𝗰𝗲𝘀 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀-𝗹à | 𝗽𝗿𝗼𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲

63 10 46
                                    

avertissement : cette histoire contiendra plusieurs thèmes sensibles, dont des mommy issues ; violence verbale/physique ; pensées noires/suicidaires ; mutilation et j'en passe. 
comme toujours, un avertissement sera posé au début de chaque chapitre si nécessaire. 

petit mot : le ship principal de cette histoire sera du saiouma, mais il se pourrait que d'autres ships se rajoutent, cependant, ce n'est toujours pas décidé, mais oui, l'histoire pourrait se terminer en saimami.


merci et bonne lecture ! <3


🫧


They've telling me to tell my story
So I'll sing you this story
The story of a girl who had been told not to cry
And from the tears that she had hold back
She became stronger than anyone 



Il y avait ces moments, à l'école. À l'école parce qu'on lui interdisait d'aller ailleurs. À l'école parce que même si l'envie de briser cette règle de ne jamais aller dans un autre endroit que ce que plusieurs jeunes appelaient une prison le prenait, il n'y arrivait pas. À l'école parce qu'à cause d'elle il avait peur de tout, de n'importe quoi.

Il y avait ces moments, à l'école. Ces moments où il se sentait bien. Où il se sentait vivant. Où il quittait sa maison la vue brouillée de larmes mais la gorge déchirée de rire quand il voyait ses amis. Il y avait ces moments, à l'école où il voulait pour toujours rester assis sur cette chaise en plastique inconfortable, à supporter le professeur parler et parler et parler sans jamais s'arrêter.

Il y avait ces moments, dans le bus. Ces moments où il priait pour que le trafic éternise le trajet. Ces moments où il priait pourqu'il y ait un accident. Ces moments où il buvait chaque paroles que disaient ses amis, s'accrochant à eux comme à une bouée de sauvetage, tentant d'oublier son cœur qui se serrait douloureusement dans sa poitrine, la peur qui lui tordait le ventre.

Il y avait ces moments, dans la rue. Ces moments où il marchait vers chez lui. Ces moments où sous la musique qui inondait ses oreilles derrière son casque bluetooth, il entendait son cœur battre dans ses tempes, les paumes de ses mains devenir moites et ses jambes qui hurlaient à son cerveau de les laisser le jeter sur la route.

Il y avait ces moments, devant la maison. Ces moments où il déglutissait, où il tentait de calmer sa respiration, de paraître normal alors que l'appréhension de ce qu'il pouvait se passer ce soir inondait son cerveau. Il pouvait entendre les hurlements dans sa tête. Il pouvait entendre les menaces de coups dans sa tête. Il pouvait sentir la main qui serrait dans un étau son bras jusqu'à ce qu'il hurle de douleur. Il pouvait sentir son regard le déshabiller des yeux alors qu'il prenait sa douche. Il pouvait sentir la peur qui l'enveloppait quand elle le forçait à prendre sa douche avec elle. Il pouvait sentir ses mains sur son corps. Pas de toucher abject. Pas de toucher pervers. Pas de mains baladeuses. Juste des mains violentes qui disaient le nettoyer mais qui ne faisaient que le faire atrocement souffrir. Il pouvait se rappeler de ses moments de faiblesse, nu, faible et à la merci d'une femme tellement moins forte que lui mais tellement plus forte en même temps.

Et il y avait ces moments, devant la porte. Ces moments où il réussissait à prendre son courage à deux mains. Ces moments où il entrait la clé dans la serrure, tournait la poignée, ouvrait la porte puis rentrait dans la maison. Et ces moments où il surprenait le regard de sa mère sur lui. Ces moments où elle lui souriait, lui soufflait un doux bonjour avant de retourner à ses affaires.

Il soufflait. Il se permettait de respirer. Il se déchaussait et pénétrait le couloir. Il partait voir sa mère, lui soufflait un bonjour à son tour, plus par obligation que par politesse, et s'enfermait dans sa chambre.

Et c'était ça qui poussait tout par-dessus bord.

La manière dont il s'enfermait, dont il essayait de lever une barrière entre elle et lui qui la mettait en rage alors qu'elle courait en direction de sa chambre, ouvrait brutalement la porte, poussait un hurlement, lui ordonnait de la garder ouverte. Tout ça réussissait à la pousser par-dessus bord.

Il se trouvait là, sous le choc. Dans sa tête, la silencieuse question retentissait. « Pourquoi me hurler dessus pour ça ? ».

Mais dans ces moments-là, il ne disait rien. Il lui lançait son regard le plus hautain, le plus froid. Il l'a regardé, il regardait son visage déchiré par la colère. La manière dont ses yeux étaient écarquillés, son nez plissé, le haut de sa lèvre levait dans une grimace immonde et se il retenait de rire de dégoût. Il lui donnait son majeur quand elle repartait, quand elle avait le dos tourné, et se permettait de respirer de nouveau.

Il y avait ces moments, à l'école. Ces moments où il espérait trouver le courage un jour de raconter à quelqu'un ce qui se passait chez lui. 

𝐖𝐈𝐒𝐇 𝐌𝐄 𝐓𝐇𝐄 𝐁𝐄𝐒𝐓 | 𝘀𝗮𝗶𝗼𝘂𝗺𝗮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant