4. Vide

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Mon téléphone sonne ce qui me fait réveiller en sursaut. Mon alarme. Je le décroche sans prêter attention à mon entourage et sans me réveiller complètement en manquant de faire tomber deux ou trois objets au passage. Le silence plane mais quelque chose me dérange. Le bruit d'une respiration. J'ai mis une alarme moi ?

- Non c'est moi.

J'ai parlé à haute voix ? Je commence à devenir folle, soit j'ai parlé sans m'en rendre compte soit j'entends des voix.

Quand j'ouvre enfin mes yeux à cause de la panique, je vois Aspen qui me fait face accroupis. Il est habillé d'un costume noir et ses cheveux sont coiffés avec du gel. Il sent bon. Il me regarde avec un air rassurant et je me rend compte combien j'avais oublié que sa présence m'aider à ne pas me noyer. À ses yeux c'est comme si j'étais important et précieuse.

Ah punaise l'enterrement.

J'avais presque oublier.

Presque

- Je savais que t'allais t'endormir tard.

Même tard le soir il veille sur moi. Je me redresse correctement découvrant qu'il m'avait couvert d'un plaid. Je vois quelques gobelets de café vide renversés et un stylo encore dans ma main. Il me regarde amusé. Je comprend alors qu'il se moque de moi quand j'essuie avec ma manche la bave au coin de ma bouche.

J'ai bien dormi.

- Merci

- Debout flemmarde !

Je lui tire une grimace et me lève en m'étirant. Il vient m'attraper par la taille en ébouriffant mes cheveux déjà peu coiffés. Je met Aspen en dehors de ma chambre sous des rires. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ris sans culpabilisé. J'arrête de rire instantanément en prenant conscience de mes pensées.

Ça y est je culpabilise.

Eux ils sont mort et moi vivante. Vivante car je sens mon cœur, entends mon souffle et vois autour de moi.

Vivante et morte en même temps comme eux.

Je me change avec un léger pantalon noir qui est à ma mère avec une chemise blanche et un long manteau noir. Je prends une paire de lunette au cas où il y aurait une larme qui veuille s'échapper. Enfin c'est pas au cas où. Puis après avoir fini de me coiffer dans la salle de bain je cris à travers la maison:

- Liam t'es prêt ?

J'entends ses pas qui claquent dans les escaliers. Il arrive dans l'encadrement de la porte en me regardant finir de mettre mes bijoux. Il a bien défini ses boucles qui retombe légèrement sur son front. Vêtu d'un costume entièrement noir, mesuré à sa taille il me regarde avec ses boutons du bas des manches défait. Il veut que je l'aide, alors je m'approche de lui.

- Tête haute Athéna.

Cette phrase était simple et courte mais était de loins celle qui me réchauffait le plus le cœur. Parce qu'il sait que je suis capable de surmonter cette épreuve. Certe j'ai 22 ans mais j'ai vécu pas mal d'événement plus douloureux que ça. Même si la perte de mes parents m'affecte beaucoup.

Again youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant