La journée de travail avait été chargée pour Cassandre et elle était bien contente de regagner ses pénates. Dans le vestibule, elle retira sa veste, qu'elle accrocha au porte-manteau. Puis retira machinalement le foulard qu'elle avait autour du cou. Alors qu'elle allait le suspendre avec sa veste, elle réalisa que c'était le cadeau que Chapaz venait de lui faire cet après-midi.
En rejoignant le salon, la mélancolie la gagna. Elle se rappela sa soirée de la veille, seule... Personne n'avait pensé à son anniversaire... OK, elle n'aimait pas le fêter et l'avait assez répété, mais tout de même... Même pas un petit mot, rien de rien ! Elle y avait pourtant cru lorsque son capitaine avait incidemment glissé qu'il passait la soirée avec Lili. Elle s'était imaginé que c'était une excuse bidon pour expliquer son départ. Elle s'était remémoré cette fête surprise qu'il avait organisée quelques années plus tôt. Cela avait été une merveilleuse soirée. Ce soir-là, elle aurait presque pu... Alors oui, elle avait cru qu'il avait organisé ce genre de soirée pour elle à nouveau et l'espace d'un instant, s'était allée à rêvasser à ce qu'il avait bien pu préparer. Non, mais quelle c.... ! Florence secoua la tête vigoureusement pour mettre un terme à ces divagations mentales.
Réalisant qu'il n'en était rien, elle avait appelé son fils : si Pascal dînait avec Lili, alors Jules était libre et ils passeraient une douce soirée tous les deux. Mais non, Jules avait quelque chose de prévu. Plus important que l'anniversaire de sa maman...
Inutile de s'apitoyer sur son sort. Mais même Jules l'avait oubliée... Alors, oui, quand Chapaz lui a offert ce foulard, l'émotion l'a envahie. Au moins quelqu'un avait-il pensé un peu à elle. Bon, ce n'était pas le moment de se laisser abattre. Elle se releva du canapé sur lequel elle s'était assise et fila vers la cuisine. Elle ouvrit le réfrigérateur : vide! Le congélateur : pizza ou pizza? Elle en tira une boîte en soupirant, défit l'emballage qu'elle jeta négligemment dans la poubelle et mit la pizza au four, puis elle revint s'asseoir sur le canapé après s'être servi un verre de vin en guise d'apéritif. Elle leva son verre comme pour trinquer, mais sans vis-à-vis. Encore une soirée seule...
Son téléphone émit un bref bip. Elle se pencha vers la table basse pour s'en saisir et un sourire étira ses lèvres. C'était un message de Jules : pouvait-il venir dîner avec elle le lendemain? Mais bien sûr, mon chat! Cassandre s'empressa de lui répondre. Il avait zappé son anniversaire, mais n'avait pas complètement oublié son existence! Elle se leva avec davantage d'entrain lorsque le four sonna, lui indiquant que son repas était prêt. Demain, elle passerait la soirée avec son fils, avec la perspective d'un bon dîner à la clé.
La journée du lendemain se déroula sans fait marquant, l'enquête avançait, lentement mais sûrement. Florence et Pascal s'apprêtaient à quitter le commissariat, ils se trouvèrent simultanément dans le hall. Pascal proposa :
- on prend un verre?
Florence, étonnée, sursauta presque et se tourna vers lui :
-non, je peux pas, je suis désolée, j'ai un rendez-vous.
- ah, ben bonne soirée. Fut la seule réponse, accompagnée d'un sourire, de Pascal, qui laissa Florence ébahie et déçue sur place.
Il n'y a pas si longtemps, à l'annonce d'un rendez-vous, Pascal n'aurait pas manqué de faire une réflexion...Elle comptait bien lui révéler alors que son rendez-vous n'était autre que Jules. Elle avait simplement espéré le faire mariner un peu. Mais non, rien, aucune réaction. "Bonne soirée", et c'est tout... Une vague de tristesse l'envahit.
Lorsque Florence rentra chez elle, elle fut accueillie par une agréable odeur de cuisine : Jules était déjà là et s'était mis aux fourneaux.
- Mon chéri! Florence étreignit son fils et l'embrassa en guise de bonjour.
- Bonjour maman, fit Jules en lui rendant son baiser. Il se dégagea pour tourner la sauce qui mijotait lentement dans la casserole.
Florence se pencha pour voir le contenu du récipient :
- Hmmm, ça sent rudement bon! Qu'est-ce que tu nous as préparé?
- Un sauté de veau à la tomate, lança-t-il gaiement. Et pas avec ce que tu avais dans le frigo... ajouta-t-il sur un air de reproche.
Florence ne releva pas, il n'avait pas tort. Elle se proposa pour mettre le couvert afin de détendre à nouveau l'atmosphère. Ils passèrent à table et dégustèrent le plat préparé par Jules : un régal! Comme toujours. Alors que Florence se levait pour débarrasser, Jules lui fit un geste signifiant de se rasseoir et qu'il s'en chargeait.
Florence prit son verre de vin et admira le paysage, une vue magnifique sur le lac d'Annecy depuis sa terrasse.
Elle tourna la tête lorsqu'elle entendit Jules entonner "Joyeux anniversaire", une tarte à la main, surmontée d'une bougie.
- Merci, mon chéri! Fit Florence, touchée, en caressant le bras de son fils.
Jules posa la tarte sur la table et vint se placer derrière Florence, ses mains sur les épaules de sa mère:
- Encore désolé pour avant-hier...Mais, tu sais, je suis tellement habitué à ce que tu veuilles jamais fêter ton anniv' que ... ben, à force, j'oublie... fit-il penaud.
- c'est pas grave, chéri. Ta mauvaise conscience me vaut un très bon dîner avec toi, rétorqua-t-elle en se retournant et levant la tête vers son fils. Donc, tu recommences quand tu veux, conclut-elle!
Rassuré, Jules continua :
- bon, ben, tu souffles?
-ah ben oui! et Florence s'exécuta.
- T'as fait un vœu, j'espère?
- oui, bien sûr! rétorqua Florence, d'un air légèrement moqueur. Elle ne croyait pas à ces trucs-là!
- Et le boulot, ça va en ce moment?
- oui, très bien. Elle se fit un peu méfiante. Ah, non, il ne va pas encore essayer de me soutirer des infos pour un article..., pensa-t-elle.
- T'es sur un crime sexuel?
- Euh... Non! Pourquoi tu me demandes ça? Répondit-elle, étonnée par la question de son fils.
- Non, parce que j'ai eu besoin de vérifier un truc pour ma recette, donc j'ai utilisé ton ordi. Et je suis tombé sur un site... euh, un site de rencontre un peu euh... fit Jules, gêné.
- oui, oui ! Et alors ?
- ben, et avec Roche, alors ?
- je crois que c'est pas une bonne idée. On bosse ensemble, si ça se passe mal, ça va être l'enfer au boulot, non... conclut-elle, résignée.
- c'est incroyable, hein ! Tout ce que tu vas inventer juste pour pas y aller. C'est fou ! Sa mère semblait pourtant s'être enfin décidée. Mais, non, elle reculait à nouveau. Finalement, cela ne le surprenait pas vraiment.
-Non, mais de toute façon, lui, j'ai l'impression qu'il est plus chaud non plus. Donc euh...
- Bon, si tu veux essayer les sites de rencontre : OK. Mais par contre, maman, tu couches pas le premier soir, hein ! lança-t-il, pragmatique.
- T'es sérieux, là ?
- Ben oui !
- Mais je vais pas te parler de ma vie sexuelle, enfin, Jules, tu es mon fils ! s'offusqua Florence.
- Je te mets en garde !
- Coupe la tarte, s'il-te-plait ! Dépêche-toi ! fit-elle avec un signe de tête en direction de la fameuse tarte, afin de mettre un terme à cette discussion.
Puis la soirée continua dans une ambiance plus détendue.
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Présentations
FanfictionQuand le procureur Chapaz se met en tête de présenter un de ses amis à Cassandre... Les dialogues en italique sont tirés de la série.