Chapitre 3

2 1 0
                                    

Dans les rues d'une petite ville du pays de Breydal, se situant entre le loch de Colovin et les monts de Chamart, se promenait un grand bonhomme tout de noir vêtu et qui avait pour seule touche de couleur ses yeux bleu glace presque blanc. C'était Dalgo, juste Dalgo, un jeune garçon ayant tout juste dépassé la vingtaine originaire des terres de Zaum. A la surprise des moins connaisseurs Dalgo était un golem et comme tous ses autres congénères il avait une forme humaine. Au grand malheur de son peuple les autres civilisations était resté coincé à la forme primaire des golems les représentant comme de gros tas de pierres humanoïdes.

A l'origine les golems étaient des êtres créés par les sorciers afin de les aider dans leur tâche quotidienne, il fut un temps où les golems étaient effectivement dépourvu de libre arbitre et de sentiments. Bien qu'ils avaient leur propre terre, ils n'étaient pas maîtres de leur vie. Au fil des années, à la suite de la grande guerre, ce peuple de pierre se développa par lui-même et ne fut plus sous les ordres des sorciers. Dalgo avait sa majorité il y a à peine quelques jours et du haut de ses cent cinq ans il n'était pas encore tout à fait un adulte et au même titre que le petit elfe Elwin, il était bien plus vieux que ne le laissait voir son apparence physique.

La nuit était tombée depuis quelques heures, les grandes étoiles du passé scintillaient déjà très haut dans le ciel. Leur lumière, en plus de celle de la lune, éclairait les rues pavées de rouge de la ville. Le silence apportait calme et repos à cette cité qui paraissait bien animée dès le matin levé. Le hululement des chouettes et des hiboux accompagnait le bruit de résonance des pas qui remontait avec un calme certain, la rue. Dalgo qui admirait le paysage que cette ville offrait, par ces bâtiments de couleurs et la rivière qui la traversait provenant du loch de Colovin. Le jeune homme se tourna vers le son des pas qui venait vers lui. Quel ne fut pas sa surprise de voir apparaître au bout de la rue un jeune elfe, tout petit voir minuscule qui partait sur son dos un sac de voyage, fait en feuille de grands arbres du nord, qui devait sans doute faire au moins deux fois la taille de l'elfe et peut être même près de trois fois son poids. Il avait l'air épuisé, presque plié en deux sous le poids de sa charge.

- Excusez-moi ! s'exclama Elwin.

Dalgo baissa les yeux vers le blond, lui accordant son attention.

- Je cherche une auberge, pouvez-vous m'aider ?

Le plus grand lui pointa la direction d'un grand bâtiment rouge et rose où de la lumière pouvait être aperçu à travers les fenêtres.

- Merci beaucoup , ajoute-t-il dubitatif.

Les golems ne parlent pas beaucoup et Dalgo ne fait pas exception à la règle. Il n'était pas spécialement rare d'entendre un golem parler certains ayant plus de facilité que d'autres mais disons qu'il leur fallait une bonne raison qui les pousse à s'exprimer. Dalgo le regarda s'éloigner que ce n'était pas la dernière fois qu'ils se croisent.

C'était un soulagement pour Elwin, cela faisait presque trois semaines qu'il était sur les routes. En passant par les plaines du nord de Breydal l'elfe n'avait pas vu de vie humaine. Le nord du pays n'était pas très habité voir pas du tout. Il était essentiellement laissé à l'état sauvage ou bien utilisé pour des cultures. Alors bien qu'il soit arrivé sur le territoire de Breydal il y a quelques jours Elwin n'avait aucun moyen de savoir s'il avait enfin franchi la frontière et donc aucun moyen de se repérer sur ces terres qui lui étaient inconnues. Il n'a pas cessé de marcher depuis le levé du jour, cherchant à atteindre le plus rapidement possible les premières villes du nord de ce pays. Breydal est d'ailleurs un pays réunifié où vous pouvez trouver toutes les races et toutes les magies qui peuvent exister. Le petit elfe espérait pouvoir trouver là-bas quelqu'un capable de lui expliquer ce qui lui était arrivé. Il venait tout juste d'entrée dans la ville Kaus, le ciel était noir et aucun habitant n'était en vue, la nuit avait déjà bien avancé pas étonnant qu'il n'y ai personne ils devaient sans doute être en train de dormir. Il était fatigué, très fatigué, il marchait depuis le matin sans s'arrêter. Il méritait bien un peu de repos. Il venait de croiser un grand gaillard muet qui lui avait très gentiment indiqué la direction de l'auberge de la ville. Devant lui se dressait un grand bâtiment rosâtre qui avait l'air assez animé à l'intérieur. L'auberge du cerisier, c'est ce qui était écrit sur la grande planche de bois haut au-dessus de la porte. Les lettres cursives paraissent avoir passé quelques années au soleil et sous la pluie. Il poussa la lourde porte, bien heureux d'avoir enfin trouvé un endroit civilisé où dormir avec un bon lit douillet. Les tables du bar de l'auberge étaient bondées, occupées, pour la plupart, par des hommes taillés comme des bûcherons et aussi large que deux troncs de vieux chênes. Face à ça, Elwin, lui, était vraiment minuscule. Sa petitesse lui permet de se faufiler entre les tables assez facilement en passant inaperçu. Arrivé au niveau du bar il dû sauter aussi qu'il le pouvait pour se faire voir du barman.

- Mon petit, désolé je ne t'avais pas vu, sourit le barman.

- Je souhaiterais une chambre ... S'il vous plaît, souffla-t-il.

- As-tu de quoi payer ? questionna le barman les sourcils froncés.

A cette question Elwin sorti de ses poches de petites feuilles d'une plante jaune. Le barman releva le regard dubitatif.

- Ce sont des feuilles d'estruli, elles sont assez rares vous pourrez les revendre à un bon prix à un apothicaire. Celle en meilleur état dépasse même le prix des gemmes de champagne, révèle-t-il en chuchotant.

- D'accord je prends, voici ta clef, chambre douze.

- Merci monsieur, dit-il en souriant gentiment.

Elwin récupéra sa clef fière de lui. Le barman était vraiment un idiot à son avis. Qui donc céderait des feuilles d'une plante aussi précieuse ? Elwin lui a donné des fausses, évidemment ce qu'il lui avait dit était totalement vrai, des feuilles d'estruli en très bon état valaient bien plus cher que des gemmes de champagne mais personne ne céderait une telle source de fortune pour une simple chambre dans une auberge. De plus, le barman n'avait aucune raison valable de douter des paroles d'un petit enfant elfe qui n'avait aucun sens de l'argent. Les elfes étaient réputés pour leur connaissance de la flore sans égal. Quelle ironie qu'il se soit fait rouler par un petit elfe plus intelligent que lui. Elwin avait bien réfléchi avant de faire ça. Premièrement le barman ne connaissait rien en plantes magiques. Deuxièmement il n'avait aucune raison de remettre en cause ses dires et troisièmement lorsqu'il voudra vendre ses feuilles à un apothicaire, Elwin, lui, sera déjà parti depuis longtemps. Elwin gravit les escaliers grinçant et le long couloir bordé de portes de chambres avant de s'arrêter devant la douzième. La nuit s'annonçait pleine de repos, du moins il l'espérait ...

Infla'Mage, pour les sorciers tout feu tout flammes. C'était ce qui était écrit avec de grosses lettres rouges juste au-dessus d'une petite porte en verre et en bois peint. C'était un très mauvais jeu de mot, du moins c'était l'avis de Hattie, notre jeune sorcière, dès le moment au elle avait posé ses yeux sur cette boutique. La pauvre jeune fille avait l'air de subir tout un mélange d'émotions, il était impossible de deviner si elle était soulagée et excitée ou encore perdue et en colère. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle tournait en rond dans cette fichu boutique et chaque tour qu'elle faisait en plus rendait de plus en plus insatisfaite. Par ailleurs tourner en rond de la sorte sans trouver ce qu'elle cherchait l'énerve encore plus, ses pas furieux résonnaient dans les rayons de la boutique et dans ses yeux brillait des flammes de colère, très en accord avec le thème de la boutique, de leur côté les pauvres vendeurs ne savaient pas quoi faire face une telle furie. Celle-ci se retourna et leur jeta à tous un regard qui leur promettait l'enfer, c'était peut-être la fin de chacun d'entre eux. La véritable démon que pouvait devenir Hatilda était sur le point d'entrer dans une véritable rage.

Juste à l'extérieur de la boutique, dans la granderue commerçante, le marché avait attiré beaucoup de vendeurs et de visiteursvenus des villes voisines et certains même de la frontière d'Ozotis. Les oiseaux d'hiver gazouillent sur leurs branches, le marchéétait déjà animé et grouillait de gens qui cherchaient ce qui leur manquaitpour leur repas du jour. A travers toute cette foule, pour les yeux lesaguerris, il était possible de voir une chevelure blonde accrochée à une toutepetite tête slalomer entre les grandes jambes des touristes. Il remontait larue, en ne voyant pas grand-chose de son chemin. De l'autre côté un grand hommeà la forte stature ne faisait pas grand cas des gens qui l'entourait, celui-cidescendait la rue.

Les élus de NaarielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant