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Alicia rentra chez elle le soir et une chappe de plomb lui pesait sur les épaules. La sidération était le sentiment qui prédominait avant le désespoir. Elle était déjà étonnée que son amoureux soit parti sans prévenir, mais le fait qu'il ait quitté son travail précipitamment, sans même prévenir ses collègues, dépassait l'entendement. Alicia ne pouvait pas réfléchir correctement, des milliers de questions se bousculaient dans sa tête sans qu'elle puisse y répondre. Pourquoi il était parti ? Pour aller où ? Est-ce qu'il allait bien ? Elle était même allée jusqu'à penser qu'on le faisait chanter pour je ne sais quelle raison. Cette idée, bien que saugrenue, lui resta dans la tête, elle trouverait les réponses à ses questions, coute que coute.

Pour commencer, elle avait imaginé le confronter sur sa lâcheté sur son lieu de travail, or, il n'y avait plus de trace de lui. Ça lui avait mis la puce à l'oreille, qu'est-ce qui était si urgent pour qu'il ait fuit sa future femme et son travail. Elle tourna un long moment dans l'appartement, obnubilée par ses pensées. Elle envoya un message commun à Victoire et Louis leur disant que c'était urgent et qu'il fallait qu'ils viennent fissa chez elle. Elle s'était résolue au fait qu'elle ne parviendrait à rien seule, il lui fallait de l'aide et ses deux amis lui en donneraient.

Quand l'interphone sonna, elle se leva précipitamment pour ouvrir et attendit devant la porte. Ils étaient arrivés vite et ils étaient inquiets. Tout le petit monde rentra sans que personne ne dise rien. Alicia se triturait la cervelle sans savoir quoi dire, l'émotion refaisait surface et elle voulait se montrer forte devant ses amis. Alors, elle leur tourna le dos, et revint avec la lettre. Plus personne ne dit rien pendant la lecture, un silence de mort pesait et Alicia essayait de cacher ses yeux mouillés. Victoire fut la première à réagir et vint l'enlacer. Louis paraissait sonner, abasourdi même.

- Quand je suis rentrée hier soir, j'ai trouvé sa lettre. J'ai fait le tour de la maison mais il a récupéré toutes ses affaires. J'ai essayé d'appeler mais vous pensez bien qu'il ne m'a pas répondu. Je vous avoue que je sais pas quoi faire. La voix d'Alicia se brisa et la digue qui retenait ses larmes céda.

- Mais attends je comprends pas, il est parti comme ça ? S'enquit Victoire et seul son faible hochement de tête lui répondit.

Louis était resté silencieux, pensif

- Je me doutais que quelque chose n'allait pas, mais de là à ce qu'il s'en aille. Finit-il par lâcher.

- Comment ça ?

- Je saurai pas l'expliquer, ces derniers temps il était distant, il annulait chacun de nos déjeuners et la seule fois où j'ai réussi à le voir, c'était y'a deux semaines et il paraissait tellement à l'ouest qu'on a écourté notre sortie. Je pensais que quelque chose n'allait pas entre vous mais que ça passerait

- Oui mais tout allait bien !

- Pourtant si il est parti c'est que quelque chose clochait. Intervient Victoire

- Tout allait bien entre nous, si ça n'allait pas expliquez moi pourquoi il m'a demandé en mariage !

- T'as rien remarqué toi Ali ? Demanda Victoire

- Non rien. Depuis deux mois il faisait plus d'heures au restau, ça le fatiguait beaucoup mais rien à signaler.

- C'est vrai qu'il paraissait fatiguer quand on s'est vu.

Louis était embêté, il connaissait Eliot depuis la maternelle et ils étaient amis depuis lors, pourtant la disparition soudaine d'Eliot lui donnait un goût amer et l'inquiétait. Lui qui pensait connaitre son meilleur ami comme sa poche, n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait et voir Alicia aussi désespérée le mettait mal à l'aise.

Eliot aimait Alicia, c'était certain, alors la quitter comme ça était étonnant. Il essayait de déceler quelque chose dans ses souvenirs. C'est vrai qu'Eliot paraissait fatiguer plus que d'habitudes mais ça semblait normal s'il faisait des heures supplémentaires. Pourtant, autre chose le dérangeait mais il ne savait pas quoi. Ils étaient sortis un soir où Eliot ne travaillait pas pour boire un verre. Tandis que Louis avait commandé une pinte, Eliot lui avait commandé un coca, prétextant être fatigué et que la bière lui monterait à la tête trop rapidement. Louis n'avait pas tiqué mais maintenant qu'il y pensait, Eliot paraissait fébrile, il n'avait presque rien mangé et moins d'une heure après être arrivé, il était rentré. Louis resta silencieux un moment.

- T'as essayé de contacter Nathan, peut être qu'il sait quelque chose ? Avait-il alors proposé

- Non c'est vrai, t'as raison, je vais essayer de l'appeler maintenant.

Aussitôt dit qu'Alicia composa le numéro, sous les yeux attentifs de ses deux amis. Nathan répondit rapidement, d'un air jovial.

- Que me vaut l'honneur de ton appel ?

- Est-ce que tu as eu des nouvelles d'Eli depuis le début de la semaine ? Dit-elle d'entrée.

- Bonjour à toi aussi, je vais bien, et non pas de nouvelles.

- Oui pardon. T'es sur de toi ? J'essaye de le joindre depuis hier soir mais rien.

- Non désolé Ali, rien de rien mais si j'ai des nouvelles, tu seras la première au courant d'accord ?

Alicia n'eut même pas le temps d'acquiescer que Nathan avait raccroché. Ils n'étaient pas plus avancés.

- Vous allez certainement me trouver folle mais je trouve ça bizarre qu'il ne demande pas plus de détails alors que tu lui as dit ne pas avoir de nouvelles de son cousin. Indiqua Victoire

- Oui c'est vrai après il est certainement au travail et sous l'eau donc ça me choque pas qu'il ne m'ait posé de questions. Le connaissant il rappellera demain pour avoir plus de détails.

Alicia, Victoire et Louis restèrent une bonne partie de la soirée ensemble. Les deux derniers pour soutenir leur amie qu'ils voyaient au fond du gouffre. Vers vingt-deux heures, ils s'en allèrent tous les deux. Alicia était toujours aussi perdue mais elle n'était désormais plus seule. Victoire était désolée pour son amie et espérait tirer toute cette histoire au clair. Et Louis était dubitatif, il ne supportait pas de voir Alicia comme ça mais il savait au fond de lui qu'il y avait bien plus. Eliot n'aurait jamais quitté sa vie si quelque chose de grave ne s'était pas passé. 

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Merci d'avoir lu !! 

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A mardi prochain 

Si la lune était noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant