Chapitre 2 (Les sentiers de la mort - La forêt rouge)

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De retour à Annecy, le procureur déposa Cassandre devant le commissariat. Elle y récupéra sa voiture et fila en direction du lac. Pascal lui avait envoyé un message environ un quart d'heure plus tôt pour la prévenir que l'équipe partait boire un verre au bord du lac, où ils pourraient faire un débriefing de leur journée. Enfin, si elle ne rentrait pas trop tard. À moins qu'elle ne préfère rester avec son procureur préféré ! Florence avait levé les yeux au ciel en lisant la fin du message de son capitaine. C'était plus fort que lui ! Elle s'était empressée de lui répondre qu'ils étaient sur le point d'arriver et qu'elle les rejoignait rapidement.

Quant au procureur, il regagna rapidement ses pénates. Sa femme l'attendait, vêtue de ce magnifique déshabillé noir si suggestif. Elle lui demanda comment s'était passée sa journée. Chapaz répondit machinalement, en faisant un résumé très succinct. Toute son attention était désormais attirée par le corps de sa femme, dont ce vêtement ajusté laissait deviner toutes les courbes de sa fine silhouette. Il lui allait à ravir, mais le procureur ne put résister très longtemps à l'idée de le lui ôter...

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À Annecy, la vie reprit son cours habituel. L'équipe de Cassandre résolut quelques jours plus tard l'affaire qui les avait menés en Suisse.

Quelques semaines plus tard, la commissaire se trouvait à nouveau au palais de justice dans le bureau du procureur pour faire le point sur leur enquête commune en cours, en lien avec l'Office Français des Bois et Forêts, qui semblait visiblement vouloir leur dissimuler des éléments.

Alors que l'entretien touchait à sa fin, le procureur se leva et attrapa un paquet-cadeau qui se trouvait sur le petit meuble derrière son bureau et le posa sur son bureau, juste devant Florence :

- Ah oui, j'oubliais ! C'est pour vous.

Florence le regarda, interloquée. Chapaz eut un moment de doute :

- C'était bien votre anniversaire, hier, non ?

Cassandre se leva pour ouvrir le paquet. Le procureur précisa :

- Rassurez-vous, c'est ma femme qui a choisi, c'est pas moi.

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En effet, quelques jours après leur « escapade » en Suisse et alors qu'un soir le procureur évoquait de nouveau la commissaire Cassandre en relatant une partie de sa journée à sa chère épouse, celle-ci le questionna un peu, histoire d'en apprendre davantage sur cette mystérieuse collègue dont il parlait beaucoup. Mais il dut bien avouer qu'il ne savait pas grand-chose d'elle. Le lendemain, dans son bureau, alors qu'il avait un peu de temps, cette discussion lui revint en mémoire et il ne put s'empêcher d'aller jeter un œil au dossier de Cassandre. Ce dernier ne lui apprit pas grand-chose qu'il ne sut déjà car il l'avait évidemment déjà lu en prenant ses fonctions. Néanmoins il tomba sur sa date de naissance : son anniversaire tombait la semaine suivante. Il se demanda ce qu'il aurait bien pu faire pour marquer le coup, mais il jugea qu'ils n'étaient pas assez intimes, un cadeau suffirait. Cependant, il se rendit compte qu'il n'avait aucune idée de ce qui pourrait lui plaire. Le soir, en essuyant la vaisselle, cette pensée lui vint à nouveau l'esprit. Sa femme, remarquant qu'il essuyait le même verre depuis plusieurs minutes, finit par lui demander ce qui le tracassait ainsi. Emergeant de ses pensées, Etienne Chapaz se tourna vers elle en souriant :

- Rien, ma chérie....

Et il lui expliqua tout naturellement l'objet de ses réflexions. Sa femme lui proposa gentiment de s'en charger puisqu'il était très occupé, ce qu'il accepta avec gratitude.

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Florence sortit délicatement du sachet un magnifique foulard. Le procureur, qui s'était tourné pour attraper son imperméable et l'enfiler, faisait de nouveau face à Cassandre, l'observant, avec une légère appréhension. Florence releva la tête et se tourna vers lui, visiblement touchée par cette attention.

- Eh ben, maintenant je sais comment vous couper le sifflet, hein ! Lança-t-il pour essayer de détendre un peu l'atmosphère. Ça va me faire un budget tout ça... ironisa-t-il en se dirigeant vers la sortie.

Florence admirait le foulard qu'elle avait déplié et le palpait du bout des doigts.

- Merci ! lui adressa-t-elle, encore émue. Vraiment merci.

Le procureur avait atteint la porte de son bureau et se retourna à ces mots. Il s'étonna :

- Attendez... me dites pas que personne vous a fait de cadeau ?

- .....

- Vous avez fait la fête au moins hier ?!

- Bon, on doit pas aller voir vos copains des bois et forêts, là ? fit-elle en remettant le foulard dans le paquet et se dirigeant rapidement à son tour vers la porte.

- Si. Si, si, si si. Joyeux anniversaire, Florence !

Sur ce, il ouvrit la porte puis se décala afin de laisser galamment passer la commissaire :

- S'il vous plait...

Cassandre le remercia d'un sourire sincère et sortit, suivie du procureur qui salua sa secrétaire d'un « à toute à l'heure, Bernadette. »

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