La testa di Moro

Chapitre 7

31 JUILLET - 18H00

PALERME

Gabriel

"- Si Papa, je t'écoute, souffla la jeune sicilienne.

- J'ai besoin que tu rendes visite à quelqu'un ce soir.

- Qui ?

- Alberto Leoni, il a touché à nos marchandises. Ce n'est pas la première fois qu'il pioche dedans.

- Très bien, j'irais.

Un lourd silence suivit la discussion de l'aînée des Brancaccio et de son paternel.

- Livia, ma petite fleur...Qu'en est-il du français ?

- Silence radio depuis le vernissage, ça m'inquiète..

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas l'impression que ce soit le genre d'homme qui abandonne si facilement. Et puis c'est étrange, j'ai l'impression que lui et moi...nous nous connaissons ?"

C'était au moins la troisième fois que j'écoutais l'enregistrement, mais également la première fois que j'arrivais à sortir quelque chose du mouchard que j'avais posé à la jeune femme il y a de cela dix jours.

- TROUVÉ ! Hurla la voix de Nikola.

Il tourna l'écran de l'ordinateur portable dans ma direction,

- Bonsoir Monsieur Leoni, chuchotais-je.

Le pauvre homme ne vivrait pas assez longtemps pour voir naître son premier enfant, d'après les articles qu'avait dégoté Nikola, sa femme attendait leur premier enfant après un grand nombre de fausses couches.

- Il n'aurait jamais dû toucher à la marchandise des Brancaccio, fit remarquer Aco.

- Tu penses qu'elle le tuera même si sa femme est présente, me questionna Saia ?

Nous avions bien conscience que "rendre visite" égalait "tuer" dans le langage des Brancaccio.

- Elle n'aura aucune peine, lui confirmais-je.

Nous savions tous de quoi la jeune femme était capable, nous avions conscience que rien ne l'empêcherais de tuer Alberto Leoni. Elle était une véritable arme de destruction massive pour sa famille.

- Peut-être pourrions-nous...empêcher qu'elle ne le tue, proposa Saia.

- Non, l'arrêta Christo, pour mener à bien notre propre mission nous devons la laisser mener la sienne à termes.

Ce soir, la Testa Di Moro serait embarquée dans un avion privé de la BIA direction Belgrade.

Mais, le fait de la livrer à Alexei ne me plaisait pas. Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui pouvait relier les deux, elle le connaissait, c'était indéniable. En revanche lui..il m'avait l'air d'être totalement à côté de la plaque la concernant en novembre dernier lorsqu'il nous a envoyé à sa poursuite.

31 JUILLET - 23H30

PALERME

Livia