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Chapitre 16 

-Jisung-


        On dit que l'anxiété peut venir par vague, qu'elle arrive sans prévenir, revient dû à un mot, une scène, une personne, mais aussi qu'elle peut être là en permanence, en fond, comme un bruit sourd. Mon stress, il est constant, comme le bruit de la ville, du trafic et des passants. Sauf que dans mon monde, il n'y a pas ou quasiment pas de moments où je peux rentrer quelque part où les fenêtres sont en doubles vitrages. Pour moi, je n'ai pas le droit à ces minutes, ces heures de la nuit où plus personne ne traîne dans les rues. J'ai toujours cette boule au fond de la gorge, toujours cette sensation de lourdeur, toujours ces vieux tics ou tocs qui reviennent sans cesse. Mes mains auront toujours leurs croissants de lune dans le creux de leur paume. Mes lèvres auront toujours quelques fissures, ou gerçures malgré tout le baume appliqué régulièrement par les make-ups artistes. Mon pied continuera sans cesse de donner le rythme. Et les gens croiront toujours que c'est parce que la musique m'habite. Ont-ils tort ? Non, au contraire.

       Cette angoisse persistante et omniprésente, parfois, monte encore plus en pression, comme lors d'événements perturbants enclenchant le cercle vicieux de mes peurs. Aujourd'hui ne fait pas exception à mes pires cauchemars. Direct, quand j'avais appris la situation de Chan, je m'étais tendu, recroquevillé sur moi-même en envisageant le pire. On ne pouvait pas perdre la dernière production sur laquelle il travaillait. J'avais des copies et Changbin aussi, mais pas la dernière version, peut-être celle dont on aurait eu besoin à l'avenir. Et si c'était le titre, celui qui aurait tout changé ? Chan allait s'en vouloir à mort, et ce pendant des semaines, n'en dormant pas la nuit. Déjà qu'il ne le faisait pas vraiment. Je n'osais pas imaginer l'état dans lequel il était. Heureusement que Minho était avec lui.

       Minho...

       Quand j'étais avec lui, j'avais l'impression de revenir à la surface un bref instant, alors que celui d'avant je me noyais. Mais j'avais peur. Rien que d'y penser, j'avais la nausée. Je refusais qu'il soit la bouée sur laquelle je me raccrochais. Je refusais de projeter l'amour que je refusais de me donner, de recevoir son affection alors que je me l'excluais.

        Lino porte beaucoup de choses en lui et refuse de les partager avec les autres. Il a déjà son lot de problèmes. J'ai peur que voir Chan comme ça n'ait qu'accentué sa future implosion. J'aimerais être avec lui, pour l'aider, prendre soin de lui, ou alors est-ce parce que j'ai envie qu'il me rassure, qu'il me câline ?


« Moonshine ? Sungie ?

       Hein ?

       Revenant sur terre, je vis mon meilleur ami me faire face sur son lit. Son air d'habitude si lumineux s'était assombri par l'inquiétude qu'il le traversait, tels des nuages de négativités. Pourtant, je voyais qu'il luttait. Son sourire se voulait rassurant, cachant son trouble intérieur. Je l'aimais tellement...

— Lix...

— Allez, viens-là, dit-il en ouvrant ses bras.

       Je ne refusais jamais un câlin, surtout pas de ma soulmate.

       Avec Felix, tout était toujours facile avec lui. C'était comme si je le connaissais depuis des années, comme si on avait grandi ensemble. Parfois, j'en viendrais presque à le croire. Alors, je me laissais aller dans son étreinte. Même si la boule qui roulait le long de mon œsophage était toujours là, ainsi que ces foutus fourmillements dans mes mains. J'étais mieux dans les bras de mon Sunshine.

Find A Way - ChangJinLix (Minsung)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant