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LA PREMIÈRE CHOSE QUE LAÏS entend, c'est le bruit d'une porte qui claque avec violence, jusqu'à résonner dans les corridors ténébreux et emplis de cellules de la prison souterraine.
A moitié endormi, dans cette phase engourdissante où l'on perçoit la réalité tout en la voyant peuplée de songes, il émerge brutalement. Tout mouvement, toute action, peut être un moyen de distraction, pour éviter de penser au temps qui s'étire et l'emprisonne. A chaque fois qu'un garde entre, il garde cette espoir fou de le voir ouvrir la porte de sa cellule.
Et la même déception le transperce à chaque fois qu'il repart.
Il se redresse, les membres engourdis et ruisselants de sueur. Les cauchemars empoisonnent toutes ses nuits désormais, preuve que ses angoisses ne se taisent jamais, même lorsqu'il dort. A chaque instant, il sent la cage se refermer autour de lui.
Comme si à chaque minute qui passe, son espace rétrécit dans la volonté de l'écraser.
Des pas retentissent alors dans le silence, pressés mais peu dissimulés. Quelques prisonniers lâchent des grommellements mais aucun ne bouge vraiment. C'est le beau milieu de la nuit, chacun profite de la noirceur complète pour s'abandonner complètement aux torpeurs de l'assoupissement. Les brefs moments de liberté qu'il leur reste.
