𝚂𝚘𝚞𝚏𝚏𝚛𝚒𝚛 𝚍𝚎 𝚌𝚎𝚝 𝚊𝚖𝚘𝚞𝚛...

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ᬊᬁツლᬊᬁッლᬊᬁ𒈞ᬊᬁッლᬊᬁッლᬊᬁッლᬊᬁ𒈞𓆪⇝

Les lampadaires éclairaient faiblement les rues à cette heure de l'après-midi, lorsque je rentrais d'une autre journée fatiguante à m'exercer au travail. J'étais seule dans la ruelle, ce qui n'avait rien d'étonnant vu l'heure tardive, mais je n'avais pas le choix, je devais passer par ce chemin. La lumière jaune pâle repoussait difficilement les ombres toujours plus pressantes qui n'attendaient qu'une opportunité pour jaillir alors que des bruits de mes pas solitaires résonnaient sur le bitume sombre provoquant un son désagréable et rauque.

Un sac en papier pendait au bout de mon bras dans lequel quatre oranges s'entrechoquaient au gré des balancements. Ma tante Kiyomi m'avait envoyé en acheter, subitement prise d'une irrésistible envie de jus d'orange frais qui chasserait peut-être la chaleur lourde qui sévissait encore malgré la tombée de la nuit. Je n'avais pas eu mon mot à dire. Malgré les 19h passés, j'avais été obligée de ressortir dans la nuit noire pour me rendre à la petite supérette ouverte 24h/24 trois rues plus loin.

Un refus aurait entrainé de trop lourdes conséquences que j'étais par conséquent trop fatiguée pour endurer. Alors, je suis sorti et c'est les pieds traînants et le corps lourd que j'amorçais le chemin de retour. Une seule chose obnubilait mon esprit : mon lit si accueillant qui m'attendait. J'aurais tout donné pour m'y trouver à l'heure actuelle au lieu de marcher dans cette rue si peu attirante. Toute la journée, j'avais enchaînée les tâches que ma tante n'a pas pu malheureusement faire, cause d'une légère chute de tension...Vous savez, la vieillesse n'est pas vraiment clémente !

Bref, faisant abstraction de la chaleur étouffante qui régnait à l'extérieur pendant la journée. Je n'en pouvais plus.

Passant devant une ruelle sombre, je lui jeta un coup d'œil envieux. Je savais où elle aboutissait et savait donc qu'elle représentait pour moi un sacré raccourci qui me mènerait presque directement au pied de mon lit. Mais, malheureusement, j'étais en compétence aussi de savoir que c'était une de ces ruelles où il ne valait mieux ne pas s'aventurer, même en plein jour. Une ruelle où personne ne regardait jamais ou ne voulait pas regarder et où toutes sortes de choses se passaient à l'abri des coups d'œil indiscrets.

C'est fou, je pouvais même entendre tante Kiyomi ou ma mère m'interdire l'accès.

À cette pensée si ironique, un faible sourire transplante nerveusement sur les commissures de mes lèvres. Je pouvais pourtant pas détaché mon regard de ce trou sombre qui s'ouvrait entre deux bâtiments et décida de continuer mon chemin. Mais quelques mètres plus loin, je me stoppa au milieu du trottoir, marqua un temps d'arrêt et revint finalement sur mes pas.

Désolé maman, tante Kiyomi. Mais j'ai la flemme de faire tout ce chemin ! Et puis, je suis assez grande pour faire mes propres choix.

Postée devant l'entrée de la ruelle, je pesais le pour et le contre. Le pour finit manifestement par m'emporter, car je pénétra dans le noir oppressant qui me faisait face. En cas de danger, je pourrais toujours me défendre avec mes ku...

Attends

"Aaah c'est pas vrai !" Criais-je inconsciemment en cessant donc ma marche. "J'ai encore oublié ma sacoche chez Hinata !"

Raaah mais c'est quoi ça ! Quelle idiote je fais !

Bon bah tant pis, je passerais la prendre demain.

Je soupir avant de reprendre la route. Les ténèbres se refermèrent sur moi, me coupant donc du reste du monde. Par prudence, j'active mes pupilles pour mieux discerner mon environnement. Qui sait, je préfère ne pas regarder la rue éclairée et tellement accueillante qui s'éloignait de moi à chaque pas. Mieux valait faire attention à ce qui se trouvait devant.

𝐎𝐁𝐒𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐄𝐍𝐓𝐑𝐄 𝐑𝐈𝐕𝐀𝐋𝐒ˢᴬˢᵁᴷᴱ     ᵀ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant