3- 3...2...1... bonne année..?

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Parfois, avant de dormir, je m'imaginais une vie parfaite, une famille parfaite. Je me voyais appeler ma mère le soir lorsque je me sentais au plus bas, et j'imaginais sa voix apaisante me dire que tout irait bien. J'espérais l'entendre me dire d'avancer et de continuer d'être moi-même, en me rappelant que peu importe les circonstances, elle serait là et m'aimerait toujours.

Mais la réalité est bien différente. Assise à cette table de repas de famille, les regards accusateurs braqués sur moi. Joshua n'a pas l'air de me juger pourtant, son regard montre un semblant d'empathie. Ou peut-être que je fais seulement peine à voir.

Mon père pose sa serviette, signe qu'il a terminé de manger, et fixe son regard sur moi. Les mots qui sortent de sa bouche sont durs, piquants.

« —Je t'ai éduquée selon les valeurs catholiques, et voilà que tu te présentes comme un objet dans des magazines. Je serais honteux de me montrer en public avec toi ce soir."

Son mépris me transperce le cœur. Pourtant, je ne peux m'empêcher de ressentir une bouffée de colère. Comment ose-t-il prétendre m'avoir "si bien éduquée" alors que je n'ai jamais ressenti la moindre affection de sa part ? Ses paroles dénotent une profonde incompréhension des valeurs chrétiennes, qui incluent l'amour inconditionnel et le soutien envers ses enfants.

Je ne peux plus garder le silence. Ma voix tremble, mais je reste déterminée. "Comment peux-tu prétendre m'avoir si bien éduquée ? J'ai grandi en me demandant pourquoi tu étais si distant, pourquoi je ne ressentais jamais ton amour. Les valeurs chrétiennes ne comprennent-elles pas l'amour inconditionnel et le soutien envers son enfant ?"

Ma mère, agacée elle aussi, intervient en me demandant de me taire, défendant mon père.

«
—Alexandra tait toi et écoute ton père qui n'a pas tort du tout ! Ne sens-tu pas honteuse de l'image de toi et de notre famille que tu renvoies à la communauté ?»

Les mots de ma mère me font l'effet d'un coup de poignard supplémentaire. Sa défense inconditionnelle de mon père et son manque de soutien m'ont toujours laissé un goût amer. Je me sens constamment sacrifiée pour les autres, condamnée à être reléguée au second plan, sans jamais être choisie ni défendue.

Je jette un coup d'œil à ma droite ou Maddy se trouve, mais elle ne dit rien ; elle ne prend pas ma défense, elle se contente de regarder son assiette.

Les larmes me montent aux yeux, mais je refuse de les laisser couler devant cette famille. Je me lève brusquement de table, renversant ma chaise dans un geste de frustration. Tous les regards se tournent vers moi, surpris par mon explosion d'émotions.

« —Vous ne comprenez rien ! Vous n'avez jamais pris la peine de me connaître vraiment, de savoir ce que j'aime et comment je me porte. Je suis fatiguée d'être ignorée, fatiguée d'être jugée sans même qu'on me donne une chance. Je ne serai jamais la fille que vous voulez que je sois, je l'ai accepté alors essayez de faire de même.."

Je quitte la pièce, mes pas résonnent sur le parquet de la salle à manger. Je monte les escaliers, les larmes finissent par couler sur mes joues. Je m'enferme dans ma chambre, je déteste ces murs. A chaque fois que je trouve la grive d'avancer pour aller de l'avant l'univers met sur mon chemin quelque chose qui me rappel à quel point je suis pathétique.

J'ai été pathétique de penser qu'ils allaient faire des efforts tout comme j'étais pathétiques à l'époque de penser qu'ils allaient me protéger. Car c'est ce que font les parents normalement; protéger leurs enfants, les apaiser et les chérir.

Valeur catholique, tu parles ! Tu as été élevé par une une grande actrice ce n'est pas ma carrière de mannequin qui te fait grincer des dents. Mais le fait que je fasse mes propres choix sans avoir besoin d'eux.

Love Against All OddsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant