Chapitre 3

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Le soir même, la femme de Chapaz voulut savoir si le foulard avait plu à Cassandre, car ce n'est pas facile de choisir un cadeau pour quelqu'un que l'on ne connaît pas. D'autant plus que son mari ne l'avait pas beaucoup aidée....

Il lui raconta la surprise et l'émotion de Florence, le fait qu'elle lui avait fait de la peine, lui semblant bien seule en pareilles circonstances. Sa femme en fut également attristée, car cette femme semblait avoir tous les atouts de son côté à en croire les dires de son mari.

Le procureur se perdit un instant dans ses pensées, se disant qu'il fallait faire quelque chose pour elle. Ce n'était pas normal qu'elle soit si seule, une femme comme elle ! Elle ferait le bonheur de tant d'hommes ! Certains de sa connaissance lui iraient d'ailleurs parfaitement bien, il en était convaincu. Il pouvait peut-être arranger ça... Il se rendit compte qu'il venait de formuler cette dernière pensée à haute voix lorsque sa femme demanda :

- Depuis quand te mêles-tu de la vie privée de tes collaborateurs, mon minou ?

D'abord surpris, il rétorqua d'un air assuré :

- Eh bien, il y a un début à tout ! sa décision était prise.

Voyant l'air déterminé de son mari, madame Chapaz demanda innocemment :

- Et tu aurais un candidat à proposer ?

- Antoine ! répondit-il du tac au tac.

Sa femme fit mine de réfléchir, puis décréta sur un ton enjôleur :

- Mmm.... C'est vrai qu'il est pas mal.... Et qui ne succomberait pas au charme d'un beau sauveteur ? !

Devant le regard suspicieux que lui lança le procureur, sa femme éclata de rire. Après tout, c'est lui qui avait lancé cette conversation, elle pouvait bien le taquiner un peu. Redevenant plus sérieuse :

- Et tu penses que la commissaire va accepter facilement un rendez-vous arrangé ? D'après ce que tu m'as raconté l'autre jour, ça n'a pas vraiment l'air d'être dans ses habitudes...

- Je ne connais pas tellement ses habitudes en la matière, mais cela m'étonnerait effectivement que de tels rendez-vous en fassent partie, répondit-il en faisant une légère moue. Non, il va falloir la jouer finement... fit-il avec un petit sourire malicieux.

Sa femme plaignit la commissaire, songeant qu'elle allait avoir du mal à y échapper... Quand son Etienne avait une chose en tête et ce petit sourire au coin des lèvres, mieux valait ne pas se mettre en travers de son chemin. Elle décida donc d'en rester là.

Le lendemain, le procureur Chapaz appela son ami Antoine pour prendre de ses nouvelles. Ce dernier lui raconta qu'il avait eu une semaine mouvementée au boulot.

- Trois touristes partis sans guide dans la montagne, quelle inconscience quand on n'a pas l'habitude!

- Mais heureusement super-Antoine était là, non ? Ironisa Chapaz.

- C'est ça, moque-toi ! Enfin, on a réussi à les retrouver et à les ramener sains et saufs, avant qu'ils ne finissent congelés !

Ils discutèrent ainsi quelques minutes. Puis Chapaz demanda à Antoine, l'air de rien, s'il avait quelqu'un en ce moment. Antoine le rabroua gentiment en lui disant que ça ne le regardait pas et qu'il allait finir par devenir aussi lourd que sa mère ! Mais il finit par lâcher que non, il n'avait personne, et que de toute façon son métier qui l'amenait à se déplacer souvent ne lui facilitait pas les choses de ce point de vue-là :

- La montagne ne laisse pas beaucoup de répit aux sauveteurs, surtout en cette saison !

- Tu trouveras bien un moment pour venir dîner avec deux vieux amis un de ces soirs, tout de même ? À la bonne franquette, précisa Chapaz.

- Oui, bien sûr ! Antoine accepta volontiers l'invitation, il passait toujours d'excellents moments en compagnie des Chapaz. Je repars en mission dès demain à l'aube, pour 3 jours, mais ce sera avec plaisir à mon retour. La semaine suivante s'annonce plus tranquille à priori.

Le procureur conclut qu'il allait voir avec sa femme pour décider du soir et lui enverrait un message.

Lorsqu'il eut raccroché, il se dit qu'il ne lui restait plus qu'à inviter également Cassandre. Elle risquait d'être plus difficile à convaincre.

Il s'adossa plus confortablement dans son fauteuil en rejetant la tête en arrière et commença à élaborer un plan pour inviter Cassandre sans éveiller ses soupçons. Leur relation était strictement professionnelle, même s'ils se permettaient depuis quelques temps de petites réflexions un peu plus personnelles. Ce n'était pas gagné pour autant...

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