Chapitre 2 : De multiples rencontres

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Le jeune homme marchait dans la rue avec une mine désespérée. Il venait d'essuyer refus sur refus. S'il ne trouvait pas de travail rapidement, il serait obligé de retourner chez ses parents.

La rue principale où il se baladait offrait un véritable spectacle pour les sens. L'air vibrait d'une énergie électrique et était imprégné de la clameur incessante des pas mécaniques et des échanges de données numériques. Le ciel se distinguait à peine derrière les buildings qui se dressaient dans toute la ville. En haut, comme au sol, chaque coin de la ville était animé par des milliers d'outils technologiques qui l'alimentaient .

Le garçon s'arrêta devant un panneau numérique où était inscrit : ''En 2042, faites confiance à Phealive".

Sur cette publicité masquée, on pouvait distinguer un jeune garçon en train de faire une accolade à ce qu'il semblait être un robot. Cela paraissait presque idyllique, si cela ne cachait pas une vérité plus sombre.

Au cœur de cette cité en pleine effervescence technologique, une dichotomie frappante se dévoilait sous les traits de centaines, voire de milliers de sans-abri qui luttaient pour leur survie dans les artères urbaines. Malgré l'omniprésence technologique et les innombrables opportunités qu'elle créait, elle jetait également les bases d'une disparité sociale grandissante.

Chaque découverte majeure en terme de technologie signifiait la disparition d'un métier, et cette augmentation importante était due à une seule entreprise, Phealive.

Fondée il y a deux décennies par Peter Warhreheing, cette entreprise avait amassé une fortune monumentale grâce à ses innovations, ouvrant ainsi la voie vers les sommets du pouvoir. Les circonstances exactes de ce succès demeuraient floues, mais l'entrepreneur avait réussi à convaincre une grande partie des nations d'adopter ses produits, entraînant une dépendance quasi inévitable envers cette multinationale.

Le jeune homme fit halte une fois de plus devant un panneau affichant le nom d'une modeste enseigne, et un soupir d'exaspération s'échappa de ses lèvres.

"Jamais je ne trouverai ici !" pensa-t-il, découragé.

Soudain, son regard fut captivé par une scène désolante. À sa gauche, un robot chargé du nettoyage des rues s'adressa avec courtoisie à une mère et sa fille, les invitant à quitter le trottoir où elles avaient élu domicile. Cette intervention ne le surprenait pas vraiment, étant donné l'apparence des deux femmes, recouvertes de saletés. Le robot semblait avoir pour mission de préserver l'image immaculée de la cité en éliminant tout signe de déchets.

La petite fille se blottissait, tremblante de peur contre sa mère et notre héros observait la scène, impuissant. Que pouvait-il faire ? Il serait bientôt confronté à cette situation s'il ne trouvait pas rapidement un travail pour payer son loyer !

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas le passant pressé qui fonçait vers lui. À vive allure, leurs épaules s'entrechoquèrent. Le choc le fit vaciller, il essaya tant bien que mal de trouver un élément auquel il pouvait se raccrocher pour éviter sa chute.

Par miracle, il sentit une main appuyer sur le dessus de son crâne. Un jeune homme, qui semblait être un peu plus âgé que lui, se tenait face à lui. Ses longs cheveux bleus rangés dans une petite queue de cheval contrastaient avec son élégant costume trois pièces.

— Fais attention, petit. Les gens sont pressés ici.

Ce geste sembla surprendre le jeune garçon. Il avait vécu une semaine dans cette ville, et c'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un qui ne l'avait ni ignoré ni insulté.

— Merci, je...je ferai attention, répondit-il avec un léger bégaiement, gêné.

Son bienfaiteur, qui semblait être au téléphone, lui sourit en guise de réponse puis reprit immédiatement sa conversation avec la personne à l'autre bout du fil, mais avec un ton bien plus agressif.

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