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Eliot était sur les dents, pendu aux lèvres de son cousin, il savait que c'était Alicia et il ne fallait pas que Nathan fasse de gaffe. La dernière de ses envies était qu'Alicia débarque et qu'il doive lui donner des explications. D'ailleurs, il n'avait d'explications à rendre à personne, pas à même à Nathan qui revenait à la charge sur ce qui l'avait fait atterrir chez lui.

- Eliot, tu lui dois une explication. Commença Nathan

- Non, je ne lui en dois aucune

- Ecoute je t'ai sauvé les miches ce soir mais si elle ma rappelle, je lui dirai que t'es là

Eliot se tut, renfrogné, il n'aimait pas les leçons de morale de son cousin, il n'était plus un enfant et il savait parfaitement prendre des décisions tout seul. Il soupira, et reparti dans sa chambre sans diner. Il avait une migraine depuis le début de soirée et le coup de fil d'Alicia n'avait rien arrangé. Il ne fallait pas qu'elle le retrouve, sous aucun prétexte.

Eliot se réveilla le lendemain matin encore fébrile, il avait passé une nuit compliquée, pleine de cauchemars, de peurs. Pour se calmer, il était même allé jusqu'à prendre un calpin et poser toutes ses pensées, ses envies, ses peurs. Il avait passé un moment dessus pour essayer d'évacuer ses pensées parasites. Après ça, il s'était rendormi, à peine plus apaisé.

Il se leva lentement et détendit ses muscles. Aujourd'hui il allait demandé à son cousin de l'embaucher, il voulait faire quelque chose de sa vie. Sa rupture était un nouveau départ et il fallait qu'il aille de l'avant

- Dis moi, est-ce que tu serais intéressé par embaucher un nouvel employé, très sympa, sérieux, drôle ? demanda-t-il a Nathan d'entrée

Nathan ria et indiqua que oui, il voulait bien l'embaucher, son café marchait bien et il ne dirait pas non à de l'aide supplémentaire, même si cette aide pouvait être agaçante à souhait. Depuis qu'Eliot était revenu, il avait l'impression que son cousin n'était qu'à moitié là. Autant il retrouvait ce gamin innocent et rieur, autant il le trouvait soucieux. Il pensait qu'Alicia saurait plus de choses mais son appel d'hier soir confirmait qu'elle n'était pas plus avancée. Eliot cachait quelque chose, et il aurait voulu lui sortir les vers du nez sauf qu'il savait comment ça marchait, plus il demanderait, plus il se renfermerait. Qu'à cela ne tienne, il irait fouiller sa chambre dès qu'il pourrait.

Ils se mirent en route tous les deux mais les moments de légèreté ne duraient jamais longtemps. Eliot avoua qu'il avait envoyé un message à Alicia en lui disant qu'il ne lui devait aucune explication, qu'il fallait qu'elle arrête d'harceler tout le monde et qu'elle passe à autre chose. La tête de Nathan lui fit comprendre qu'il était en désaccord total.

- T'es qu'un connard Eli, tu te barres sans rien dire, tu donnes aucunes nouvelles et là tu lui envoies ça ? T'es pas seul au monde, et si ton but c'est de la faire souffrir, bien joué, t'es le chef. Cracha Nathan.

- Non mais ...

- Non mais rien du tout, t'es un trou du cul qui pense qu'à sa gueule, et tu me rends complice de tes conneries, le coupa-t-il

Eli baisse la tête et eut au moins la décence de ne rien ajouter. Si seulement Nathan savait, or justement, il ne savait rien et il en avait assez de ses remarques. Nathan était vraiment énervé, il aimait son cousin plus que tout au monde, mais il faisait fausse route, il se gourrait et entrainait avec lui des personnes qui n'avaient rien demandé.

La matinée passa dans un silence de mort, ils ne s'adressèrent la parole que lorsque c'était absolument nécessaire. Nathan avait été à deux doigts d'appeler Alicia et de lui dire mais sa loyauté allait et irait toujours vers Eliot. Toutefois, il était conforté dans son idée, si Eliot ne voulait rien dire, très bien, Nathan saurait trouver des réponses autrement.

L'ambiance se détendit un peu dans l'après midi après le passage de Madame Beaujet. C'était une octogénaire bien en forme, qui avait perdu son mari quelques mois plus tôt, elle passait au café tous les jours, et ne s'empêchait pas de blaguer avec les serveurs. C'était un peu leur mascotte, Nathan avait même un « menu Annie », c'était un thé au jasmin accompagné de deux cannelets. Alors, quand elle arriva vers seize heures, Nathan lui sourit et lui apporta son menu, sans même qu'elle ait besoin de commander.

- Vous savez mon enfant, vous devriez le laisser tranquille, je pense qu'il a besoin de votre présence plus qu'autre chose. Apostropha-t—elle Nathan.

Nathan était surpris de la remarque d'Annie mais il se rendait compte que ses remarques passives-agressives depuis le début de la journée ne passaient pas inaperçues. Il s'excusa auprès d'Eliot pour les mots qu'il avait employé sans pour autant regretter une seconde le fond de ses propos.

Quand ils rentrèrent à la maison, Eliot fila à la douche et Nathan fila dans sa chambre-anciennement bureau. Il fouilla d'abord dans les placards, dans les sacs, il fallait qu'il fasse vite. Ce n'est qu'en ouvrant le tiroir de la table de nuit qu'il trouva ce qu'il cherchait.

Ce soir là après sa douche, Nathan vint trouver Eliot et ils eurent la pire discussion de leur vie. 

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Voilà le 4ème chapitre, 

N'hésitez pas à voter et commenter pour me donner vos avis, ça me ferait plaisir ! 

A mardi prochain :)

Si la lune était noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant