𝚄𝚗𝚎 𝚕𝚞𝚎𝚞𝚛

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Pdv de Yuhi

"Alors, comment vas-tu ce matin ? Beaucoup mieux, je parie."

Maman disait vrai. Je me sentais beaucoup mieux. Le sommeil avait emporté cette émotivité incontrôlable qui m'avait assailli la veille. Cependant ça n'avait pas effacé mon dilemme. Ce matin là, j'ai dû refaire un peu mes plans, car la réaction de ma mère aujourd'hui avait tout remis en cause. Mes pensées ressemblaient à un casse-tête dont les pièces, projetées aux quatre vents, ne pourraient jamais plus être reconstituées.

"Oui. Ça va."

Nonchalant, je pris place sur un tabouret en face du comptoir, fixant du coin de l'oeil ma mère qui semblait faire la cuisine. Elle se retourne un instant dans ma direction pour m'accorder un sourire resplendissant puis revint à ses préoccupations.

"Tu les trouves comment ?"

"Hm ?"

"Tes nouvelles lunettes."

Voilà que c'est maintenant qu'elle en parlait, que je porta mes doigts vers ces dernières, touchant la branche droite plastifiée de l'objet pour mieux aligné les morceaux de verre devant mes yeux.

"Dora me les apporter de bonne heure aujourd'hui, elle en a aussi profité pour prendre des vêtements de rechange."

Je porta mon regard incrédule vers elle, à cet occasion elle fit volte-face afin de me contrer visuellement. Il m'a point fallu d'ouvrir la bouche pour qu'elle discerne la cause de mon expression.

Le soleil dardait ses rayons qui venaient danser sur les denses nuages cottoneux du village. Une brise légère venait s'assoir et remplir l'atmosphère d'une senteur fleurie et colorée. Un léger piaulement s'agitait et parvint à mes oreilles comme des cries d'oiseaux. Ce son venait me bercer et je restais là, les yeux grands ouverts vers le lointain, les mains aggrippées à la rambarde du vieux balcon de métal qui se déforamait en se plaignant de sa vieillesse. À l'horizon se dessinaient de belles collines colorées aux douces pentes, d'en face, la forêt touffue et sauvage du pays du feu.

"Je suis prête."

Interrompit soudain par une voix tout aussi mélodieuse que féminine, ma tête se pencha au-dessus de mon épaule pour y voir la silhouette de ma mère. Elle entreprit de sortir de l'appartement avant de fermer la porte suite à son passage.

"On rentre à la maison ?" La demandais-je en me décalant du garde-corps

Le sourire qui animait son beau visage n'a pas tardé à se volatiliser, tout de suite remplacé par une expression plus triste.

"Non, on va pas rentrer à la maison chérie."

Pourtant je craignais cette réponse. À quoi beau se faire des hallucinations qui n'aboutirait à rien ?

Prenant alors une inspiration très discrète, je tente de lui répondre sur un ton le moins affecté que je pouvais me permettre.

"D'accord."

Si seulement je pouvais arriver à croire ce qui m'avait été confié...C'était pourtant la vérité....ce n'était pas le fruit de mon imagination et, surtout, ce n'était pas quelque excuse qu'elle avait fabriqué exprès pour masquer l'évidence. Pourquoi ne pouvait-elle pas s'en rendre compte ?

Était-ce parce qu'elle aimait mon père, son mari, plus que moi, sa fille ? Shun Sõsa suru son compagnon. Ou bien était-ce parce qu'elle ne connaissait pas cet homme aussi bien que moi, je le connaissait ?

𝐎𝐁𝐒𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐄𝐍𝐓𝐑𝐄 𝐑𝐈𝐕𝐀𝐋𝐒ˢᴬˢᵁᴷᴱ     ᵀ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant