Jour 1

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J'ai cru à une de ces bonnes blagues que tu me jouais parfois. Tu te cachais derrière un buisson, un arbre et moi, je venais te trouver. Tu faisais souvent cette danse un peu bête, et je te suivais, parce que c'était drôle. Jouer, danser, s'amuser... C'est ce que fait une famille.

Lorsque l'on est descendus de la voiture pour aller se promener en forêt, je me suis dit, naïvement, que tu t'étais enfin rendu compte que ça faisait plusieurs semaines que l'on n'était pas sortis, toi et moi. La vue du balcon me convenait très bien, mais l'odeur de l'urine et des excréments qui s'accumulaient sur le sol commençait à être de trop.

Bien sûr, j'ai trouvé bizarre que tu emmènes en promenade mes affaires, mais ça fait bien longtemps que je n'ai plus cherché à comprendre comment fonctionnent les humains. Vous êtes bizarres, tous. Un coup, à me féliciter pour avoir fait mes besoins dehors, l'autre à me hurler dessus, parce que le balcon, ce n'est pas dehors. Mais où étais-je censé les faire d'autres ?

Tu as posé mon panier sur le sol, et mes gamelles, que tu as rempli de nourriture comme ça faisait bien longtemps que je n'en avais pas eu. Pendant que j'avalais mon repas, tu as attaché ma laisse à l'arbre.

Et sans que je ne le remarque, tu es parti. Comme ça. Sans un mot.

J'ai espéré que tu reviennes. De longues heures. Mais dès que la nuit est tombée, j'ai compris que ça ne serait pas le cas. Alors a commencé l'attente.

La laisse | NouvelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant