3. Je vais bien

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Après quelques heures, il est l'heure de déjeuner. Enfin. Pendant la dernière heure de cours, mon estomac gargouille tellement que mon voisin de table m'a demandé si tout allait bien. Ce qui est vraiment anormal car on ne s'était jamais parlé auparavant.

Donc oui, ça n'allait pas fort.

Mais il était l'heure de manger maintenant. Je pouvais sentir mon ventre faire des sauts périlleux arrière rien qu'à l'idée d'avaler quelque chose, alors que le reste de mon corps tremblait et transpirait et que je me sentais nauséeux. Mais tout irait bien, je vais manger, donc j'irais bien.

J'avais entendu quelqu'un dire que c'était le jour des macaroni au fromage. Bien que ce n'était pas une grande info car on pouvait le sentir depuis les salles de cours. La nourriture de la cantine n'était pas incroyable, mais les macaroni au fromage étaient l'un des plats mangeable, presque bon. Le fromage était crémeux, les pâtes étaient cuites (pour une fois), et certes c'était un peu salé, mais personne ne s'en plaignait. Ou du moins je ne m'en étais jamais plaint et je n'avais jamais vu personne le faire. Là maintenant je n'étais concentré que sur une seule chose : aller déjeuner pour que mon ventre cesse d'hurler. Surtout qu'il commençait à me faire mal.

Alors que je marchais tranquillement vers la cafétéria, mon Spider Sens me picota et je fus soudainement tiré en arrière grâce à la poignée de mon sac à dos.

On se moque de moi.

- Quoi de neuf Pénis Parker ? dit Flash beaucoup trop fort à mon oreille.

- Je vais déjeuner ? Flash.

Je me suis dis qu'il me laisserait peut-être partir pour une fois. Le pire, c'est qu'il semblait m'attaquer au hasard. Il n'y avait pas de schéma : quand il avait envie de m'emmerder, il venait et il ne me lâchait pas. Il est vraiment chiant.

Flash me força à me tourner pour lui faire face, puis il me poussa contre les casiers. Mes livres s'enfoncèrent douloureusement dans mon dos alors qu'il appuyait sur ma poitrine.

- Donne-moi ton argent, Pénis.

- J'en ai pas. mentis-je.

Mais Flash me refit tourner puis, avec une main, enfonça mon visage contre les parois des casiers. Il fouilla mes poches et fit par trouver l'argent de May. D'habitude, je le rangeais dans au fond de mon sac, pour qu'il ne le trouve pas, mais j'avais oublié de le faire ce matin. J'oublie beaucoup de choses aujourd'hui.

- Merci Pénis. Tu es mon héros.

Flash repartit et je le vis disparaître dans la cafétéria.

Je soupira en tremblant, et mon estomac grogna pitoyablement, d'un air vaincu. Maintenant j'étais sur de ne rien avoir pour le déjeuner ou le dîner. Je sentais mes yeux commencer à brûler.

- Peter ? Tu vas bien ? demanda Karen dans mon oreille.

- Non, je ne vais pas bien. Karen, dis-moi où se trouve le crime le plus proche. dis-je en me dirigeant vers mon casier, y jetant mes manuels puis le refermant.

- Peter je ne vais pas fair--

- Bien ! Je vais me débrouiller tout seul ! rétorquais-je en me précipitant dehors et trouvant un endroit isolé pour me changer.

- Peter, s'il te plait, ne fais pas ça, tu vas te faire mal. S'il te plait, retourne à l'intérieur, dis à quelqu'un ce qui s'est passé--

- NON ! J'ai juste besoin de sortir pendant une seconde ! craquais-je.

Je fourra mes vêtement dans mon sac, le remis sur mon dos et tira une toile sur l'immeuble le plus proche.

Quelques secondes plus tard, je me balançait au-dessus de la ville, grimaçant alors que des larmes trempaient mon masque. Ma vision devenait de plus en plus floue à chaque fois que je tirais une nouvelle toile.

- Peter, ta glycémie est à un niveau dangereusement bas ! Tu dois t'arrêter ! entendis-je Karen crier.

Mais elle était si loin. Et mon sac était de plus en plus lourd, tout comme mes bras et mes jambes. Pourquoi mon corps était si lourd ? Il y avait un problème avec la gravité ?

- Je vais bien. marmonnais-je, me balançant aussi haut que je le pouvais puis lâchant prise.

D'un coup, je ne sentais plus cette lourdeur.

En fait, je ne sentais plus rien. 

Just so Hungry by  joyfulsoulcollectorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant