4 ◇ The Hate U Give

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Étant un militaire qui inspire à la fois admiration et crainte chez les civils, il serait tout à fait inapproprié de ma part de reluquer les seins d'une femme inconsciente que j'emmène à l'équipe de soins, peu importe à quel point j'en ai envie. Cette façade de soldat sans émotions commence à peser sur ma conscience. Je sais que je vais finir par craquer, et ce jour-là signera probablement mon arrêt de mort.

Mais pourquoi faut-il que sa combinaison soit déchiquetée précisément au niveau de sa poitrine ? À ce stade, il y a forcément une puissance supérieure qui teste mon intégrité.

- Je suis le docteur Lane, m'accueille un secouriste souriant lorsque je pénètre l'une des grandes ambulances. Es-tu blessé, soldat ?

Je hausse un sourcil, me demandant ce qui cloche chez ce soignant. Ne voit-il pas que je porte une femme blessée, qui a clairement besoin de soins immédiats ? Et pourquoi ne la regarde-t-il même pas ?

- Cette citoyenne circulait en rue malgré ses blessures. Administre-lui des soins rapidement, que je puisse l'interroger.

Le médecin continue de me fixer droit dans les yeux, visiblement confus. Mais finalement, son regard se pose sur la femme inconsciente que je porte. Il reste figé un instant, comme si ses neurones prenent leur temps pour assimiler l'information.

- Oh ! s'exclame-t-il enfin, en se décalant pour m'indiquer un lit vide. Pose-la ici.

Je m'exécute avec une douceur que je ne me connaissait pas. Une fois allongée, le médecin se penche aussitôt sur la blessée pour évaluer la gravité de ses blessures.

- Quel est son nom ? me demande-t-il en découpant la combinaison abîmée avec un laser.

- C'est une Jane Doe, je viens juste de l'intercepter.

Il hoche la tête et continue de découper les lambeaux de tissu, la mettant totalement nue. Elle présente de sérieuses blessures aux côtes et de larges hématomes sur le ventre et les cuisses. Elle est passée sous un camion où quoi ?

- Tu es sûr qu'il s'agit d'une victime de l'attentat ? s'enquit le médecin. Ses plaies ne ressemblent en rien à celles des autres.

- Contente-toi de la remettre rapidement sur pied. Elle doit être identifier et interroger.

- Très bien, dit-il en notant quelque chose sur sa tablette. Ton nom et ton niveau d'autorité ?

- Dashiell Cohen. Niveau d'autorité 5.

- Parfait. Je vais pouvoir t'enregistrer dans son dossier en tant que responsable provisoire.

J'acquiesce d'un hochement de tête et me dirige vers l'extérieur de l'ambulance. À peine je pose un pied sur le bitume que le véhicule démarre en trombe, direction l'hôpital.

☆•☆•☆•☆•☆

L'entraînement matinal n'est pas ce qu'il y a de plus comique. Surtout pour un grand gaillard comme moi, qui cherche discrètement le plaisir dans toute chose. Course d'obstacles, musculation, endurance et là, je rampe sous des barbelés depuis trois heures, torse nu, dans une neige artificielle aussi impitoyable que l'originale. Je cherche encore ce qui peut bien être drôle pour que les supérieurs aient ce sourire sur le visage.

- Tu es à la traîne, Dylan ! crie notre entraîneur à l'encontre du plus jeune de notre division. Du nerfs !

- Oui, capitaine !

Ce n'est pas simple d'être le petit nouveau et encore moins un cadet. Il doit avoir dix-huit ans maximum, le pauvre. Ses mains tremblent de fatigue, la neige s'accumule sur ses épaules, et sa respiration est chaotique. Il en prend littéralement pour son grade.

ErronéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant