Chapitre 26

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Je n'ai pas eu de nouvelle de lui depuis une semaine.
J'accompagne Andréane à la clinique, elle doit effectuer des imageries. Nous sommes anxieuses sur le chemin de la clinique, elle reste silencieuse. Tout se joue avec un scanner, une IRM et une prise de sang. Je pousse sa chaise roulante jusqu'au service des imageries, elle est prise en charge par un technicien.
J'attends,  le stress est à son comble. Sean est en tenue de bloc, il doit opérer ses patientes.

— Que fais-tu ici, Hailey?
— Des choses.
— Comme?
— Personnel.

Andreane sort de ses radios, le technicien me l'amène. Sean regarde Andreane  de manière détachée, il la reconnaît.

Je continue mon chemin jusqu'au service oncologie. Le docteur Mauss nous reçoit, il ne laisse rien paraître.

— Andreane , j'ai une excellente nouvelle, vous répondez très bien au traitement.

Nous sommes soulagées. Il y a encore du chemin, mais une note positive. Je la raccompagne chez Cassie.
Ce soir, je dîne avec ma mère et son playboy.
J'appréhende ce moment, Josh ne pouvait pas m'accompagner. Mon téléphone sonne.

— Sean.
— Hailey.
— Tu me veux encore?
Il ricane.

— Oui.
— Je suis de corvée restaurant avec ma mère et son gigolo.
— On fait des confidences avec un sociopathe.
— Même une psy a besoin d'extérioriser ses démons.
— Tu la vois où?
— Au restaurant italien Bellissima.
— Très bon choix.
— C'est elle qui l'a choisie.
— Encore à faire le gentil soldat?
— Venant d'un sociopathe qui calque ses émotions sur les autres. Je ne suis pas touchée.
— Sauf quand je te baise.

Il ricane. Je n'ai même plus besoin de le reprendre. On raccroche, je me prépare .
J'appréhende le moment où elle voudra se repoudrer le nez. Il va tenter encore de me mettre dans son lit.

Je pénètre dans le restaurant, sa poitrine, ses lèvres et pommettes  ont pris du volume. Ses expressions sont figées, elle court après la jeunesse éternelle . Syndrome classique de gérascophobie, qui s'est déclenché à la mort  de grand-mère  il y a dix ans. Depuis, elle recherche la perpétuelle jeunesse.

Elle me prend dans ses bras, je le fais par mimétisme. Elle n'a jamais été une mère câline, attentionnée, tout est centré sur elle, une égocentrique, narcissique.  Son playboy a sorti le grand jeu,  la chemise est ouverte sur les trois premiers boutons, il me reluque. Un an que je ne les avais pas vu. Son regard est salace, seule ma mère est aveuglée par ses sentiments.  On nous pose la carte. Ma mère parle d'elle, la seule chose qu'elle sait faire le mieux.

— Désolé du retard chérie.

Je tourne ma tête sur Sean. Il s'assoit à mes côtés sous les regards médusés de Kyle son playboy. Ma mère le dévore des yeux. Elle vient de repérer sa prochaine cible, il me fait un bisou sur la joue. Je lui murmure à l'oreille.

— Qu'est-ce que tu fais là?
— A défaut de baiser, je vais manger.
Je secoue la tête.

— Catherine, tu ne devais pas partir pour les Seychelles?
— Hailey!  Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler par mon prénom.
— Désolée Catherine l'habitude.

Kyle me fait du pied, le cauchemar recommence. Je me décale, Sean sent ma gêne.

— Chérie, viens t'asseoir à ma place.

On échange les places, ma mère se repoudre le nez.
Sean saisit Kyle par le bras et se dirige vers le bar.
Qu'est-ce qui se passe? Vu le regard choqué de Kyle, Sean doit utiliser ses capacités de manipulations ou le menacer comme un sociopathe. Je penche pour la menace, Kyle est effrayé.  Il se rassoit, Kyle ne me regarde plus.  Le dîner s'achève, on marche jusqu'à ma voiture.

— Pourquoi as-tu fait ça Sean?Tu ne ressens aucune empathie. Tu le sais, je le sais.

Il hausse les épaules d'un air détaché.

— Tu me suis?
— Où?
— Où je pourrais te la mettre dans la bouche .
Je ricane.

— Et en langage normal?
Il respire fort.

— Nous donner du plaisir.

Il a employé  le « nous ». Un sociopathe ne fait jamais passer l'intérêt d'autrui. Seul son plaisir compte. Il tire parti au détriment des autres. Je le suis, nous arrivons dans une résidence luxueuse. On stationne nos  voitures dans ses places attitrées.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant