𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷

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 Bonne lecture !

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— Monsieur, réveillez-vous.

Tony ouvre les yeux dans un sursaut, et se redresse dans son fauteuil. Lentement, il parcourt la pièce du regard et remarque qu'un moteur de voiture est encore étalé sur sa table de travail, complètement désossé. Les plans avaient dû se trouver devant lui, projetés sur un écran transparent qui a dû se mettre en veille quand il s'est endormi.

Il fronce les sourcils, et s'essuie le coin de la bouche avec une grimace.

— Vous avez bavé sur le bureau, monsieur. Dois-je vous envoyer un robot nettoyeur ?

Si un jour je me pisse dessus, il organisera une conférence de presse pour l'annoncer, aussi.

— Fais donc ça, JARVIS. Je ferai sans tes commentaires, en passant.

— C'est noté.

Parfois, Tony s'imagine retourner dans les lignes de codes qui constituent le caractère de son IA, changer quelques petites choses pour le rendre plus docile et respectueux, puis confirmer le tout et voir les dernières traces de ce majordome impétueux disparaître. Il ne le fait jamais. Mais ça le soulage un peu de savoir qu'il pourrait.

Il se frotte les yeux et s'étire.

— Monte un peu le chauffage, aussi. Ton but c'est de me faire perdre des doigts ou quoi ?

— Il fait vingt-trois degrés Celsius dans la pièce, monsieur. Votre corps n'a pas réellement froid, mais l'immobilité ainsi que la fatigue brouillent vos sens. Je vous conseillerai de remplacer la caféine par le sommeil.

Il lève les yeux au ciel, tout en marchant pieds nus jusqu'au panneau de contrôle qui affiche l'heure, la date et la température extérieure. Il hausse un sourcil.

— Neuf heures douze ? Tu voulais pas me réveiller à six heures, aussi ?

— Vous ne dormiez pas encore à six heures, monsieur. Et je pensais qu'arriver en retard à ce rendez-vous-ci serait inconvenant.

— Ah ?

— Vous êtes attendu dans une heure dans un foyer pour jeunes dans le quartier de Brooklyn, monsieur. Peut-être serait-il mieux si vous y arriviez douché.

Il y a une seconde pendant laquelle Tony regarde le plafond avec étonnement, avant que les souvenirs ne lui reviennent et qu'il ne grogne en s'asseyant sur le bureau le plus proche. Il se frotte le visage, grogne, puis serre les lèvres en voyant que le sol chauffant commence petit à petit à réveiller ses orteils.

— Les donations, dit-il comme s'il n'est pas la seule personne avec des problèmes de mémoire dans la pièce. Pour les enfants.

Une décision prise avec un verre d'alcool dans la main, il n'en doute pas. Ce n'est pas forcément mauvais, son argent est certainement mieux utilisé dans les caisses d'organismes pour orphelins que dans l'un de ses nombreux comptes en banque.

Mais il aurait simplement dû faire ça discrètement, anonymement. Il l'a déjà fait plein de fois (et pas par grandeur d'âme, pour jouer au milliardaire humble, mais simplement pour éviter ce que précisément il s'apprête à devoir affronter) et ne sait vraiment pas pourquoi cette fois, il ne l'a pas fait. L'alcool ne lui retire pas entièrement tout son bon sens, habituellement.

Il grimace, et renifle l'intérieur de son t-shirt, par curiosité.

Il le regrette immédiatement.

— Je suis dans le labo depuis combien de temps ?

De l'or et quelques étoiles | IronDadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant