𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑. 𝘌𝘭𝘭𝘦

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P o i n t d e V u e
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T h e o L o w e






















Ses mots retentissaient depuis à présent une heure, dans ma tête.

L'intonation s'était estompée, tout comme le timbre de sa voix. Les seuls souvenirs de notre rencontre étaient ces mots, et cette manière de les aligner.


La pluie s'était dissipée, après avoir laissé derrière elle la ville en pagaille. Les lampadaires étaient allumés, projetant leur lueur sur les reflets humides qui tapisssaient le sol. Et cette légère brise était si bonne.

Après la pluie.
Le temps semblait s'être figé.






Je ne suis qu'une... pauvre femme des trottoirs. Qui voudrait m'aider...?








La nuit était noire.

Une vive brûlure saisie mes yeux, et en les frottant du poing, je ne faisais qu'empirer cette sensation.

Une voix répétait ces mots. Et ce n'était pas la sienne, non. Ce n'était pas celle de cette... femme des... trottoirs ...?

Ma tête se tourne, me permettant de jeter un coup d'oeil en arrière dans l'obscurité que je délaissais. Comme si, par un étrange hasard, elle persistait toujours en arrière-plan.

Ses derniers mots mettaient bien plus en difficulté mon esprit. Et quels mots. J'aurai voulu en savoir plus mais, aussitôt après me les avoir lancé, elle s'était éclipsée dans la pénombre de l'immeuble.













𝙔𝙡𝙖𝙣𝙜 𝙔𝙡𝙖𝙣𝙜 - 𝙁𝙆𝙅



Le pas lourd, je parviens à pousser la porte d'entrée de ce qui était mon chez-moi. La tension dans mes épaules se dissipe peu à peu et, une fois le palier franchi, je baigne instantanément dans la quiétude familière qui l'emplit. Les effluves de bougies parfumées se mêlaient à celui d'un plat mijoté, embaumant l'entièreté de l'étage.

Après avoir soigneusement retiré mes chaussures, j'identifie cette délicieuse odeur se trouvant dans la cuisine, faisant gargouiller mon ventre qui se révèle étrangement affamé.

Mes parents devaient certainement savourer leur joyeux dîner chez un oncle, à quelques kilomètres d'ici.

Des pas se précipitent, et je suis accueilli par mon cher golden retriever qui attendait la venue d'un d'entre nous. Aussitôt rassuré par ma présence, il se contente de retrouver son coussin et s'y reposer à nouveau.

Mes yeux s'étaient finalement posés avec curiosité sur l'assiette soigneusement recouverte de film alimentaire, trônant fièrement sur le bar grisâtre de la cuisine. L'origine de cette odeur.

Un petit mot griffonné à la hâte. Des couverts soigneusement disposés.

Une profonde inspiration traverse mes poumons. Un soupir qui s'échappe involontairement de mes lèvres. Mes mains se crispent, retirant ma veste sèche. J'ai peut-être faim, mais... je pouvais parfaitement me débrouiller tout seul. Vous savez, comme un adulte de vingt-cinq piges.

LOWEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant