Chapitre 16

199 24 4
                                    

Talay avait mal partout.

En ouvrant les yeux, il ne reconnu pas les lieux. Il était sur un sol carrelé et froid, très inconfortable, mais la fraicheur calmait ses douleurs. 

Il jeta un coup d'œil autour de lui pour trouver Suyan.

- Su... Suyan... tenta t-il en trouvant le garçon non loin de lui, installé sur un lit. Suyan...
- Ta...lay...
- Suyan, tourne toi, je suis là.
- Talay...

Il l'entendit pleurer, lui rappelant pourquoi ils étaient là et ce qui l'avait fait fuir.

- Tout va bien Suyan, juste tourne toi, regarde moi.

Il le vit bouger et se tourner vers lui. Il avait des bleus et des égratignures de partout. 

- Talay, fit la voix enrouée et triste de son petit-ami, le regard larmoyant.
- Je vais bien, tout va bien. Tu sais où on est ?

Il le vit lui faire non de la tête. Mais pas le temps de rajouter quoi que ce soit, des bruits de pas se firent entendre, ceux-ci se rapprochaient d'eux.

- Reprends ta position et fait semblant de dormir.
- Talay.
- Fais ce que je te dis, tout ira bien.

La porte s'ouvrit quand ils fermèrent de nouveau les yeux. Laissant l'illusion qu'ils ne s'étaient pas encore réveillés, pourtant, les pas entrèrent dans la pièce et une odeur interpella Suyan. Il la reconnaissait ainsi que la voix qui l'accompagnait :

- Mon pauvre bébé. Regarde dans quel état tu es. Ton frère te maltraite, n'est-ce pas ? Je sais que je te manque, c'est pour ça que tu as fuis. Mais je me demande pourquoi ton ami à tenté de t'empêcher de partir lion de cet handicapé incapable.

Du bout de sa chaussure elle poussa l'épaule de Talay pour vérifier qu'il était toujours inconscient. L'enfant ne réagit pas, contente, elle alla s'asseoir sur le lit pour venir caresser son fils.

Suyan avait peur, non... il était terrifié. Ce n'était pas la mère de l'année, mais elle ne ressemblait pas du tout à celle qu'il avait toujours connu. Il ne pouvait pas incriminer Ja pour ça car visiblement elle ne lui montrait son vrai visage que quand il ne pouvait pas la voir ni l'entendre. Talay sentit la colère poindre en lui, mais son inquiétude envers Suyan fut assez forte pour tempérer son désir de se lever et de bousculer cette femme ignoble.

- Mon bébé, l'entendit-il dire. Je sais que je te manque affreusement. Je suis désolée de t'avoir percuté avec ma voiture, mais je t'ai dit de regarder avant de traverser. Regarde dans quel état tu t'es mis avec ton ami. J'enverrai quelqu'un vous signer une fois que vous serez réveillés. J'espère que tu apprécieras ton nouveau chez toi.

Elle quitta les lieux et ferma la porte derrière elle, un petit rire satisfait lui sortie de la bouche.

- Suyan.
- Talay, j'ai peur.
- Je sais, attends moi.

Il tenta une première fois de se lever, mais une douleur aux côtes lui fit se plier en deux.

- Talay ! 
- Chut, on doit pas être repéré.
- Talay, t'as mal ?
- Ça va, une fois dehors ça ira mieux.

Il força, il le devait, il le pouvait. Suyan était apeuré mais courageux, il n'avait rien fait ni rien dit, il avait obéit et feint d'être inconscient pour gagner du temps. Maintenant qu'ils savaient tout les deux de quoi il en retournait, ils allaient pouvoir trouver un plan d'action. Talay n'était pas attaché, mais les douleurs et l'inactivité avait rendu son corps assez rigide. Il réussi à se redresser et à se lever, mais vacilla. Cependant, quand il s'approcha du lit, il trouva Suyan attaché. 

- Talay, j'ai peur.
- Tout va bien, je vais te sortir de là. Après ça, on partira.
- Je veux revoir P'Ja et P'First. Elle me fait peur.
- Je sais, attends, je vais voir si je trouve rien pour couper la corde.

My Eyes, Your Heart [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant