Magara
"- Je récapitule la situation, ta patronne t'a entendu te plaindre d'un mariage arrangé par tes parents, t'a proposé de l'épouser pour l'éviter, vous habitez ensemble, sauf qu'elle t'a entendu dire que t'allais divorcer, du coup elle fait la gueule, sauf que vous devez jouer les amoureuses pour le dîner de tes parents ?
- Claire, je veux mourir.
- Tu vas creuser ta propre tombe ma pauvre."
Enfermée dans les toilettes de l'étage, elle chuchotait au téléphone, une main portée proche de sa bouche pour étouffer le bruit de ses plaintes à sa secrétaire. L'alcool à table lui faisait tourner la tête. Elle avait peut-être abusé du vin. La nuit dernière a été une catastrophe. Magara n'aime pas dormir seule, elle n'arrive pas à dormir seule. Avant, la présence de Noir, son chat, suffisait. Mais maintenant, elle avait besoin de la présence d'un humain.
Particulièrement celle de sa femme.
Cailyn a une odeur douce qui calme, un mélange entre le bois fumé et les fleurs du printemps.
"- Claire... je ne pense pas qu'elle soit une si mauvaise personne...
- Personne n'a dit le contraire.
- Je sais mais... Hier soir, elle m'a vraiment manquée... Je ne me suis jamais sentit aussi seule... Pas depuis la mort de mon père.
- Mag, tu sais, l'amour ne vient pas en une seule semaine, tu ne connais rien de cette femme à part les rumeurs qui tournent. Tu devrais lui laisser une chance, elle m'avait l'air vraiment triste quand je l'ai croisée dans les bureaux.
- Tu as peut-être raison... Et ma mutation ?
- Elle est patronne, mutation ou pas, elle peut élire domicile dans n'importe quel quartier général de la société."
Magara marchait, ça l'aidait à réfléchir et à faire descendre l'alcool. Quoi que ni la réflexion, ni la sobriété ne semblent vouloir venir. Claire avait raccroché depuis quelques minutes pour "s'occuper de sa vie au lieu de conseiller le mariage de sa patronne". Magara soupire et remarque la présente de sa femme dans le jardin.
Elle regarde les brins d'herbe, Magara en profite pour la regarder. Elle a l'impression que des mots sont passés depuis la dernière fois qu'elles se sont vues. Son costume bleu nuit, en accord avec sa robe et son carré blond, elle faisait très professionnel pour un repas de famille. Elle veut impressionner les parents de Magara ?
"- Cailyn ?"
L'interpeller ne répond pas. C'est mignon de voir que même une femme aussi brillante peut être perdue dans ses pensées au point d'oublier la réalité.
"- Cailyn ?
- Oui ?"
Elle relève enfin la tête du sol. Cailyn est vraiment une belle femme. Magara la trouvait déjà belle à la télévision mais encore plus quand elle affiche ce regard d'enfant perdue. Presque apeurée d'avoir été prise sur le fait. Magara se demande parfois si Cailyn n'est pas fatiguée d'être toujours parfaite devant les autres.
La fois où elle rouspétait contre le meuble et les cartons a été la seule fois où Magara crût apercevoir la vraie personnalité de sa femme.
Susceptible.
Courageuse.
Joueuse.
Drôle.
Taquine.
"- Tu n'es pas rentrée... Hier soir...
- Non, c'est vrai."
Pourquoi ce ton si froid ? Magara se souvient de la raison de leur désaccord, de leur dispute. Mais elle se souvient aussi du regard de Cailyn quand elle s'est aperçue qu'elle lui avait tapé la main par accident. Elle a un petit frère de 2 ans, les petites tapes sur la main ne lui ont jamais fait peur, mais pour Cailyn, on pouvait lire dans ses yeux qu'elle regrettait.
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Eunoia
Romance"- Tu peux me blesser, me faire pleurer, même m'insulter, si cela peut te rendre heureuse. Je t'aime sincèrement, Magara Kalon, te voir partir me brise le cœur mais je l'accepte pour toi. Jamais je ne ferais quoique ce soit qui puisse, un jour, te n...