Chapitre 2

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Dans mon groupe de copains de l'époque, se trouvait un grand gars, qui pouvait correspondre aux critères du poste : Charles. Le fameux Carlito de la photo ! Sans m'en apercevoir au départ, je me plaçais souvent à ses côtés. Quand j'ai réalisé que son odeur corporelle, qu'il soit parfumé ou non, provoquait toujours en moi une sensation de crépitement dans le bas-ventre, j'ai compris. En réalité, j'étais attirée comme un aimant par ce garçon et je ne me l'expliquais pas. Ça ne ressemblait pas à un coup de foudre. Plutôt à cette alchimie qu'il peut y avoir entre deux êtres et dont j'entendais parler assez souvent pour que ma curiosité soit titillée.

Le jour où je me suis rendu compte de cette irrépressible attraction, j'ai tout fait pour tenter un rapprochement. De sa part, évidemment. Hors de question de me dévoiler. Je me rendais disponible, en quelque sorte. Mais il devait faire le premier pas. Ne serait-ce que pour me confirmer que cette attirance était réciproque. Si mon corps était capable de ressentir du plaisir sexuel avec quelqu'un, autant commencer avec Charles, car les signes étaient prometteurs.

Vous l'avez compris, ça n'a pas fonctionné. Mais dans mes fantasmes, ouch, c'était chaud bouillant !

Alors que ces souvenirs et ces images tournaient encore dans ma tête, une idée saugrenue me vint à l'esprit. Je ne savais toujours pas si moi seule avais ressenti les prémices d'une excitation sexuelle, ou si Carlito avait lui aussi perçu quelque chose dans son bas-ventre, lorsqu'il se tenait auprès de moi. Comme un auteur ouvre des portes au début de son roman, il doit toutes les refermer à la fin de l'histoire. On ne laisse pas le lecteur sur sa faim, sans savoir si l'héroïne va réussir à sauver le monde ! Cette porte avec Charles, restée ouverte pendant vingt ans, m'offrait soudain le moyen de la refermer. Si j'avais vécu avec ce suspens pendant des années sans m'en préoccuper, il me semblait aujourd'hui insoutenable. Je ne pouvais décemment pas laisser passer l'opportunité de connaître la vérité. Il fallait que je sache si quelque chose était encore possible entre Charles et moi. Je n'ai pas réfléchi plus longtemps et je lui ai envoyé un message.

"Salut Charles, je ne sais pas si tu te souviens de moi. J'ai changé de nom depuis le lycée. Alors, tu vois qui je suis ?"

Et voilà comment j'ai fait une bêtise plus grosse que moi. Vous ne comprenez pas pourquoi ? C'est simple. Pendant quelques minutes, j'ai oublié Julien. Mais si ! Julien, mon mari depuis 8 ans.

Des années plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant