Red light

Chapitre 2 : Nouvelle vie

 Voici le texte corrigé :

Voilà, tu sais d'où je viens et le début de l'histoire de la petite Sam Baker, abandonnée par ses parents biologiques et harcelée à l'école, snif snif. Mais crois-moi, tu n'es pas au bout de tes surprises. J'ai actuellement 20 ans et, depuis 11 ans, je vis ma meilleure vie.

En 11 ans au sein du réseau, j'ai appris à utiliser une arme blanche ou à feu. J'avoue que j'ai une préférence pour les armes à feu, comme James. J'ai beaucoup de mal avec les armes blanches, mais Mégane m'aide à me familiariser avec les lames. J'ai aussi appris à me débrouiller seule ou en groupe, et à gérer les problèmes de réseau.

J'ai aussi appris à maîtriser mes émotions, car les traumatismes et les peurs resurgissent tellement souvent qu'ils me font perdre le contrôle de moi-même. J'ai des amis exceptionnels, je parle évidemment de Rayan et Jackson, qui sont comme mes doubles, mais en version masculine. Nous nous sommes rencontrés grâce aux activités de nos parents.

Ces gars-là m'ont fait aimer ce monde de folie dans lequel je suis arrivée il y a 11 ans maintenant. On s'est rencontrés lorsque nous avions 10 ans, lors d'une soirée entre réseaux, et depuis, c'est une grande amitié.

À l'époque, j'étais très timide et je ne faisais confiance à personne sauf à James et Mégane, mais Rayan et Jackson m'ont montré que je pouvais leur faire confiance. On est allés dans la même école, au collège, et nos parents faisaient toujours en sorte qu'on soit dans la même classe, ce qui, ma foi, ne me déplaisait pas. On a toujours tout fait ensemble. Le lycée a été pour nous une des meilleures périodes. On passe le Bac dans quelques mois, mais on n'a pas trop le temps avec les réseaux.

Nos sommeils en prennent un coup en ce moment avec toutes les tensions. On dort un minimum de trois heures par nuit, puis on enchaîne cours/réseaux/missions. En ce moment, les tensions sont dues aux nombreux meurtres entre gangs et aux vengeances qu'ils entraînent. Avec James et Mégane, les missions s'enchaînent...

La dernière en date était un meurtre sur la 47ème. Je me souviens encore de mon premier meurtre : je devais avoir environ 14 ans, c'était dans une petite ruelle. Il faisait très sombre, et je devais me balader seule pour que le "loup" sorte de sa cachette et décide de m'aborder. Le loup en question était Thomson Levis (34 ans), recherché par le gouvernement pour pédophilie et autres horreurs de ce genre. Tous les réseaux de Manhattan voulaient se le faire, mais les forces spéciales nous avaient confié cette tâche en secret, pour éviter les fuites d'information.

On ne travaille pas souvent avec le gouvernement ni les forces spéciales, seulement pour des missions exceptionnelles. Je me souviens encore des mots de Gail, la femme qui travaillait pour le FBI, comme si c'était hier : « Le petit nous servira d'appât pour ce chien. » Elle m'avait tellement énervée ce soir-là que, à la fin, je me demandais si je ne devais pas lui mettre mon poing dans la gueule, et j'avais une envie tellement folle de le faire que même James m'avait dit de laisser couler. Bref, ce soir-là, vêtue de ma plus belle robe moulante blanche, je stressais dans la voiture en écoutant Mégane me rappeler le plan de A à Z.

Cette femme est tellement incroyable que je lui dois ma vie pour toujours, tout comme à James. Voyant que je stressais, elle prit ma main pour la serrer contre la sienne en me rassurant que tout allait bien se passer et que, de toute façon, ils ne seraient pas très loin et pourraient intervenir très vite. Je n'en doutais pas, mais la peur de mourir était bien présente. Une fois sur place, je pris position alors que la voiture quittait mon champ de vision. La panique s'installa jusqu'à ce que j'entende la voix douce et rassurante de Mégane dans la petite oreillette qu'elle m'avait donnée. J'étais équipée d'un micro, d'une caméra et d'un flingue. D'un coup, j'entendis la voix grave et sérieuse de James, qui me disait qu'il arrivait.

La panique gagna mon corps de manière si immédiate. L'homme m'adressa ses premières paroles, qui me tétaniseront toujours : « Alors, que fait une si belle et bonne fille seule dans une ruelle si sombre ? Tu sais qu'il est très dangereux de s'aventurer ici seule... surtout en ma présence. » Lorsqu'il termina, il me plaqua violemment contre le mur et essaya de m'agresser. Mais en moins de deux, je dégainai mon arme et vidai mon chargeur avant que la voiture n'arrive à toute vitesse. En relevant la tête du cadavre baignant dans sa mare de sang, je vis la voiture de ma famille, cette même berline noire mate qui m'avait sortie de cette galère il y a 11 ans. Mégane accourut vers moi, alors que mon corps et ma robe étaient éclaboussés du sang de cet enfoiré qui... avait rejoint les enfers depuis une minute. Puis James sortit à son tour avec trois hommes armés.

Il accourut aussitôt aux côtés de Mégane, qui me serrait dans ses bras. James fit de même. J'étais apeurée et soulagée. Voilà ma première mission, celle qui forgea mon caractère. Et ma signature de meurtre : déposer dans l'œil de ma victime une rose noire.

Après cette mission, je me suis promis de réussir la suivante. Alors je me suis beaucoup entraînée et j'ai fini par devenir "MOI." Devenir la fierté de la famille Chris était une de mes priorités. Cette première mission m'a servi de leçon et de modèle. Un mélange de peur, de stress, mais aussi un avant-goût de ce que j'allais vivre à partir de maintenant. De quoi ma vie allait être faite, dans quoi j'allais plonger. Et que le sang, la peur et la culpabilité feraient partie de mon quotidien. Je n'étais pas prête mentalement, mais j'ai appris, et j'en ai pris goût et addiction. Tout le monde a trois addictions... les miennes ne sont pas communes à tout le monde : le meurtre, la torture et les armes.

À 20 ans, je dépendais de ces trois choses, auxquelles je fais face si souvent dans ma vie. Une autre chose à laquelle j'ai goûté est la soif de vengeance, que je n'arrive jamais à étouffer jusqu'à ce que mon objectif soit atteint. Cette activité très peu commune m'a fait découvrir des sensations et des sentiments auxquels je n'avais jamais été confrontée.

Ces émotions, je les camoufle sur le papier, comme le dit James : "Le papier est ton meilleur ami, tu peux lui dire tout ce que tu as sur le cœur, il ne te jugera jamais et ne te trahira jamais. N'hésite pas, confie-toi au papier... Il est ton meilleur ami." Depuis ce jour-là, chaque secret, chaque pensée qui me travaille un peu trop, chaque meurtre, chaque vie que je prends... je les mets par écrit.