Chapitre 3- La Lumière dans les Ténèbres

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Il s'était réveillé dans une maison inconnue, l'esprit encore confus. Il se souvenait de songes agréables et non plus de cauchemars. De cette impression d'un vent de liberté et de nostalgie. Il pensa que le balafré devait être assez taré pour l'avoir transporté sur un balai avec lui.

Les yeux encore embrumés de sommeil, il prit le temps de découvrir l'endroit où il était.

C'était une chambre sobre mais propre. Les ornements gravés sur les murs en bois et les moulures au plafond, datant d'un autre âge, lui firent penser qu'il se trouvait dans un ancien manoir. L'ambiance du lieu ressemblait étrangement au manoir Malefoy, empli de magie noire, malgré les tons clairs des murs et des tentures, comme si l'on avait voulu chasser les ténèbres par un simple relooking. Dans un éclair de lucidité, il sut alors avec certitude qu'il se trouvait dans la maison d'une famille de sang-pur.

Pris d'effroi, il se redressa mais vit alors entrer dans sa chambre, pour le soigner, une femme aux cheveux flamboyants. Maintenant bien réveillé, il comprit qu'il était en présence de la mère des Weasley.

Il n'était pas plus renseigné sur le lieu où il se trouvait. Les Weasley n'habitaient pas un manoir, il le savait.

Qu'est-ce que cette famille, si proche de Dumbledore, pouvait faire dans une demeure telle que celle-ci ?

Il accepta l'attitude froide et distante que lui porta Mme Weasley. Elle s'occupait de lui comme une infirmière, sans sentiments ni attachement. Il ne lui en voulut pas. Il était même plutôt gêné. Il leur en avait tellement fait baver ! Il ne pouvait vraiment pas la blâmer. Il la laissa faire, honteux, estimant ne pas mériter ses bons traitements, aussi simples et peu courtois soient-ils.

Il se rendit alors compte qu'il avait changé. Quand il repensait à son état d'esprit quelques semaines plus tôt, il ne se reconnaissait pas. Il n'osait pas parler. Il se limitait à de brefs mots quand elle l'interrogeait sur son état de santé. Il avait même osé sortir un « Merci » mais était trop gêné pour avoir regardé la réaction de la femme.

Son corps allait mieux. Les griffures et autres blessures avaient disparu, les bleus et autres contusions s'étaient estompées petit à petit. Mais son visage, si lisse de toute émotion autrefois, s'était affaissé sous la dépression. Un pli soucieux barrait toujours son front et ses cernes prononcées sous les yeux ne s'atténuaient pas.

Il réfléchissait, surtout la nuit, dans le calme de la maisonnée. Les longs moments de solitude dans la vieille maison lui avaient au moins permis d'avoir suffisamment de temps face à lui-même pour réfléchir plus posément sur sa vie, sa situation et son avenir.

Son ancienne vie n'était qu'une supercherie. Il n'était que le reflet de son père, son sosie. Mais, il ne voulait pas de cette vie de substitution, où il fallait sacrifier parents et amis, indépendance et volonté. Il n'avait jamais voulu être un Mangemort.

Mais que voulait-il au fond ? Et qui était-il vraiment ? Que pouvait-il faire ?

On ne voudrait pas de lui ici. Plus maintenant. Tout était gâché.

Il n'était plus rien pour personne.

Et c'était dans ces sombres pensées qu'il sombrait dans un sommeil peuplé de cauchemars.

Durant sa courte convalescence, il avait entendu la vie qui régnait autour de lui. Il y avait des rires, des cris, et même des disputes. Mais seuls Mme et M. Weasley avaient pénétré dans sa chambre.

Un cas pour deux - André SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant