Sombre

3 ~ Mission

TW : Âmes sensibles s'abstenir !

Nina

Cela fait maintenant 10 minutes que j'attends sur ce trottoir, au coin de la rue, je n'ose pas rentrer chez moi.

Je veux pas que ça recommence.

Ma gorge se serre à cette pensée et je retiens difficilement mes larmes, m'étonnant moi-même qu'elles ne coulent pas encore.

Mon téléphone vibre, me tirant de mes pensées.

De Papa :
> Putain, tu fous quoi je t'attends. Tu m'as manqué.

"Tu m'as manqué."
Oh putain non.

J'inspire profondément, puis rentre chez moi. En une minute, je rejoins la porte et respire à nouveau avant de l'ouvrir.

Mon père est là, il m'attend dans le salon. En me voyant, un sourire étire ses lèvres et ses yeux brillent d'une lueur que je ne connaît que trop. Il s'approche et je recule doucement.

- Oh non, voyons, ne me fuis pas.

Arrivé à ma hauteur, il m'attrape le cou et son genou rencontre violemment mon ventre. Je gémis de douleur et il m'empoigne les cheveux et me tire jusque dans sa chambre. Puis il me pousse sur son lit et verrouille la porte.

- Déshabille-toi ! M'ordonne-t-il.

Je tremble, ma voix aussi.

- Non... S'il te plaît... Nan fait pas ça..

Des larmes roulent le long de mes joues.

- Déshabille-toi ! Me dit-il plus sévèrement. Sinon, c'est moi qui le fait.

Un sanglot s'échappe de mes lèvres et je commence à me déshabiller. Mes larmes redoublent quand je le vois se déshabiller à son tour. Une fois dénudés, il me pousse sur le lit et m'attache les mains avec une corde, il la serre et je gémis de douleur. Mais lorsque ses yeux rencontrent les miens et qu'il attrape un préservatif, c'est un gémissement de terreur qui s'échappe de ma bouche.

Il sort une seringue du tiroir et me la plante brutalement dans le bras. Puis il appuye dessus faisant circuler la drogue dans mon corps.

- NAN ! NAN, S'IL TE PLAÎT FAIT PAS ÇA !

Je suis apeurée, les larmes roulent de plus en plus et je sens toute force quitter mon corps à cause de la drogue, cette drogue qui va m'immobiliser pendant 10 minutes et à qui je suis maintenant habituée.

- Je t'en supplie arrêt...

Je m'interromps brusquement lorsque sa main serre mon cou.

- Il me semble pourtant que je t'ai déjà dit de la fermer. Me dit-il les sourcils froncés. ALORS PUTAIN POURQUOI TU L'OUVRES ENCORE ?

Je sursaute lorsqu'il explose.

J'ai peur... Nan pas ça... Stop... S'il te plaît...

Il s'enfonce en moi et un gémissement s'échappe de nos bouches. Lui de plaisir, moi de douleur. Je le sens accélérer, et ma douleur augmente. Les larmes roulent le long de mes joues.

J'aimerais le repousser.
J'aimerai tellement...
Mais je ne peux pas bouger, paralysée, spectatrice de mon propre calvaire...

Ces minutes me semblent des heures, lentes et douloureuses. Mais après cela, il gémit bruyamment et s'écrase sur moi. Il me détache quelques secondes plus tard, et je cours m'habiller. Mes jambes tremblent, et mes larmes coulent encore. Je respire vite, au bord de la crise de panique face à ce qui vient de se passer.