Mon rêve ma réalité [ TERMiNE ]

ANGELA § CHAP 40 § Je ne désire pas un amour bancal !

  Au petit matin, je ne dors plus, je suis allongée dans mon lit accompagné d'un homme parfait. Il a été cette nuit un amant infatigable et il nous a permis de rattraper le temps où nous étions séparés. Nous n'avons pas allumé la lumière de mon habitation durant nos ébats seulement éclairés par la lune. Ma tête repose sur son torse nu, ses bras entours mon corps de peur que je m'évade certainement.

Je n'en ai pas l'intention en plus.

Je parcours de mon index les contours de son grain de beauté entre sa clavicule et son pectoral gauche. Hier soir William s'est livré à moi, il m'a permis de le comprendre. Nous nous étions dit en quittant le restaurant que nous devions terminer la conversation, mais nous ne l'avons pas fait trop submerger par notre désir.

À sa respiration je sais que lui non plus ne dort plus. Ni lui ni moi ne rompons cet instant. Pourtant je me dois d'être honnête avec lui. Malgré les mots d'amour que je lui ai prononcé, il faut que je lui avoue le dernier rempart avant de lui céder totalement mon cœur.

— Je... Je dois te confier à mon tour mon ressenti, chuchotais-je

William me caresse à présent le dos. Je ne relève pas la tête pour me faciliter la tâche. Je sais que si je plonge mon regard dans le sien je vais craquer.

— J'ai été blessé William. J'ai été anéanti par ta fuite. Evan a d'ailleurs été beaucoup touché par cela lui aussi. Je t'en ai voulu d'avoir fait tant de peine à mon fils. Lui qui a le cœur si pur. Il a... Il a

Les mots se bloquent dans ma gorge, au point où j'étouffe. Je respire lentement pour me calmer et je reprends.

— Il a fait un vœu particulier cette année à Noël.

— Je sais mon ange. Evan me là dit quand il est venu tout à l'heure. Je suis tellement désolé du mal que j'ai pu vous causer, à lui à toi. La peine que vous avez ressentie et l'abandon aussi. Je ne me pardonne pas vos larmes.

Les perles salées que je retenais dévalent en torrent, cependant je prends la parole.

— Je n'expliquais pas ton soudain changement. Toi qui étais si sûr de toi au début, tu as vrillé en un claquement de doigts. Je me suis sentie abandonnée. Tout au fond de moi je savais que je ressentais quelque chose de fort et d'incompréhensible d'ailleurs. Je ne pensais pas qu'une simple sortie en boîte aurait pu me conduire à un cœur brisé. Tu m'as fait me sentir belle, chérie, aimée. Auprès de toi j'étais bien. Quand j'ai observé la connivence que tu avais avec Evan, j'ai eu un énorme coup dans le cœur. J'y ai vu la possibilité que nous formions une famille. Je me suis attachée à toi et lui pareillement. Mon fils n'a jamais une telle complicité avec aucun autre homme que mon père. Je t'en ai voulu au point d'envisager te tordre le cou un nombre incalculable de fois, pour l'avoir blessé. Les fêtes ont été un moment atroce à passer pour nous. J'avais la tête ailleurs et Evan été si triste que son souhait n'ait pas été exaucé. Je n'ai pas su quoi lui répondre ce jour-là, quand il fixait la fenêtre dans l'attente de te voir arriver. Evan a été dévasté et par la même occasion ça n'a fait qu'amplifier le trou béant qui se faisait dans mon cœur.

Mes larmes sont intarissables. Elles mouillent son torse. William ne parle pas. À son tour comme moi hier soir au restaurant, il m'écoute épancher mes reproches, mes doutes, mes craintes, ma colère. C'est un besoin que j'ai de vider mon sac afin que nous ayons les bases les plus solides qui soient pour notre couple.

— Je ne désire pas un amour bancal ! alors je préfère t'avouer ce que j'ai eu sur le cœur pendant des semaines. Pour toi, pour t'oublier j'ai mis de côté mon fils en travaillant d'arrache-pied et je m'en veux. J'ai été indigne de son amour inconditionnel par ta faute. J'ai éprouvé de la haine pour toi. Je me dois d'être honnête avec toi comme tu l'as été avec moi. Katell, ma meilleure amie a compris que tu devais avoir un secret lorsque je lui ai parlé de nous. Elle t'a soutenu. Elle a cru en toi au moment où moi je ne voyais qu'un connard qui n'en avait qu'après ma culotte.

— Mon ange, ce n'est pas de ta faute. C'est...

— Attends, je n'ai pas terminé, prononçais-je en coupant William. J'ai été aveuglé par ma colère envers toi. Tu n'as fait aucun pas vers moi, tu as laissé le silence répondre à ta place. Ça a été dramatique. Mon cœur a saigné pour toi. Je me suis construit cette carapace pour ne plus que tu puisses m'atteindre comme tu l'avais fait. C'est pour ça que le jour de l'accouchement de Constance j'ai été si froide avec toi. Je ne pouvais pas te laisser me faire plus de mal que tu n'en avais déjà fait. Je n'avais pas fait le lien entre ta sœur et toi avant d'entendre ta voix. Quand j'en ai reconnu le son, j'ai été terrassé par ma colère. Je l'ai remisé pour elle, mais tu as dû te rendre compte que je n'ai pas été des plus agréable avec toi. Au moment où tu es parti et que je suis restée auprès de ta jumelle, elle a essayé de plaider ta cause. Mais je n'ai pas pu réaliser le rêve qu'elle voulait pour toi. J'en ai été incapable. J'étais encore trop amère contre toi.

Je pleure à chaudes larmes. William me fait rouler sur le côté pour que mon visage soit à la même hauteur que le sien. Il happe mon regard avec ses yeux et j'y vois des perles d'eau salée aussi. William est sensible à mon discours. Il prend à cœur tout ce que je lui raconte, tous mes ressentis. Il place sa main gauche sur le bord de ma tête. J'y remarque un tatouage que je n'avais encore jamais vu sur lui, mis à part que je connais déjà la représentation, car j'arbore le même derrière mon oreille. Mon amant suit ma fixation et comprend que je suis en train de détailler les lettres calligraphiées entre les ailes d'ange.

— Je l'ai fait une semaine après l'accouchement de ma sœur. J'avais besoin de t'avoir près de moi. Ce motif m'est apparu comme le meilleur symbole qui soit pour te garder à moi. Même si tu ne me revenais pas j'ai toujours eu avec moi un bout de toi et de ton fils. J'ai voulu les ailes pour te représenter, j'ai joint le E d'Evan de la même manière que le tien et j'ai ajouté les lettres de ma nièce. Comme ton prénom le définit, tu as été la messagère de mon avenir. Les trois personnes qui comptent le plus pour moi réuni dans un dessin identique. Constance ne repose pas sur mon poignet, car j'ai assez souffert pour elle quand je me suis fait tatouer sur le flan. Rigole-t-il pour tamiser ses révélations.

— Tu as exaucé le vœu de ma sœur Angela. Tu as ravi mon cœur mon ange, tu m'as permis de concevoir la possibilité d'une famille. Evan et moi avons discuté au bord de la piscine hier et il m'a profondément touché par ses mots. Si jeune et si réaliste à la fois. Il t'a entendu parler avec ton amie. Il a compris pour nous... Je suis à vous comme vous êtes à moi. Je n'envisage plus te faire souffrir ni pleurer. Enfin pour pleurer, si c'est des larmes de joies pendant que nous faisons l'amour ça me va. Trêve de plaisanterie. Je veux votre bonheur à tous les deux. J'espère et je désire de tout cœur que nous formions un trio de choc. Je vous jure que je vous chérirai. Je me rattraperai au centuple pour les fêtes que nous avons passé séparer. Je vais exaucer le souhait de ton fils et être là près de vous à chaque instant. Je ne vous lâche plus. J'aspire seulement être à la hauteur et réussir à composer avec vous. Je veux m'investir dans l'éducation d'Evan, je veux être proche de lui chaque jour, l'aider, le soutenir, lui servir de guide et d'exemple. Et pour toi mon bel ange je veux être ton pilier, ton roc. Je rêve d'être présent dans ta vie.

— Évidemment que tu le seras.

Je suis soulagée d'avoir pu mettre les choses au clair avec William c'était d'une importance primordiale. Je suis bouleversée par ses mots, par son désir de nous aimer mon fils et moi.

Je l'embrasse et lui murmure des tas de je t'aime. Il me sert fort contre lui pour me le prouver aussi. Je sens qu'un endroit bien précis de son anatomie souhaite me le montrer également. William me le confirme aussitôt en me faisant l'amour tendrement.

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