Chapitre 11

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Il y a 8 ans, Kansas City
Sara

J'organiserais, à la personne désignée par cette bouteille, un après-midi de rêve. J'espère que cette bouteille tombera sur celle que je veux et qu'elle acceptera parce que tout est déjà prévu. »

J'observe la bouteille de bière que Warren vient de faire tourner devant nous.

Elle doit bien avoir déjà tourner une dizaine de fois mais je n'y prête pas vraiment attention.

Je regarde dans le vide parce que mon esprit panique sur l'issue que peut donner cette bouteille.

Je panique au fait que la bouteille ne me désigne pas.
Mais je panique également au fait que cette bouteille peut me désigner.

Comment réagirait-il si cette bouteille me désignait ? Est-ce que c'est moi la fille sur qui il veut que cette bouteille tombe?

Qu'est-ce que je ressentirais si cette bouteille ne me désignait pas ? Ou si au contraire elle me désignait ?

Est-ce que ça lui plairait de passer tout un après-midi avec seulement moi pour compagnie ? Où va-t-il vouloir annuler si il tombe sur moi parce que je ne suis pas celle qu'il veut?
Pire encore, est-ce qu'il va pas faire en sorte de m'humilier en public lui aussi ?

Nombreuses sont les questions qui afflue dans mon esprit et qui m'effraie.

Une main vient soudainement se poser sur la mienne.

Je relève la tête et croise le sourire rassurant de Layla.
Elle me connaît.
Elle sait que je suis en train de paniquer et elle en connaît la raison.

Elle s'approche de moi pour marmonner:

Si tu veux qu'on s'en aille parce que tu ne le sens pas fait moi un signe et je nous sort de là. »

J'acquiesce de la tête et tente tant bien que mal de respirer normalement.
Pour tenter de me calmer je caresse délicatement l'arrête de mon nez de bas en haut en partant de mon front.
C'est un mouvement que j'ai toujours trouvé apaisant et qui me calme.

Face à nous, la bouteille a drastiquement ralenti et est sur le point de s'immobiliser, désignant l'un d'entre nous par la même occasion.
Quelqu'un qui doit être assis proche de moi parce que le goulot de la bouteille ralenti dangereusement devant moi.

Mon cœur bat vite, beaucoup trop vite, une fois de plus.
Et une fois de plus je n'y arrive pas.
Même mon geste réconfortant ne fonctionne pas.

La bouteille vient de s'immobiliser et c'est moi qu'elle désigne.

J'ouvre grand mes yeux, si grand que je suis certaine qu'actuellement je ressemble à un poisson globe.

Ma respiration, elle, se bloque nette.

Est-ce que ça te dirait de passer toute un après-midi avec moi Sara?, me demande Warren. »

J'ouvre la bouche à la fois pour essayer de parler mais surtout pour réussir à respirer.
Ma poitrine me fait souffrir et mon corps est parcouru de frisson.

J'ai vraiment horreur de ne plus avoir le contrôle de mon corps dans ses moments là.

J'essaye d'articuler ne serait ce qu'un mot mais chaque son reste bloqué au fond de ma gorge.

I never forget usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant