Sombre

18 ~ Réalisation

Naël

- Toi et... la Conti ?

Je ne réponds rien, mes yeux sont bloqués sur elle.

Je ne les ai pourtant détourne que quelques secondes pour voir Dorian, mais la sensation de manque à était inévitable.

Je regarde Wendy qui s'affaire atour de Nina.

Ses sourcils froncés m'inquiètent autant que la pâleur du visage de mon trésor.

Elle utilise mon bracelet connecté pour vérifier son pouls.
À la base, c'est sa technique, même si je l'ai déjà utilisée pour Nina.

Les draps à la base blancs sont maintenant taché de son sang.

Je vois Wendy recoudre les plus profondes entailles, tout en appuyant très régulièrement sur le bracelet, suivant de près son cœur.

Le mien s'emballe par peur.
Peur de la perdre...
Peur des souvenirs qui s'immisce petit à petit dans mon esprit.

Dorian doit sentir mon humeur, car il ne repose pas sa question, il n'insiste pas et je n'y réponds pas.

Je lutte intérieurement, ce qu'il doit voir aussi, car il pose sa main sur mon épaule.

Une main qui se veut rassurante, mais qui a l'effet inverse.

Je me dégage et chancelle, reculant jusqu'à ce que mon dos heurte un mur après quelques pas.

Je m'y laisse glisser au moment où je vois Wendy appuyer une fois de plus sur le bracelet.

Tout est identique, je le revis juste de l'extérieur, contrairement à il y a cinq ans.

Je suis allongé, du monde s'agite autour de moi, mais mes yeux se ferment. Je vois le visage de mes parents, inquiet.

- POUSSEZ-VOUS ! Hurle quelqu'un, faisant reculer tout le monde.

C'est Wendy.

- Naël, tu m'entends ?

- Hmm... j'entends le son de ma voix, faible. Et cela suffit à m'effrayer davantage.

Je suis en train de mourir...

Je sens quelques chose de froid sur mon poignet droit et ouvre difficilement les yeux afin de regarder.

- C'est un bracelet connecté, m'explique Wendy. Je vais surveiller ton cœur comme ça.

Sa voix est calme, mais son visage trahi son inquiétude. Je remarque que nous sommes seuls, le reste des gens a quitté la pièce.

Je hurle soudain, au moment où elle attrape mon bras gauche dans ses mains.

Elle grimace puis s'excuse. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait par la suite, mais son contact avec mon bras suffit à multiplier la douleur déjà existante.

Mes yeux se ferment davantage, et je peine réellement à les ouvrir.

- Naël, tu m'entends ?

Cette voix n'est plus celle de Wendy, c'est celle de Dorian.

- Mec respire, doucement.

J'essaye, mais j'ai du mal. Ma gorge est nouée. Lorsque je réussis enfin à inspirer, l'air me brûle les poumons.

Je me rends compte que je suis par terre. Ma tête est posée dans mes bras qui sont replié sur mes genoux, appuyant eux-mêmes sur mon torse.

J'inspire une nouvelle fois et expire lourdement avant de relever la tête vers Dorian.