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Chapitre 9 : Le piège

Nos deux acolytes se retrouvèrent de nouveau dans la forêt. Le peu de temps qu'ils avaient passé chez Léo Fisher les avaient rendus bien plus perplexes qu'au départ.
Plongé dans ses pensées, le regard perdu, Will n'entendit pas son compagnon qui l'appelait à plusieurs reprises. Afin de le sortir de ses songes, notre protagoniste attrapa son épaule pour le secouer. Ce petit geste permit au rêveur de se reconnecter à la réalité.
Surprit, ses yeux qui fixaient le vide se détournèrent afin de s'ancrer dans le regard bleu du garçon.

— Je t'appelle depuis tout à l'heure, tu ne répondais pas, justifia t-il pour que son compagnon comprenne son geste.

— D-desolé, j'étais ailleurs. J'essayais de comprendre pourquoi Léo avait réellement fait appel à nous. Pourquoi la police n'aurait-elle pas suffit ?

Afin d'approfondir sa réflexion, notre protagoniste posa sa main sous son menton pour se concentrer sur ce dilemme. Les yeux fermés, il réfléchit quelques instants afin de donner une réponse.

— Il se dit peut-être que vu qu'on est de la même entreprise, on fera en sorte que ses preuves aillent dans son sens ?

— Il doit y avoir de ça...mais j'ai l'impression qu'il y a autre chose...

Une illumination traversa l'esprit de l'aîné. Son visage, qui était assombri depuis la fin de leur entrevu avec Léo , s'éclaircit de nouveau .

— Peut-être qu'il a rajouté des preuves aux alentours de la scène de crime afin qu'on les trouve...

—...comme ce collier que nous avons trouvé ! poursuivit le cadet en sortant le pendentif de sa poche. Mais pourquoi aurait-il rajouté des preuves après la fouille de la police ?

— Sûrement parce que les preuves actuelles ne suffisait pas a incriminer Klaus ? Il faut absolument que nous allions l'interroger !

— Au...poste de police ? demanda notre héros d'un ton plus hésitant que précédemment.

— Et bien oui...c'est généralement là où se retrouve les suspects en garde à vue ?

Le silence s'étirant, il observa attentivement son coéquipier qui tremblait légèrement. Le regard fuyant, il essayait de fournir une réponse, en vain.

— As-tu quelque chose à cacher ? Tu sembles nerveux tout d'un coup.

— Je... Il y a cette policière. Je n'ai vraiment pas envie de la revoir pour l'instant, balbutia-t-il, les mains tremblantes. J'ai un mauvais pressentiment si je la croise à nouveau.

— Tu parles de Sam, j'imagine ? demanda-t-il avec un léger rictus. Je comprends. Alors, j'irai tout seul. Tu penses être capable de fouiller les environs pour voir si Léo n'a pas laissé d'autres indices cachés ?

Motivé à éviter de se rendre au commissariat, le jeune chercheur d'indices semblait avoir retrouvé son sourire.

— Bien sûr, compte sur moi ! déclara-t-il avec enthousiasme.

Avec précaution, il glissa sa main dans un gant qu'il avait soigneusement rangé dans la poche de son pantalon. Puis, il fouilla de nouveau dans cette même poche pour en extraire le médaillon gris. À cet instant, c'était le seul élément matériel dont ils disposaient. Il l'inspecta attentivement à travers le léger film transparent qui le préservait, prenant soin d'éviter toute contamination de l'ADN potentiellement présent dessus. D'un geste vif, et un sourire amicale, il tendit le médaillon vers son coéquipier.