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Ça fait une bonne trentaine de minutes qu'on marche dans la forêt. Comme les deux autres sont vraiment cons, c'est moi qui gère la carte pendant qu'eux ont des discussions plus absurdes les unes que les autres.

Samira — Bref, dans tous les cas je préfère que ma fille soit une pute que mon fils soit gay.

Moussa— T'es malade toi ? Je préfère que mon fils soit gay.

J'avais archi les nerfs. Ça fait dix ans ils sont sur ce débat et ça n'en finit vraiment pas.

Samira — Eh on arrive quand j'en peux plus ?

— C'est moi qui n'en peux plus de vous.

Samira — J'ai pas l'habitude de marcher moi.

Moussa — Bah vu ton poids poto je te comprends.

Samira — T'as juste le seum de moi toi.

Moussa— Bien sûr que j'ai le seum de toi, c'est toi qui finit la sauce algérienne à chaque fois que je vais au grec.

J'aurais bien voulu rigoler mais me faire insulter de bdh dès le début de l'année c'est pas ce que je préfère. Je suis contre le bodyshaming en plus.

Je les laisse se chamailler pendant que je continue notre chemin sauf que quelque chose commence à me tracasser. Il manque quelque chose, je sais pas quoi, mais quelque chose manque.

Samira — T'es pas un vrai mec toi de toute façon. Je préfère cent fois plus Amara que toi.

Moussa— Je parle même pas avec toi le coran.

Moussa— Mdr autant pour moi hein ?

— C'est qui Amara ?

Moussa— Le redoublant.

Je la regarde perplexe l'interrogeant du regard.

Samira — Wesh il est dans notre groupe de sport carrément mais lui il aime pas trop l'école il fait que de sécher. Il est trop beau, c'est mon futur mari.

Moussa— C'est certainement pas une fille qui préfère que sa fille soit une pute qu'il va marier.

Samira — Eh mais toi tu comprends pas que être gay c'est trop une dinguerie.

Eh voilà ça recommence, mais au moins ils m'ont éclairé l'esprit. C'est le fameux Amara qu'il manquait, j'imagine qu'il s'est éclipsé sans qu'on le voit. Tant mieux pour moi, deux cons et un gothique boy ? J'aurais pas supporté.

Après encore 1 heure on est finalement arrivé au lieu du rendez-vous. Il y avait déjà un peu de monde et surtout, Meriem.

Meriem — Alors c'était comment ?

— M'en parle même pas s'il te plaît. Et toi ?

Meriem — Tranquillou, j'ai laissé mes coéquipiers faire, tout était bene.

Je la regarde me montrer toute ses dents en la dévisageant. J'avais trop le seum. J'ai fais tout le boulot toute seule et c'est toute l'équipe qui a eu les points, même celui qui était pas là, Amara.




















𝐉𝐚𝐧𝐧𝐚 - on s'aime on se détesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant