Again you

6. Douce nuit

Après une dizaine de minutes, je suis à l'emplacement. Ils n'ont pas eu encore le temps de retirer la voiture de mes parents. Ça paraît tellement réel maintenant, un arrêt cardiaque au bord d'un rond-point. Je fais le tour pour trouver le moindre défaut vu de l'extérieur. Rien n'a l'air suspect.

Mon téléphone sonne: Aspen. Puis le nom de Liam s'ajoute aussi.

Merda ! Aspen lui a dit ?

Je vais lui faire avaler sa langue s'il a dit un seul mot.

Je souffle car en plus d'être énervée par les appels, je suis déçu de ne rien trouver à l'extérieur de la voiture. Tout est intact, enfin non pas vraiment puisque tout le devant est cassé. Alors je continue mes recherches à l'intérieur.

Faites que je trouve quelque chose.

Dites moi que je n'ai pas espéré pour rien.

Faites que je trouve quelque chose.

N'importe quoi.

La première chose que je ressens c'est un mal-être oppressant. Savoir que mes parents sont morts à cette endroit où je vais devoir m'asseoir me retourne l'estomac. Je frissonne de gêne et déglutis difficilement puis me motive à chercher. J'attache mes longs cheveux. J'analyse les moindre recoins de la voiture.

Le volant ? Il tourne correctement.

Les câbles ? Tout est branchés.

Le boîte de vitesse ? Elle n'est pas trafiquée.

Les pédales ? Elles fonctionnent.

Rien.

Je sors de la voiture et essaye d'ouvrir le capot. Et je suis étonnée de voir que même avec l'accident les pièces sont en bonne état.

Le moteur ? C'est bon.

Toujours rien.

Ça fait plus d'une heure que je cherche et absolument rien. Tout est en bonne état. J'ai même vérifié la banquette arrière, rien de plus qu'une bouteille d'eau vide et quelques bouquins que je range dans mon sac. J'ai pris des tickets de caisse, de carte bancaire qui traînaient pour les examiner plus tard. Je commence à désespérer. Je m'installe sur ma moto et pars en direction de la ville de Tropea, c'est là que Léonard habite. Il est informaticien et travaille pour moi, il a une dette envers moi et c'est maintenant qu'il va me l'accorder. Malheuresement, il a décidé d'habiter dans une des villes les plus touristiques d'Italie.

Bien évidemment.

Qui est, en plus, située à une demi heure d'ici. Je m'active sur la route pour aller plus vite et l'air qui passe dans mes cheveux me fait du bien. Je vois défiler les arbres. Je fais grimper ma vitesse comme le nombre de kilomètres que je parcours. L'adrénaline. Arrivée là bas, je ralentis histoire de ne pas écraser quelqu'un sous les roues de ma moto et tourne dans plusieurs petites rues. Les rues d'Italie sont les più belle. Devant l'entrepôt, plusieurs gardes me bloque le chemin puis s'excuse en me reconnaissant. Il me laisse passer sans problème. J'avance dans la pièce sombre où seuls quelques ordinateurs illuminent les pièces. Si je n'étais pas habitué à cette ambiance j'aurais trouvé ça glauque et un peu flippant. La voix de Léonard brise le silence: