22. Trahison (première partie)

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Esteban
2020

- Esteban, tout va bien ?

- J'ai un appel à passer, je reviens tout de suite.

Je m'éloigne du salon, mon téléphone dans la main.

Je sens des sueurs froides coulées le long de mon dos. Je reste statufié devant l'appel manqué de mon père.

Je m'enferme dans notre chambre et m'assoie sur le lit.

Je n'y crois pas ça fait des années que je fuis mon passé pour qu'il me rattrape avec un coup de téléphone.

- Esteban, est-ce que tout va bien ? Tu me fais peur. Tu as besoin de quelque chose ?

Je ferme les yeux. Je n'aurais jamais du lui mentir. Mais je n'ai jamais réussi à lui dire la vérité. Je suis tellement lâche.

A ce moment là, j'aurais espéré avoir quelqu'un à mes côtés. J'ai Mélanie, évidemment, mais ce n'est pas elle qui va m'aider à surmonter les épreuves qu'elle ne connait pas.

Et à ce moment j'ai réalisé, que j'avais caché la vérité à ma femme, ma fiancé, celle qui allait partager le restant de mes jours à mes côtés.

Comment va-t-elle réagir ?

On est censé se marier cet été...

Cette pensée me retourne l'estomac, et si ce n'était pas une bonne idée ? Après tout, personne n'a envie de se marier avec un menteur.

Je me lève, je ne peux pas rester dans l'appartement, je ne veux pas qu'elle l'apprenne à travers une porte.

C'est malsain.

J'ouvre la porte pour découvrir Mélanie, les yeux larmoyants.

- Que me caches tu Esteban ?

Sa question semble si désespérée qu'elle me donne la nausée.

- Pardonne moi.

Je lui embrasse le front et attrape ma veste pour sortir de cet endroit rempli de souvenirs nouveaux.

- Esteban ! Tu ne peux pas partir comme ça !

Je l'entends trottiner derrière moi.

Je sens les larmes que je retenais depuis bien trop longtemps, couler le long de mes joues.

- Esteban, merde !

Je me tourne pour la regarder, j'ai déjà descendu quelques marches.

- Je reviens Mélanie. Je te le promets, laisse moi un peu de temps pour régler un malentendu et je serai de retour pour qu'on se marie, et, à partir de ce moment là, je te dirai tout.

Je remonte les escaliers sans pouvoir m'en empêcher, je ne peux pas la laisser comme ça.

- Tu me fais confiance ?

Elle me regarde difficilement, j'avale de travers.

- Promets moi que tu ne vois pas quelqu'un d'autre, sinon tu peux prendre toutes tes affaires et ne jamais revenir.

Prouesses d'AntanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant