
— Putain, mais t’es chiant Will.
— Ma puce…

  Elle me regarde, un air triste dans les yeux. Constance pâtisse souvent à outrance quand quelque chose ne va pas, et là, vu la quantité ça doit être important.

— Que se passe-t-il ? je m’approche d’elle et lui tends les bras. Elle y vient aussitôt pour y blottir son visage dans mon cou.
— Il me manque
— Antoine ?
— Ben oui qui d’autre ?
— Et… Ne sois pas sur la défensive.
— Je n’ai pas de nouvelle depuis dix jours… Et puis j’ai rendez-vous pour la prochaine écho demain à dix-huit heures, pour connaître le sexe du fœtus et il ne sera pas présent. La dernière fois, je n’ai pas pu savoir, car bébé avait envie de jouer à cache-cache, dit-elle tristement.
— Et je ne pourrais pas être là non plus ma puce, c’est l’heure où je donne cours aux apprentis nageurs. Je suis sûr qu’Antoine va rapidement te contacter.
— Oui j’en suis sûre, mais c’est long sans nouvelle de lui.

  Moi aussi, je suis au fait de ne pas avoir de nouvelle de ma belle inconnue. Bientôt un mois depuis notre rencontre à la piscine et puis plus rien. Je n’ai pas renvoyé de message sachant que le numéro était à son père. Je n’ai pas vu Evan, non plus au cours de natation. J’ai regardé sur le planning des noms des élèves qui seront présents dans les jours à venir et le petit est noté à demain. Je croise les doigts pour qu’elle l’accompagne que je puisse m’excuser de vive voix. Je suis tiré de mes pensées par Constance.

Mon rêve ma réalité  [ TERMiNE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant