Chapitre 9

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Le soleil commençait à se lever, je n'ai pas beaucoup dormi surtout que nous avons chacun notre tour monter la garde pour pouvoir assurer une protection à notre camp de fortune.

Nous ne tardâmes pas à partir et nous voilà déjà après quelques heures de route devant l'immensité de la ville.

- Bienvenue à la ville fantôme mesdames et messieurs ! Cria Léo.

Léo avait pris confiance en lui depuis le début du voyage, mais tant qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il nous aidait, cela ne posait pas trop de problèmes. L'entrée de la ville était grande ouverte, des murs en béton qui étaient censés l'isoler étaient en miette, laissant un petit passage pour nous. Cependant, beaucoup de carcasses de véhicules étaient sur la route et impossibles pour nous de continuer en voiture. Nous avons donc décidé de laisser le véhicule à l'entrée et de continuer à pied. Cela ne nous retardait pas énormément, au contraire, on gagnait même du temps en coupant par des petites rues.

Tout était détruit, ne laissant aucun bâtiment ou structure en parfait état. Nous avons marché un petit moment en parcourant quelques ruines sans rien trouver de significatif. Cependant, au loin, une boutique semblait étonnamment en parfait état, intacte malgré le chaos environnant. Léo, toujours curieux et plein d'entrain, suggéra de s'y arrêter pour explorer les lieux.

Intrigués par cette oasis dans ce désert de destruction, nous avons suivi Léo jusqu'à l'entrée de la boutique. La vitrine du magasin était intacte, et à l'intérieur, nous pouvions apercevoir des étagères remplies de produits bien rangés et étiquetés. C'était étrange de voir un endroit si préservé au milieu de toute cette désolation.

Léo ouvrit délicatement la porte, s'assurant qu'elle ne grinçait pas pour ne pas attirer l'attention et à notre grand étonnement, la boutique était fonctionnelle et semblait attendre des clients malgré les circonstances. Nous nous aventurâmes à l'intérieur, fascinés par ce lieu mystérieux tout en restant vigilant.

Les étagères étaient garnies de divers objets, de la nourriture en conserve aux outils et équipements utiles pour survivre. Le comptoir était bien tenu, et un vieux juke-box semblait encore fonctionner, émettant doucement une mélodie mélancolique dans l'atmosphère paisible de la boutique.

Nous n'en croyions pas nos yeux. Comment un tel endroit pouvait-il exister dans ce monde dévasté ? Nous avions l'impression d'être dans une bulle intemporelle, comme si le temps s'était arrêté ici.

Mais où était le piège ? On l'a vite su lorsque Léo, un peu trop curieux, a voulu ouvrir une boîte de conserve qui était totalement vide. À peine le couvercle avait-il bougé que nous avons entendu un déclic sinistre provoquant un mécanisme qui baissa rapidement des rideaux de fer autour de nous, nous enfermant à l'intérieur de la boutique.

Soudain, nous avons remarqué que du gaz commençait à s'échapper d'ouvertures dissimulées dans les murs. L'odeur était étrange et suffocante. Nos esprits se sont embrouillés, et nos jambes sont devenues lourdes. Nous nous sommes rapidement rendu compte que le gaz était soporifique.

Paniqués, nous avons cherché désespérément une issue, mais la pièce était désormais enveloppée d'une brume sombre et étouffante. Nos paupières se sont alourdies, et nous avons commencé à nous sentir somnolents. Nos jambes ont cédé sous notre poids, et nous avons perdu connaissance.

Nous nous sommes ensuite réveillés, coucher sur un lit de fortune et attacher avec de grosses sangles, impossible de bouger. Nous étions dans un sous sol, tous l'un à côté de l'autre à se demander ce qu'il se passait, pis soudain nous entendîmes une voix, nous parler.

- Bien, messieurs, madame, maintenant que vous êtes réveillés, nous allons vous poser quelques questions. Bien évidemment pour des raisons évidentes de sécurité, nous n'allons pas vous détacher et tous vos biens, sont nôtres à présent.
- Bordel, mais vous êtes qui ? Criais-je de panique.

Soudain quelqu'un d'autre parla à voix basse.

- Pourquoi on ne les a pas tués ? Tu ne trouves pas que lui, il ressemble à un scientifique de Draven ?
- Attendez ! Vous avez parlé de Draven ? Demanda Élise.
- Oui, pourquoi ? Vous le connaissez bien ? Répondit la première voix.
- Alors non, on ne le connaît pas personnellement, mais il a pris la fuite lorsqu'on a attaqué le centre, et lui là, le scientifique, c'est notre otage qui nous emmène à sa cachette !

Un silence de quelques minutes s'installa puis la première voix commença à se présenter et expliquer qui ils sont.

- Intéressant. Voyez-vous, nous cherchons depuis très longtemps à l'atteindre et le renverser pour ce qu'il fait à l'environnement. Vous savez que tous ces charognards qui trainent la nuit c'est de sa faute ? Enfin bon, nous, on est un petit groupe de survivants, comme tous ceux qui n'appartiennent pas à son organisation finalement. Appelez-moi Jessica, mon compatriote qui m'accompagne c'est Bruno.
- Très ingénieux d'ailleurs votre système, mais pourquoi une telle installation ? Demanda Gabriel.
- Héhéhé, vous savez ce qu'on dit, les voleurs ont toujours besoin de quelqu'un pour voler à leur tour ! Mais habituellement, on ne les laisse pas traîner, si vous voyez ce que je veux dire. Mais bon, Jessica a eu pitié de vous, grâce à votre petit scientifique. Alors, considérez-vous chanceux, les amis ! Répondit Bruno avec énergie.

Bruno était un homme maigrichon, avec des cheveux mal coiffés qui lui tombaient sur les yeux. Il se tenait le dos courbé, comme s'il avait passé toute sa vie à se cacher dans des endroits sombres et étroits. Ses yeux brillaient d'une lueur malicieuse, et il avait un rire rauque et bruyant qui résonnait dans les couloirs. Tandis que Jessica était une femme enrobée, avec des taches de rousseur qui lui couvraient le visage et des cheveux roses en piques qui lui donnaient un air rebelle.

Tout le monde se regarda dans le blanc des yeux, puis Jessica nous détacha en nous demandant la suite des évènements.

- En premier temps, on aimerait récupérer mon frère, puis faire la peau à Draven !
- Mmh, intéressant, si je vous proposais un deal ? On vous aide à récupérer votre confrère, mais que nous récupérions Draven ? Me demanda Jessica.
- Hors de question, il est à nous ! Nous avions déjà réussi à détruire son centre, il ne va pas nous réchapper une deuxième fois ! insistais-je.

Jessica resta silencieuse pendant quelques minutes, tenant son menton et le frottant d'un air pensif.

- Et si je proposais alors que nous récupérions absolument tout ce qu'il possède, ses ressources, ses recherches, ses hommes...etc., et qu'on vous le laisse ?
- Cette offre me semble la plus adaptée, qu'en pensez-vous les amis ?

Le reste du groupe restait perplexe, mais fini par avoir l'air convaincu et nous acceptâmes les conditions. Nous avons établi un plan élargi de la nouvelle cachette de Draven qui semble être un bunker ultra surveillé. Jessica ainsi que son ami nous expliquèrent que des gardes étaient postés un peu partout dans chaque coin de rue. Une patrouille effectuait régulièrement une ronde dans la ville afin d'éliminer tous dangers potentiels.

Après avoir passé des heures à élaborer le plan parfait, Jessica et Bruno ont pu trouver des mains-d'œuvre pour nous aider à affronter ce combat final. C'était un petit groupe de rebelles situé non loin de notre position qui contrôlent une partie de la ville fantôme. Ils avaient l'air d'être des soldats expérimentés, et qui détestaient autant Asylium que nous.

Leur mission était de faire diversion afin de libérer un côté du bunker pour accéder aux conduits d'aération et ainsi, nous faufiler dans la base.

Une fois à l'intérieur, le plan était que Jessica pirate leur système, tandis que Bruno et Élise s'occuperaient des gardes qui pourraient y avoir. Ensuite, Léo me montrerait le chemin où ils pourraient enfermer les prisonniers et ainsi libérer mon frère pour affronter Draven.

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